De l’Adrar, un italien en appelle à Ghazouani pour des raisons de santé...

S’il n’était pas malade, je n’aurais pas pris le temps de parler de son affaire car je connais d’autres étrangers dans sa situation administrative en Mauritanie. Il y a quelques jours, Riccardo De Biase m’a contacté afin de l’aider à sensibiliser les autorités sur sa situation vu l’urgence médicale.

Riccardo De Biase est un italien né à Rome en 1964. Illustre photographe de mode, il a travaillé pour de célèbres magazines comme Vogue en Europe jusqu’aux USA, il a même fait un reportage sur le banc d’Arguin pour Géo. Mondain, sa vie bascule quand il se découvre atteint d’une maladie neurologique incurable qui atteint l’appareil locomoteur et la vue. Comme le rapporte le site italien africarevista.it, sa femme l’a alors quitté ; après le divorce il a dû changer complètement de perspectives professionnelles et répondre à l’appel du désert qui l’a toujours fasciné.

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Il débarque alors en Mauritanie à Chinguitty pour prendre l’air et changer de monde, c’est le coup de foudre. Il ne quittera plus la Mauritanie où il vit depuis 19 ans. Converti à l’islam et devenu Riccardo Yahya,  il s’est marié avec une mauritanienne et ont 3 enfants. Ils vivent dans une oasis à Toungad dans l’Adrar où il organisait pour des européens des circuits touristiques mais avec le développement de la maladie, il a dû sous-traiter ses activités à un ami professionnel du secteur.

Il m’écrit pour me dire qu’après 19 ans en Mauritanie, il n’a toujours qu’une carte de séjour valable seulement 1 an ! Ayant de plus en plus de mal à se déplacer chaque année pour aller faire les formalités en ville et par amour pour la Mauritanie où il a voulu refaire sa vie simplement loin des mondanités de l’Occident, il a fait tout le circuit administratif pour demander une naturalisation.

Son rêve est de devenir pleinement mauritanien, ce qui lui permettrait de ne plus avoir à se déplacer chaque année faire les formalités de carte de séjour et avoir la nationalité de sa femme et de leurs enfants. 

Il me dit que son dossier est désormais à la présidence et espère que les services compétents sauront être sensibles à la situation vu l'urgence du sablier.

Voilà pourquoi il m’a envoyé tous les documents de son dossier que je ne publie pas à part sa carte de séjour.

Au-delà de son cas, j’en connais d’autres, notamment un jeune libanais, plus mauritanien que les mauritaniens, venu enfant en Mauritanie parlant parfaitement le hassania connaissant toutes les tribus et familles de Nouakchott jusqu’à Nouadhibou, ayant un enfant avec une Mauritanienne, son dossier est aussi depuis des années à la présidence sous plusieurs régimes.

Je leur dis à tous que je suis certain que le chef de l’Etat n’est pas au courant de ces cas car il a beaucoup de choses à gérer et ce sont des affaires sensibles mais si les dossiers arrivent à la présidence c’est qu’ils ont réussi toutes les étapes.

J’invite donc les autorités compétentes à instruire ces dossiers car rien n’est plus dur que d’attendre des années sans savoir. S’ils ont le droit à la nationalité, il faudrait l'accorder et si pour une raison qui appartient aux services compétents, cela n’est pas possible il faudrait le leur signifier.

Quant à la carte de séjour mauritanienne valable un an, il faudrait que sa durée sa évolutive d'année en année d'abord 1, puis 2, 5 et dix ans comme cela est accordé aux mauritaniens bien intégrés à l'étranger notamment en Europe.

VLANE A.O.S.A