Le Premier ministre libanais Saad Hariri a annoncé de manière inattendue sa démission samedi en accusant le mouvement armé Hezbollah et son allié iranien de "mainmise" sur le Liban et en disant craindre pour sa vie.
Cette annonce intervient dans un contexte de fortes tensions sur plusieurs dossiers entre les deux poids lourds de la région, l'Arabie saoudite sunnite, qui soutient M. Hariri, et l'Iran chiite, grand allié du Hezbollah.
Des analystes ont mis en garde contre les répercussions de cette démission sur le Liban, petit pays déjà fragilisé par des crises politiques à répétition, des assassinats, des guerres entre Israël et le Hezbollah et le conflit chez son voisin syrien.
"J'annonce ma démission du poste de Premier ministre", a déclaré M. Hariri, actuellement en Arabie saoudite, dans une déclaration retransmise par la chaîne satellitaire Al-Arabiya à capitaux saoudiens.
La démission, qui a pris de court l'ensemble de la classe politique libanaise, intervient un an après la nomination de M. Hariri, et ses causes directes n'étaient pas claires dans l'immédiat.
Le puissant Hezbollah avec lequel M. Hariri est en conflit depuis des années fait partie de son gouvernement.
Le chef de l'Etat Michel Aoun va attendre le retour de M. Hariri pour s'informer auprès de lui "des circonstances de la démission afin de décider de la suite", a indiqué son bureau de presse.
Une fois la démission acceptée par le président, le gouvernement Hariri gèrera les affaires courantes.
- "Etat dans l'Etat" -
M. Hariri, 47 ans, lisait sa déclaration assis derrière un bureau, à côté d'un drapeau libanais.
"J'ai senti ce qui ce tramait dans l'ombre pour viser ma vie", a-t-il dit en soulignant que le Liban vivait une situation similaire à celle qui prévalait avant l'assassinat en 2005 de son père Rafic Hariri, ex-Premier-ministre et opposant au pouvoir à Damas.
Saad Hariri a accusé le régime syrien du meurtre de son père qui a ébranlé le Liban. Cinq membres du Hezbollah ont été mis en cause dans cet assassinat.
Le Hezbollah est un allié crucial du régime de Bachar al-Assad dans la guerre en Syrie. Il est le seul parti libanais à avoir gardé ses armes après la fin de la guerre civile (1975-1990).
Bête noire d'Israël, le Hezbollah refuse d'abandonner son arsenal, principale pomme de discorde dans le pays.
"L'Iran a une mainmise sur le destin des pays de la région (...) Le Hezbollah est le bras de l'Iran non seulement au Liban mais également dans les autres pays arabes", a dénoncé M. Hariri.
Il a accusé Téhéran d'avoir "créé un Etat dans l'Etat" et de vouloir "avoir le dernier mot dans les affaires du Liban".
Et "ces dernières décennies, le Hezbollah a imposé une situation de fait accompli par la force de ses armes", a poursuivi M. Hariri, qui a été déjà Premier ministre de 2009 à 2011.
En 2011, le Hezbollah renverse son premier gouvernement après la démission de ses ministres, poussant M. Hariri à quitter le pays avant d'y revenir en juin 2016.
Le Liban a connu davantage de divisions avec la guerre en Syrie, entre détracteurs et partisans du régime Assad.
- "Couper la main" -
Dans une première réaction, le dirigeant druze Walid Joumblatt a laissé entendre que cette démission était une conséquence des tensions entre Ryad et Téhéran.
"Le Liban est trop petit et vulnérable pour supporter le fardeau de cette démission", a-t-il tweeté. "Je continuerai d'appeler à un dialogue entre l'Arabie saoudite et l'Iran".
Les deux puissances régionales sont farouchement opposés sur des dossiers comme la Syrie, le Yémen et le Liban, où elles soutiennent des camps ennemis.
"Je veux dire à l'Iran et à ses inféodés qu'ils sont perdants dans leur ingérence dans les affaires de la nation arabe", a encore dit M. Hariri. "Notre nation se relèvera et va couper la main qui lui portera préjudice".
Pour l'analyste Hilal Khashan, professeur en sciences politiques à l'Université américaine de Beyrouth (AUB), "l'Arabie saoudite a exercé de terribles pressions" sur son protégé, en le "convoquant" à Ryad.
"Cela signifie qu'il ne reviendra plus au Liban", dit-il en mettant en garde contre "une guerre froide au Liban qui pourrait dégénérer en guerre interne" et même en une "escalade" contre le Hezbollah.
Sur les réseaux sociaux, des sympathisants de M. Hariri ont lancé le hashtag en arabe #Noussommestousavectoi.
Mais la décision était également très critiquée, des internautes réprouvant le fait qu'il ait annoncé sa démission à l'étranger et le qualifiant de "marionnette" saoudienne.
