Dans une lettre adressée au président mauritanien Mohamed Cheikh El Ghazouani, une association regroupant cinq syndicats de l’enseignement privé a soulevé d’importantes préoccupations concernant la loi d’orientation du système éducatif en Mauritanie. Les syndicats ont réclamé l’égalité devant cette loi, affirmant qu’elle devrait « s’appliquer à tous les Mauritaniens, ou être abolie ou modifiée pour le bien de tous ». Cette missive met en lumière les dysfonctionnements actuels dans l’éducation publique, critiquant le manque d’équité et l’impact négatif sur les familles et les élèves.
Un système éducatif sous pression
Dans leur lettre, les syndicats déplorent que le projet de l’école républicaine, initialement conçu comme une réforme bénéfique, se soit transformé « d’une bénédiction en malédiction ». Ils soulignent l’augmentation des charges financières pour les parents, dont les enfants sont confrontés à des classes surchargées, parfois avec près de cent élèves par classe. Cette surpopulation limite l’efficacité de l’apprentissage.
Un contournement de la loi d’orientation
L’association a également noté que de nombreux Mauritaniens cherchent à échapper aux contraintes de la loi d’orientation. Certains choisissent d’envoyer leurs enfants à l’étranger pour leurs études, tandis que d’autres tentent de s’exonérer de cette loi en recourant à ce que les syndicats qualifient de « prétextes vains et inutiles ». Ces tentatives d’évitement reflètent un mécontentement croissant à l’égard du système éducatif actuel et de ses réformes jugées inadéquates.
Une gestion des ressources en question
Les syndicats dénoncent également un manque de transparence et de clarté dans la gestion des ressources humaines et matérielles de l’éducation nationale. Ils pointent du doigt l’« absence de planification rationnelle », qui conduit à une saturation des établissements publics. Avec l’afflux massif d’élèves dans les écoles publiques et l’absence d’un « partenaire privé » capable de soulager cette pression, le système éducatif se retrouve engorgé, créant ainsi des conditions d’apprentissage sous-optimales.
Un appel à la révision ou à l’abrogation
Le message des syndicats est clair : il est impératif de revoir la loi d’orientation. Ils estiment qu’il est injuste que seuls certains segments de la société soient impactés par cette loi, et appellent à une révision équitable pour que tous les Mauritaniens soient soumis aux mêmes règles, ou qu’une modification globale soit effectuée pour améliorer la situation de tous.
Les syndicats signataires
Le communiqué a été signé par cinq syndicats représentant divers acteurs de l’enseignement privé en Mauritanie :
Le Syndicat National des Acteurs de l’Enseignement Privé
Le Syndicat Général de l’Enseignement Privé
Le Syndicat Mauritanien des Investisseurs dans l’Enseignement Privé
Le Syndicat Libre des Acteurs de l’Enseignement Privé
L’Union Générale de l’Enseignement Privé en Mauritanie
Ces organisations espèrent qu’une prise de conscience de la part des autorités permettra d’améliorer la qualité du système éducatif mauritanien, tout en apportant une solution durable à la surcharge des établissements publics et à l’inégalité devant la loi d’orientation.
La lettre adressée au président El Ghazouani révèle un malaise profond au sein du système éducatif mauritanien, en particulier dans le secteur privé. Les syndicats, représentant des milliers de professionnels et d’investisseurs dans l’éducation, expriment leur inquiétude quant aux réformes en place et appellent à une action immédiate. La balle est désormais dans le camp des autorités, qui devront décider de la voie à suivre pour résoudre ces problèmes structurels et assurer un accès équitable à l’éducation pour tous les Mauritaniens.
Quotidien de nouakchott