Un grand escroc coffré
Il y a quelques jours, une des bourses de vente de voitures d’occasion, sise au carrefour Madrid, grouille de monde, comme d’habitude. Un homme se présente. « Je suis sergent de l’Armée et désire acheter une voiture pas trop chère », lance-t-il, en présentant une carte professionnelle au nom d’El Haj ould Sidi. Un intermédiaire, appelé Mohamed ould Nowcha, lui montre une Mercedes 190 immatriculé : 1336 AA 03, au prix de huit cent mille ouguiyas et le marché est conclu. L’acheteur demande au vendeur d’embarquer, avec lui, à bord du véhicule pour l’essayer. Il se met au volant et met le cap sur le marché « Lehmoum » de la Médina J.
La voiture est garée à l’entrée du marché et le prétendu Ould Sidi demande, à Ould Nowcha, de l’accompagner, pour collecter la somme en quelques boutiques. Il fit le tour de plusieurs boutiques dont il semble familier avec les vendeurs. Il palabre avec eux, avant de disparaître à l’intérieur du marché… pour ne plus réapparaitre. Lassé d’attendre, Ould Nowcha revient vers le lieu ou était garé le véhicule. A sa plus grande surprise, celui-ci a, lui aussi, disparu… En déclarant le vol à la police, il apprend que l’escroc a déjà mené vingt-et-une opérations similaires. Il loue aussi des taxis et saisit la première occasion pour s’en emparer et disparaitre…
La police le traquait depuis un mois. Elle a fini par l’identifier et l’arrêter. Des agents du commissariat de police El Mina 1 ont ainsi mis la main sur Abou Keita, natif de Kaédi et récidiviste notoire qui a accompli plusieurs séjours en prison. Au cours de son audition, il a reconnu avoir volé plusieurs véhicules qu’il a revendus dans des villes de l’intérieur du pays. Une dizaine de ces véhicules a pu être récupérée par la police. La dernière condamnation d’Abou Keita qui s’adonne, parfois, au maraboutisme, datait de trois ans.
Les malfaiteurs ‘’martyrs’’
Le monde de la délinquance et du crime est un univers très particulier, assez comparable au milieu animal. Il faut s’imposer pour survivre, dans cet environnement où seules la force et la capacité de nuire sont considérées. Plusieurs acteurs de cette catégorie d’êtres humains sont morts, au cours de leurs opérations ou de règlements de comptes. En Octobre 1991, Mohamed Jules N’diaye, dit Loulou, fut torturé, à mort, au commissariat de police du Ksar. Une année plus tard, le fameux King Kong, terreur de Basra, fut abattu dans ce quartier éloigné, par le boutiquier Ahmed ould Mohamed. En 2006, « M’barek 19 » s’est noyé, en tentant de traverser le fleuve Sénégal à la nage, pour fuir la justice.
En 2008, Ould Amar Cheïn fut assassiné, par son complice, à l’îlot K. En 2009, Ahmed « Legoss » fut, lui aussi, abattu par un boutiquier, au PK 7 de Riyad, après avoir fait irruption, machette au poing, en compagnie de deux autres malfrats. En 2010, Samba « Caoutchouc » qui voulait dévaliser une blanchisserie fut poignardé et tué, par le propriétaire de celle-ci. L’année derniére, un grand délinquant, appelé Ould Msid, fut tué par un épicier, au quartier Dubaï. Ses complices n’ont, à ce jour, pas pu être identifiés. Il y a quelques mois, un jeune récidiviste fut abattu par un charretier malien fournisseur de pain, vers le marché au bétail. Des exemples, parmi tant d’autres, de brèves aventures à hauts risques…
Mosy
source lecalame.info