Trente-cinq syndicats de l'enseignement engagés dans le dialogue social ont annoncé la suspension de leur participation aux sessions du Comité technique chargé de la mise en place du Fonds de soutien au logement des enseignants. Cette décision fait suite à des « orientations surprenantes » du gouvernement qui risquent, disent-ils, « de perturber l'objectif initial du fonds ». Dans un communiqué, les syndicats rappellent que la mise en place d'un dispositif de logement pour les enseignants a toujours figuré parmi leurs revendications majeures.
En réponse à ces doléances, le président de la République avait, lors de la récente fête de l’Indépendance, ordonné la constitution d'un fonds, instruisant le gouvernement d'engager des consultations avec les représentants du corps enseignant. Ce pactole était destiné à financer un programme d’aide au logement pour les enseignants et les professeurs, affectant l’ensemble des deux mille cinq cent huit maisons construites dans le cadre du programme Dari, d’une valeur totale de plus de 22 milliards MRO, à l’alimentation de ce fonds.
Suite à l’annonce du Président, un comité ministériel comprenant des représentants des syndicats de l’éducation fut alors formé et chargé du fonds. Menées depuis plusieurs mois, les discussions avaient abouti à un rapport précisant le montant de l'aide et les critères d'éligibilité. Tout dernièrement, le lundi 17 Mars, le Premier ministre qui dirige ledit comité a exhorté celui-ci à accélérer l’élaboration d’une conceptualisation complète conforme aux objectifs du fonds.
Cependant, la partie gouvernementale aurait introduit, lors de la dernière réunion du comité, une nouvelle orientation restreignant l'accès au fonds aux seuls enseignants retraités, soit environ 2 % des potentiels bénéficiaires. Estimant que cette mesure constitue un revirement « inacceptable », les syndicats dénoncent une décision qui «réduit considérablement l'impact attendu du fonds » et va à l'encontre de son objectif initial : améliorer les conditions de vie des enseignants en activité afin de les stabiliser et de valoriser leur métier ».
Les syndicats demandent « d’inverser la tendance afin que la prestation profite à toutes les catégories d’enseignants », soulignant que « le partenariat qui les attache au gouvernement ne peut être réalisé que par un engagement commun entre toutes les parties ». En l’attente d’une telle évolution positive, les syndicats annoncent la suspension immédiate de leur participation aux discussions et, après avoir rappelé que le président de la République avait expressément demandé une concertation avec eux, préviennent qu'ils pourraient prendre « toutes les mesures nécessaires » si leurs revendications n’étaient pas prises en compte.
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