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La déclaration de l’union européenne à propos de l’accord avec la Mauritanie relatif à la migration illégale a-t-elle dissipée les doutes ?

Samedi 29 Mars 2025 - 20:09

Depuis qu’une délégation de haut niveau de l’Union européenne s’est rendue en Mauritanie l’année dernière et a signé une déclaration commune pour lutter contre la migration illégale et coordonner la coopération entre les deux parties pour faire face à ce phénomène, la controverse n’a pas cessé et des rumeurs continuent de se répandre, alimentées par les médias sociaux, affirmant que « le pays deviendra un foyer pour les migrants expulsés d’Europe » et qu’il sera « la police des frontières de l’Europe ».

Malgré des dizaines de déclarations de responsables du gouvernement mauritanien démentant et réfutant en tous points ces informations, cela n’a pas dissipé les doutes et n’a pas mis fin à la controverse parmi les Mauritaniens.

Ces rumeurs ont pris de l’ampleur ces dernières semaines, parallèlement à la campagne menée par les autorités pour expulser les migrants irréguliers vers leurs pays, dont la plupart sont concentrés dans les pays d’Afrique de l’Ouest et dans la région du Sahel, qui souffrent d’une détérioration de la sécurité et des conditions économiques.

Pour sa part, le journaliste El Hacen Lebat estime que les expulsions de migrants auxquelles les autorités mauritaniennes procèdent depuis des semaines ont été accompagnées d’une campagne exagérée sur les médias sociaux, ce qui a contribué à l’impact négatif sur l’image de la Mauritanie.

Réactions

Le gouvernement malien a condamné ce qu’il a qualifié de « traitement inhumain » des ressortissants maliens récemment arrêtés en Mauritanie dans le cadre de la lutte contre la migration irrégulière.

La répression des migrants irréguliers a alarmé les pays voisins, en particulier le Sénégal et le Mali, qui ont envoyé des fonctionnaires pour discuter avec le gouvernement mauritanien des questions migratoires.

Il y a deux jours, le ministre malien des affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a remis au président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani une lettre du président du Conseil de transition malien, Assimi Goita, adressée au président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani.

Le ministre a noté que le président du Conseil de transition malien avait alerté les autorités mauritaniennes sur « la réalité et la nature de ce qui a été décrit comme une déportation forcée de nos citoyens ».

Malgré les assurances données par le gouvernement aux pays voisins à propos des mesures prises pour lutter contre la migration et expulser les migrants irréguliers quant à leur conformité aux lois locales et internationales, les inquiétudes de l’opinion publique mauritanienne portent également sur la possibilité que Nouakchott ait signé des accords avec l’Union européenne qui prévoient « la réinstallation ou l’expulsion de migrants vers leurs pays ».

La version européenne

Après des mois de controverse, l’Union européenne a rompu le silence en publiant un communiqué par l’intermédiaire de sa mission à Nouakchott, réfutant ce qu’elle a qualifié de « rumeurs » liées à l’accord migratoire avec la Mauritanie.

Le communiqué précise que l’accord de partenariat entre la Mauritanie et l’UE dans le domaine de la migration n’implique en aucun cas l’envoi de migrants de pays tiers en situation irrégulière vers la Mauritanie depuis l’Europe.

La déclaration ajoute que l’accord n’aborde pas la politique migratoire de la Mauritanie à l’égard des ressortissants de pays tiers, à l’exception des obligations internationales que la Mauritanie a contractées pour protéger les personnes vulnérables telles que les réfugiés, les mineurs et les victimes de la traite des êtres humains.

Elle a expliqué que cet accord est une déclaration politique confirmant la volonté de la Mauritanie et de l’UE de renforcer leur coopération dans le domaine de la migration, dans le plein respect du principe de souveraineté, des droits de l’homme et des obligations juridiques internationales.

La coopération comprend un dialogue politique régulier sur les questions migratoires.

La mission a souligné que ce partenariat se concentre sur cinq domaines principaux :

  1. La promotion de la formation technique et professionnelle des jeunes Mauritaniens afin d’adapter leurs compétences aux besoins du marché du travail et d’augmenter les opportunités d’emploi.
  2. Soutenir les réfugiés, en particulier les Maliens dans la région du Hodh Chargui, et les communautés locales qui les accueillent.
  3. Renforcer les canaux de migration légale, en soutenant la mobilité des étudiants et des hommes d’affaires, en explorant les possibilités de migration circulaire et en facilitant l’accès des Mauritaniens d’Europe au marché du travail.
  4. Lutter contre le trafic de migrants et la traite des êtres humains, en protégeant les victimes et en veillant à ce que les ressortissants mauritaniens en situation irrégulière soient réadmis dans l’UE dans le respect de leurs droits.
  5. Renforcer la capacité des autorités mauritaniennes à rechercher et à secourir les personnes en détresse en mer, ainsi qu’à renforcer la gestion des frontières.

Le journaliste El Hacen Lebatt estime que la récente déclaration de l’UE est principalement destinée à l’opinion publique mauritanienne, notant tardif le timing.

« Si la déclaration avait été publiée il y a plusieurs mois, elle aurait contribué à clarifier la situation dès le début, mais elle est arrivée à un moment où les rumeurs à l’intérieur de la Mauritanie étaient exacerbées », a déclaré Lebatt dans une interview dans l’édition principale télévisé de Sahara 24.

Il a ajouté que l’UE a peut-être pensé que ces rumeurs disparaîtraient d’elles-mêmes, mais comme elles se sont intensifiées, il est devenu nécessaire de clarifier la situation.

Lebatt a expliqué qu’il existe des parties qui ne veulent pas l’accord entre la Mauritanie et l’UE soit mis en œuvre, un accord du reste dans l’intérêt mutuel des deux parties.

Le journaliste a souligné que l’expulsion de migrants de pays comme le Mali peut avoir un impact négatif sur l’image de la communauté mauritanienne dans ces pays, mais que cela n’est pas directement lié à la question migratoire.

Il a ajouté que le dossier migratoire entre la Mauritanie et l’UE est à l’origine un accord juridique entre les deux parties, mais que certaines tierces parties ont tenté de le déformer à des fins politiques, faisant référence à des allégations sur l’existence de clauses secrètes dans l’accord qui exigent l’expulsion de citoyens de pays africains et leur installation en Mauritanie.

Le journaliste a déclaré que ces allégations étaient « sans fondement » et qu’elles avaient été officiellement réfutées par l’UE et le gouvernement mauritanien.
saharamedias

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