La Première Dame Marième Dah, a supervisé, lundi à Nouakchott, le lancement d’événements commémorant la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, organisée cette année sous le slogan : ‘’près de 30 ans depuis le Programme d’action de Beijing : Unis pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes’’.
La cérémonie a été marquée par la remise de fonds pour financer des projets générateurs de revenus au profit des femmes victimes de violence, et la projection d’un documentaire traitant des questions de violence à l’égard des femmes.
Dans le cadre des activités accompagnant la commémoration de cette fête, la Première Dame a donné le coup d’envoi des convois de sensibilisation organisés par le ministère de l’Action Sociale, de l’Enfance et de la Famille aux dangers de la violence à l’égard des femmes.
La campagne sensibilisation, de 16 jours, sera caractérisée par diverses activités en faveur des femmes et de sessions de formation dans toutes les Wilayas du pays.
Dans un discours prononcé à cette occasion, la Première Dame a dit que ‘’la commémoration de la Journée internationale de lutte contre la violence à l’égard des femmes et des filles coïncide avec les activités commémorant le 64e anniversaire de la Journée de l’indépendance nationale, considérant qu’il s’agit d’une opportunité précieuse de rappeler les progrès réalisés par les femmes sur le chemin de l’autonomisation et d’étudier les moyens les plus efficaces pour surmonter les nombreux obstacles auxquels elles sont toujours confrontées.
Elle a ajouté que la célébration de cette Journée internationale représente une occasion de réaffirmer l’importance des efforts concertés de tous pour lutter contre les violences faites aux femmes et aux filles, indiquant que la croyance dans le devoir de complémentarité des efforts officiels et sociétaux justifie le choix de commémorer cet anniversaire cette année sous le slogan : ‘’Près de 30 ans depuis le Programme d’action de Beijing : unis pour éliminer la violence à l’égard des femmes’’.
La Première Dame a souligné que ‘’la violence à l’égard des femmes constitue une violation des droits fondamentaux des femmes, car elle affecte l’intégrité physique et psychologique des femmes et perturbe leur participation au processus de développement, rappelant que ses effets négatifs dépassent les limites de l’individu pour atteindre la famille et la société, ce qui entraîne un coût économique et social élevé, et que la violence à l’égard des femmes est un phénomène de dimension mondiale qui constitue l’un des obstacles à l’autonomisation et au développement.
Elle a indiqué que l’examen de l’ampleur des acquis réalisés par les femmes en Mauritanie et les efforts qualitatifs consentis par les pouvoirs publics en matière de promotion, d’éducation et d’autonomisation suscitent la fierté de tous, indiquant qu’avec ‘’ces réformes réalisées et les acquis obtenus et appréciés, la lutte contre les violences faites aux femmes se poursuit et nécessite un travail de long haleine pour améliorer l’arsenal juridique qui protège les femmes et les filles contre les diverses formes de violence, d’oppression et de discrimination afin d’assurer leur autonomisation, la protection et la garantie de leurs droits dans le plein respect des enseignements de l’Islam.
Mint Da a déclaré que ‘’les efforts doivent être redoublés dans le domaine de la sensibilisation, de la correction des comportements, de la correction des stéréotypes négatifs, et de l’élaboration et de la conception de stratégies et de systèmes nationaux de protection communautaire qui prennent en compte les problèmes de violence à l’égard des femmes’’, se disant confiante que la campagne, qui sera lancée à cette occasion sur une période de 16 jours, aura un bon impact sur l’enracinement de la sensibilisation, la lutte contre les stéréotypes et l’autonomisation de tous les acteurs officiels et sociétaux avec les principes de lutte contre la violence à l’égard des femmes.
De son côté, le ministre de l’Action Sociale, de l’Enfance et de la Famille, Mme Saviya mint N’Tahah, a passé en revue les réalisations du département de l’action sociale dans le domaine de l’autonomisation des femmes et de la protection de leurs droits, soulignant que les conflits qui ont été réglés au cours de l’année écoulée s’élevent à plus de 2 400 cas, en plus de la mise en place de cellules sectorielles pour institutionnaliser le genre dans dix départements ministériels, en plus de l’organisation de dizaines d’annonces pour abandonner volontairement les pratiques néfastes à la santé des femmes et des filles, en particulier, l’assouplissement des droits.
Elle a ajouté que son département a ouvert plusieurs centres dans des Wilaya du pays pour recevoir et orienter les femmes victimes de violences, mettant en place des comités régionaux de lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles.
A ce propos, ‘’la Mauritanie a fait de grands progrès, dont la révision du Code du statut personnel’’, a-t-elle dit, ajoutant que le Gouvernement s’est engagé à renforcer l’arsenal juridique garantissant les droits des femmes.
La Première Dame a, en outre, affirmé que plus de 90% des crimes liés à la violence à l’égard des femmes ont été reconnus et sanctionnés et que les quelques autres font l’objet de procédures et de recherches, soulignant que la campagne pour l’autonomisation politique des femmes lancée par la Première Dame, a permis aux femmes d’obtenir 35% des emplois électoraux, et que le nombre de femmes dans divers postes de la fonction publique a dépassé le tiers, en plus de leur présence significative dans le corps de la justice, de la défense et de la sécurité.
A son tour, la conseillère juridique chargée des affaires politiques de l’Union européenne, Mme Joaquin Tasso, a souligné l’engagement de l’Union européenne à renforcer et contrôler toutes les lois relatives aux droits des femmes à travers l’élaboration de plusieurs stratégies de lutte contre la violence et l’injustice à l’égard des femmes en général.
Dans le même contexte, la représentante résidente du système des Nations Unies, Mme Leila Petros Yahya, a déclaré que cette campagne mondiale n’est plus seulement une commémoration, mais un appel urgent à briser le silence, à changer les sociétés et à assurer un avenir dans lequel disparaissent les diverses formes de violence à l’égard des femmes et des filles.
La Déclaration et le Programme d’action de Beijing visent à soutenir les femmes et les filles du monde entier dans leur quête de l’égalité des sexes et des droits des femmes, et à veiller à ce que la communauté internationale reste déterminée à s’attaquer aux inégalités civiles, politiques, sociales, économiques et culturelles.
La cérémonie s’est déroulée en présence de membres du gouvernement et de représentants des autorités administratives et de sécurité de Nouakchott ouest.
AMI