(©AFP / 04 novembre 2017 19h34)
Cette annonce intervient dans un contexte de fortes tensions sur plusieurs dossiers entre les deux poids lourds de la région, l'Arabie saoudite sunnite, qui soutient M. Hariri, et l'Iran chiite, grand allié du Hezbollah.
Des analystes ont mis en garde contre les répercussions de cette démission sur le Liban, petit pays déjà fragilisé par des crises politiques à répétition, des assassinats, des guerres entre Israël et le Hezbollah et le conflit chez son voisin syrien.
"J'annonce ma démission du poste de Premier ministre", a déclaré M. Hariri, actuellement en Arabie saoudite, dans une déclaration retransmise par la chaîne satellitaire Al-Arabiya à capitaux saoudiens.
La démission, qui a pris de court l'ensemble de la classe politique libanaise, intervient un an après la nomination de M. Hariri, et ses causes directes n'étaient pas claires dans l'immédiat.
Le puissant Hezbollah avec lequel M. Hariri est en conflit depuis des années fait partie de son gouvernement.
Le chef de l'Etat Michel Aoun va attendre le retour de M. Hariri pour s'informer auprès de lui "des circonstances de la démission afin de décider de la suite", a indiqué son bureau de presse.
Une fois la démission acceptée par le président, le gouvernement Hariri gèrera les affaires courantes.
- "Etat dans l'Etat" -
M. Hariri, 47 ans, lisait sa déclaration assis derrière un bureau, à côté d'un drapeau libanais.
"J'ai senti ce qui ce tramait dans l'ombre pour viser ma vie", a-t-il dit en soulignant que le Liban vivait une situation similaire à celle qui prévalait avant l'assassinat en 2005 de son père Rafic Hariri, ex-Premier-ministre et opposant au pouvoir à Damas.
Saad Hariri a accusé le régime syrien du meurtre de son père qui a ébranlé le Liban. Cinq membres du Hezbollah ont été mis en cause dans cet assassinat.
Le Hezbollah est un allié crucial du régime de Bachar al-Assad dans la guerre en Syrie. Il est le seul parti libanais à avoir gardé ses armes après la fin de la guerre civile (1975-1990).
Bête noire d'Israël, le Hezbollah refuse d'abandonner son arsenal, principale pomme de discorde dans le pays.
"L'Iran a une mainmise sur le destin des pays de la région (...) Le Hezbollah est le bras de l'Iran non seulement au Liban mais également dans les autres pays arabes", a dénoncé M. Hariri.
Il a accusé Téhéran d'avoir "créé un Etat dans l'Etat" et de vouloir "avoir le dernier mot dans les affaires du Liban".
Et "ces dernières décennies, le Hezbollah a imposé une situation de fait accompli par la force de ses armes", a poursuivi M. Hariri, qui a été déjà Premier ministre de 2009 à 2011.
En 2011, le Hezbollah renverse son premier gouvernement après la démission de ses ministres, poussant M. Hariri à quitter le pays avant d'y revenir en juin 2016.
Le Liban a connu davantage de divisions avec la guerre en Syrie, entre détracteurs et partisans du régime Assad.
- "Couper la main" -
Dans une première réaction, le dirigeant druze Walid Joumblatt a laissé entendre que cette démission était une conséquence des tensions entre Ryad et Téhéran.
"Le Liban est trop petit et vulnérable pour supporter le fardeau de cette démission", a-t-il tweeté. "Je continuerai d'appeler à un dialogue entre l'Arabie saoudite et l'Iran".
Les deux puissances régionales sont farouchement opposés sur des dossiers comme la Syrie, le Yémen et le Liban, où elles soutiennent des camps ennemis.
"Je veux dire à l'Iran et à ses inféodés qu'ils sont perdants dans leur ingérence dans les affaires de la nation arabe", a encore dit M. Hariri. "Notre nation se relèvera et va couper la main qui lui portera préjudice".
Pour l'analyste Hilal Khashan, professeur en sciences politiques à l'Université américaine de Beyrouth (AUB), "l'Arabie saoudite a exercé de terribles pressions" sur son protégé, en le "convoquant" à Ryad.
"Cela signifie qu'il ne reviendra plus au Liban", dit-il en mettant en garde contre "une guerre froide au Liban qui pourrait dégénérer en guerre interne" et même en une "escalade" contre le Hezbollah.
Sur les réseaux sociaux, des sympathisants de M. Hariri ont lancé le hashtag en arabe #Noussommestousavectoi.
Mais la décision était également très critiquée, des internautes réprouvant le fait qu'il ait annoncé sa démission à l'étranger et le qualifiant de "marionnette" saoudienne.
(©AFP / 04 novembre 2017 19h34)