Le ministre mauritanien des affaires étrangères, de la coopération africaine et des mauritaniens de l’extérieur, Mohamed Salem Ould Merzoug, a déclaré que son pays n’est pas un « garde-frontière de l’Europe » et ne sera un garde-frontière d’aucun pays, exprimant son rejet de cette caractérisation.
Ces propos ont été tenus lors d’une interview accordée à Radio France Internationale (RFI), au cours de laquelle le ministre a évoqué les récents développements liés à la question de la migration irrégulière dans le pays.
Ould Merzoug a affirmé que la politique de la Mauritanie à l’égard de la migration irrégulière n’avait pas changé et que le gouvernement continuait à prendre des mesures fermes contre les réseaux de passeurs de migrants.
Ces dernières semaines, les forces de sécurité mauritaniennes avaient démantelé quatre réseaux de passeurs de migrants illégaux, dirigés par des Mauritaniens et des étrangers.
Il a également noté que la route de l’Atlantique est le théâtre d’une série de tragédies, soulignant que le gouvernement s’efforce de mettre un terme à ce phénomène dangereux.
En réponse à une question sur les affrontements qui ont eu lieu le 8 mars entre les migrants et les forces de sécurité au point frontalier de Gogui avec le Mali, le ministre a déclaré que les migrants étaient sous la supervision de réseaux de passeurs, ce qui a incité certains d’entre eux à attaquer les forces de sécurité, qui ont répondu.
Il a souligné que ces incidents « restent marginaux » car le gouvernement est soucieux d’empêcher l’utilisation du territoire mauritanien comme route pour les migrants qui mettent leur vie en danger.
Le ministre mauritanien a démenti les allégations des organisations humanitaires sur les mauvais traitements infligés aux migrants en Mauritanie, soulignant que les forces de sécurité agissent dans le cadre du respect des droits de l’homme et des conventions internationales ratifiées par la Mauritanie.
La radio française a suivi la question migratoire avec le « contexte sahélien » en conclusion de son dialogue avec le chef de la diplomatie mauritanienne, dans lequel il a parlé de la position de la Mauritanie sur la nouvelle Alliance des Etats du Sahel (AES), soulignant que son pays respecte la souveraineté de chaque pays et accueille favorablement tout ce qui favorise l’unité africaine et l’intégration régionale, sans porter de jugement sur les décisions d’autres pays.
La déclaration du ministre mauritanien des affaires étrangères intervient à un moment où la région connaît d’intenses mouvements diplomatiques, notamment après que le président ghanéen John Dramani Mahama ait appelé les pays de la CEDEAO à reconnaître la nouvelle alliance du Sahel.
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