Le colis de la plage
Va-et-vient continu, le jour, entre Cité-plage et la plage des pêcheurs. Portant de lourds paniers, des femmes et des hommes passent, toutes les cinq minutes, dans un sens ou un autre de cette périphérie. Vendredi 20 Juillet, vers sept heures, un maçon en chemin vers le centre touristique Terjit remarque une jeune femme portant un colis inhabituel et qui se dirige en contresens de la convergence des piétons et automobilistes. Il se prend à la surveiller, de loin. Elle dépasse bientôt la zone habitée, vers le Nord. Se croyant hors de toute vue, elle s’assoit et commence à creuser une petite fosse… avant d’y enfuir son colis et de s’éloigner ! Etonné, le maçon s’approche et l’interpelle. « Que faisais-tu en ce lieu désert ? – Je me soulageais, tout simplement », lui répond-elle, sans se démonter. De plus en plus intrigué, notre homme téléphone à un agent du commissariat de Tevragh Zeina 3 dont il avait, tout dernièrement, noté le numéro. Il l’informe de ce qu’il a vu.
Le policier lui demande de ne pas perdre la femme de vue, « je t’envoie quelqu’un », lui dit-il, avant de le rappeler, dix minutes plus tard. « Je suis en face de la grande usine », l’informe alors le maçon, « et la suspecte me devance de deux cent mètres à peu près ». Bientôt, une Mercedes aux verres fumés s’arrête aux pieds de la jeune femme. « Police ! Monte à bord, nous avons quelques questions à te poser ». Elle commence à pleurer, clamant son innocence. Une foule de curieux se forme. Ha, voici le maçon ! En route pour le lieu où la jeunette a enterré son colis ! On creuse et c’est la macabre découverte : un nouveau-né sans vie, d’à peine un jour. La fille nie, crie, pleure mais, une fois débarquée au commissariat, craque bientôt et crache le morceau. Elle a bel et bien étranglé son enfant et la voilà à tirer de sa poche le lacet de ruban qu’elle a utilisé à cette fin. On fait alors appel au substitut du procureur et c’est les formalités de routine…
Une femme sauvée in extremis
Quelques taxis nouakchottois – rares, Dieu en soit loué ! – sont sous contrôle de malfaiteurs et autres grands délinquants. Des bandes les utilisent pour braquer, déplumer et, parfois, agresser physiquement les clients. Le violeur sadique de Nouakchott qui sema la terreur, en 2008, avant d’être démasqué et arrêté, utilisait, lui aussi, un taxi. Les scélérats qui violèrent et tuèrent la jeune Penda Sogue avaient leur taxi et ciblaient leurs clientes. Les histoires de taximen-bandits ne manquent pas, hélas ! La dernière en date, tout juste avant-hier, donne encore raison au fameux tube du chanteur ivoirien : « Taximan n’est pas gentil ».
F. S. hèle un taxi, vers vingt heures trente, au marché d’El Mina. Elle veut qu’il la dépose, en urgence, quelque part à Ten Soueïlim. Le taximan accepte l’offre sans discuter et l’embarque aussitôt, à bord de sa Mercédès. Mais, au lieu prendre la route de Baghdad, voie habituelle vers le Nord-est, il prend celle de la foire, prétendant éviter la circulation. Il bifurque ensuite à gauche et entre dans les ruelles sombres de la zone industrielle. Il s’arrête subitement, dans un coin désert, et entreprend de violer la jeune fille.
Elle résiste vaillamment, en le griffant et lui assénant des coups, sans cesser d’appeler au secours. Va-t-il arriver à son noir dessein ? Non car, alertés par les cris, voici qu’accourent un courageux gardien et des passants ! Le gardien ouvre la porte et tire la femme hors du véhicule. Le violeur en profite aussitôt pour démarrer en trombe et disparaître. Notée, sa plaque d’immatriculation est immédiatement communiquée à la police. Peine perdue : la plaque d’immatriculation est fausse, c’est aussi celle d’une Toyota Prado.
Les malfaiteurs ouvrent leur « propre » campagne référendaire
Le stade Mellah, au quartier Nezaha de la rue Messoud, a connu une fête en grandes pompes, avec l’ouverture de la campagne pour le prochain referendum. De grandes foules – des curieux, pour la plupart – ont convergé vers la manifestation, surveillée par une formidable présence sécuritaire. Cela n’a pas empêché le monde criminel et délinquant de Riyad, Arafat, Toujounine et Dar Naïm de s’y inviter. Occasion unique de dérober, à gogo, tout et n’importe quoi !
Jeunes filles en route vers le stade délestées de leurs téléphones et billets, nombreuses tentatives de viol, jeunes hommes braqués et agressés ; et tout à l’avenant, en une seule courte nuit. Certains malfaiteurs ont même réussi à s’infiltrer dans la foule, danser, piquer quelques téléphones et porte-monnaie. La sécurité présidentielle en a raflé quelques-uns qu’elle a remis à la police.
Vers deux heures du matin, alors que le stade commençait à se vider, des cris de détresse ont été entendus de l’autre côté du stade. Un peu plus tard, des éléments du BASEP exhibaient un gaillard ligoté qu’ils ont embarqué dans un véhicule, pour une destination inconnue. Selon des témoins, il aurait tenté de violer une jeune fille, sous la menace d’un poignard.
Mosy
source lecalame.info