La tension est montée d'un cran lundi entre l'Arabie saoudite et l'Iran à propos du Yémen, Ryad qualifiant "d'agression" le tir d'un missile de rebelles pro-iraniens vers son territoire et se réservant le droit de riposter "de manière appropriée".
Ces déclarations saoudiennes sont intervenues alors que l'Iran a marqué des points en Irak et en Syrie dans la guerre par procuration à laquelle se livrent les deux pays depuis des années au Moyen-Orient.
Dans un communiqué lundi matin, l'Arabie saoudite a accusé l'Iran d'apporter un soutien militaire direct aux rebelles chiites houthis du Yémen qui menacent de fait le trafic aérien depuis le tir d'un missile balistique vers l'aéroport de Ryad.
Le tir de ce missile, intercepté samedi soir et dont des débris sont tombés dans le périmètre de l'aéroport, constitue une "agression militaire flagrante par le régime iranien qui pourrait équivaloir à un acte de guerre", a affirmé la coalition conduite par Ryad au Yémen.
Cette coalition se réserve le droit d'y riposter de "manière appropriée" et a décidé, en attendant, de renforcer le blocus du Yémen en guerre. Cela revient à fermer de "manière provisoire" toutes les frontières aérienne, maritime et terrestre du Yémen et de n'autoriser que les cargaisons humanitaires.
La coalition impose déjà un embargo aérien à l'aéroport de la capitale Sanaa et vérifie les cargaisons qui transitent par le port de Hodeida (ouest), sur la mer Rouge, utilisé par les rebelles pour les importations de différents produits.
Pour Ryad, il ne fait guère de doute que les rebelles, qui contrôlent depuis fin 2014 Sanaa et une bonne partie du nord et de l'ouest du Yémen, bénéficient de livraisons d'armes de l'Iran et de l'assistance d'experts iraniens en balistique, qui leur permet d'allonger la portée de leurs missiles pour pouvoir atteindre des centres vitaux en Arabie saoudite.
Les Houthis ne cessent de célébrer les performances de leur "industrie militaire", affirmant avoir développé des missiles capables d'atteindre les Emirats arabes unis, piliers avec Ryad de la coalition de pays à majorité sunnite qui les combat au Yémen.
L'Iran se défend de fournir des armes aux Houthis, mais ne cache pas sa sympathie pour eux.
Téhéran dénonce régulièrement les "crimes" saoudiens contre les civils au Yémen qui paient le prix fort de ce conflit.
- Liban: autre facteur de tension -
Dimanche soir, l'Arabie saoudite a aussi annoncé avoir mis à prix la tête de 40 dirigeants rebelles avec des récompenses totalisant 440 millions de dollars.
Elle a promis notamment 30 millions de récompense pour toute personne fournissant des informations conduisant à la capture du chef des rebelles yéménites, Abdel Malek al-Houthi, et 20 millions pour chacun des dix premiers responsables de la rébellion.
L'intervention de Ryad au Yémen est motivée, selon des analystes, par la volonté d'empêcher les Houthis de devenir "un autre Hezbollah" à sa frontière sud.
Or le conflit semble s'enliser au moment où l'Arabie est engagée sur différents fronts avec une crise ouverte avec le Qatar et une campagne de répression interne contre les milieux susceptibles de s'opposer au vaste programme de réformes du jeune prince héritier, Mohammed ben Salmane.
L'allié libanais de Ryad, le Premier ministre Saad Hariri, a annoncé samedi depuis Ryad sa démission en accusant le Hezbollah et son allié iranien de "mainmise" sur le Liban et en disant craindre pour sa vie.
Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a affirmé le lendemain que M. Hariri avait été contraint à la démission par Ryad, alors que Téhéran a qualifié les accusations de M. Hariri de "sans fondement".
La guerre au Yémen oppose les forces gouvernementales, qui ont été chassées en septembre 2014 de Sanaa, aux rebelles Houthis, issus de la minorité zaïdite (branche du chiisme), très présente dans le nord, à la frontière saoudienne.
En mars 2015, le gouvernement yéménite du président Abd Rabbo Mansour Hadi a reçu le soutien de la coalition emmenée par Ryad, mais les forces loyalistes regroupées dans le sud peinent à remporter des victoires décisives.
Selon l'Organisation mondiale de la santé, le conflit au Yémen a fait plus de 8.650 morts et quelque 58.600 blessés, dont de nombreux civils.
Les rebelles houthis et leurs alliés, des unités militaires restées fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh, ont tiré à plusieurs reprises depuis le Yémen des missiles vers l'Arabie saoudite qui les a interceptés dans la plupart des cas.
Dimanche, la France a condamné le tir de missile ayant visé Ryad et revendiqué par les Houthis, pointant le "danger que la prolifération balistique fait courir à l’ensemble de la région".
Les Etats-Unis, proches alliés de l'Arabie saoudite, se sont inquiétés à plusieurs reprises de transferts d'armes clandestins depuis l'Iran vers le Yémen.
