La Mauritanie renforce son arsenal contre la pollution minière : des appareils de mesure bientôt déployés

La ministre de l’Environnement et du Développement durable, Mme Messaouda Baham Mohamed Laghdaf, a annoncé, dimanche soir, l’acquisition prochaine d’équipements spécialisés destinés à mesurer la pollution environnementale dans les zones minières, et éventuellement d’autres régions sensibles. Cette révélation a été faite lors d’une réunion stratégique organisée à Zouerate avec des acteurs clés de l’exploitation minière privée, axée sur la préservation des écosystèmes et la réduction des risques sanitaires liés aux produits chimiques.

Un dialogue pour concilier industrie et écologie

Placée sous le thème de la protection de l’environnement et de la santé publique, cette rencontre avait pour objectif de discuter des défis posés par l’utilisation de substances chimiques dans l’extraction minière, notamment aurifère. « Cette réunion est l’occasion d’écouter les propositions des parties prenantes et de définir des solutions efficaces pour préserver notre environnement tout en soutenant une activité minière responsable », a déclaré la ministre. Elle a souligné la volonté du gouvernement de renforcer le contrôle des pratiques industrielles, grâce à l’introduction de technologies de mesure précises, permettant d’évaluer en temps réel les impacts écologiques.

Le Président El Ghazouani en vigie de l’équilibre environnemental

Mme Laghdaf a rappelé l’engagement personnel du Président de la République, Mohamed Cheikh El Ghazouani, en faveur d’un développement durable. Elle a évoqué sa visite en 2020 dans la Wilaya de Tiris-Zemmour, où il avait insisté sur « la nécessité de concilier l’exploitation des ressources minières avec la protection de l’environnement et la santé des populations ». Un équilibre désormais encadré par la loi récemment promulguée sur l’évaluation environnementale, saluée comme une avancée majeure. « Ce texte, réclamé par les citoyens et nos partenaires techniques, instaure des sanctions dissuasives contre les pratiques illégales », a-t-elle précisé, marquant un tournant dans la politique écologique mauritanienne.

Appel à la prudence dans l’utilisation des produits chimiques

Les participants à la réunion – incluant exploitants miniers, représentants de l’État et organisations de la société civile – ont unanimement plaidé pour un usage strictement contrôlé des substances toxiques, en particulier dans l’extraction de l’or. « Les produits chimiques doivent être manipulés de manière à ne pas menacer la santé des citoyens ni dégrader les écosystèmes locaux », ont-ils insisté, appelant à des protocoles renforcés et à des formations adaptées pour les travailleurs du secteur.

Une mobilisation multisectorielle

La rencontre a réuni un panel impressionnant d’acteurs, témoignant de l’urgence collective face aux enjeux environnementaux. Étaient présents : le wali mouçaid de la wilaya (par intérim), le hakem de Zouerate, le vice-président de la région de Tiris-Zemmour, l’adjointe au maire de la commune, le président de la Fédération des usines d’Or, des fonctionnaires du ministère de l’Environnement, des autorités sécuritaires, ainsi que des représentants de la société civile. Cette diversité illustre la volonté d’une approche inclusive pour transformer les pratiques minières.

Avec l’arrivée des nouveaux dispositifs de surveillance, le ministère espère non seulement identifier les sources de pollution, mais aussi responsabiliser les entreprises grâce à des données transparentes. Pour les opérateurs privés, cet outil pourrait servir de gage de crédibilité, tandis que pour les populations, il représente une garantie contre les risques sanitaires.

Alors que la Mauritanie mise sur ses ressources minières pour stimuler son économie, le gouvernement envoie un signal fort : le développement ne peut se faire au détriment de l’environnement. Un message qui, sous l’impulsion de Mme Laghdaf et du Président El Ghazouani, semble désormais ancré dans la stratégie nationale.

Quotidien de Nouakchott