(©AFP / 06 novembre 2017 10h30)
source AMI
Ces déclarations saoudiennes sont intervenues alors que l'Iran a marqué des points en Irak et en Syrie dans la guerre par procuration à laquelle se livrent les deux pays depuis des années au Moyen-Orient.
Dans un communiqué lundi matin, l'Arabie saoudite a accusé l'Iran d'apporter un soutien militaire direct aux rebelles chiites houthis du Yémen qui menacent de fait le trafic aérien depuis le tir d'un missile balistique vers l'aéroport de Ryad.
Le tir de ce missile, intercepté samedi soir et dont des débris sont tombés dans le périmètre de l'aéroport, constitue une "agression militaire flagrante par le régime iranien qui pourrait équivaloir à un acte de guerre", a affirmé la coalition conduite par Ryad au Yémen.
Cette coalition se réserve le droit d'y riposter de "manière appropriée" et a décidé, en attendant, de renforcer le blocus du Yémen en guerre. Cela revient à fermer de "manière provisoire" toutes les frontières aérienne, maritime et terrestre du Yémen et de n'autoriser que les cargaisons humanitaires.
La coalition impose déjà un embargo aérien à l'aéroport de la capitale Sanaa et vérifie les cargaisons qui transitent par le port de Hodeida (ouest), sur la mer Rouge, utilisé par les rebelles pour les importations de différents produits.
Pour Ryad, il ne fait guère de doute que les rebelles, qui contrôlent depuis fin 2014 Sanaa et une bonne partie du nord et de l'ouest du Yémen, bénéficient de livraisons d'armes de l'Iran et de l'assistance d'experts iraniens en balistique, qui leur permet d'allonger la portée de leurs missiles pour pouvoir atteindre des centres vitaux en Arabie saoudite.
Les Houthis ne cessent de célébrer les performances de leur "industrie militaire", affirmant avoir développé des missiles capables d'atteindre les Emirats arabes unis, piliers avec Ryad de la coalition de pays à majorité sunnite qui les combat au Yémen.
L'Iran se défend de fournir des armes aux Houthis, mais ne cache pas sa sympathie pour eux.
Téhéran dénonce régulièrement les "crimes" saoudiens contre les civils au Yémen qui paient le prix fort de ce conflit.
- Liban: autre facteur de tension -
Dimanche soir, l'Arabie saoudite a aussi annoncé avoir mis à prix la tête de 40 dirigeants rebelles avec des récompenses totalisant 440 millions de dollars.
Elle a promis notamment 30 millions de récompense pour toute personne fournissant des informations conduisant à la capture du chef des rebelles yéménites, Abdel Malek al-Houthi, et 20 millions pour chacun des dix premiers responsables de la rébellion.
L'intervention de Ryad au Yémen est motivée, selon des analystes, par la volonté d'empêcher les Houthis de devenir "un autre Hezbollah" à sa frontière sud.
Or le conflit semble s'enliser au moment où l'Arabie est engagée sur différents fronts avec une crise ouverte avec le Qatar et une campagne de répression interne contre les milieux susceptibles de s'opposer au vaste programme de réformes du jeune prince héritier, Mohammed ben Salmane.
L'allié libanais de Ryad, le Premier ministre Saad Hariri, a annoncé samedi depuis Ryad sa démission en accusant le Hezbollah et son allié iranien de "mainmise" sur le Liban et en disant craindre pour sa vie.
Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a affirmé le lendemain que M. Hariri avait été contraint à la démission par Ryad, alors que Téhéran a qualifié les accusations de M. Hariri de "sans fondement".
La guerre au Yémen oppose les forces gouvernementales, qui ont été chassées en septembre 2014 de Sanaa, aux rebelles Houthis, issus de la minorité zaïdite (branche du chiisme), très présente dans le nord, à la frontière saoudienne.
En mars 2015, le gouvernement yéménite du président Abd Rabbo Mansour Hadi a reçu le soutien de la coalition emmenée par Ryad, mais les forces loyalistes regroupées dans le sud peinent à remporter des victoires décisives.
Selon l'Organisation mondiale de la santé, le conflit au Yémen a fait plus de 8.650 morts et quelque 58.600 blessés, dont de nombreux civils.
Les rebelles houthis et leurs alliés, des unités militaires restées fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh, ont tiré à plusieurs reprises depuis le Yémen des missiles vers l'Arabie saoudite qui les a interceptés dans la plupart des cas.
Dimanche, la France a condamné le tir de missile ayant visé Ryad et revendiqué par les Houthis, pointant le "danger que la prolifération balistique fait courir à l’ensemble de la région".
Les Etats-Unis, proches alliés de l'Arabie saoudite, se sont inquiétés à plusieurs reprises de transferts d'armes clandestins depuis l'Iran vers le Yémen.
(©AFP / 06 novembre 2017 10h30)
source AMI