Lors de son message aux mauritaniens après les résultats officiels de la CENI, le président semblait contrarié. Peut-être s'attendait-il à un score plus important qu'il méritait vu les efforts qu'il a déployés tous azimuts et le compte-rendu hebdomadaire des ministres durant son 1er mandat. Voilà l'avantage de la démocratie : y voir clair.
L'opposition, tous scores réunis, n'est pas négligeable, le score de Birame montre que sa rhétorique funeste à base d'invectives insensées souvent déplacées, de désinformation populiste et de diffamation en toute impunité a réussi à tromper un nombre sérieux de citoyens en plus de pousser certains, qui n’adhèrent pas à ses discours, à voter pour lui par une sorte de vote sanction contre le pouvoir pour dire qu’ils ne sont pas contents.
Il en va ainsi de la démocratie, on ne peut pas plaire à tout le monde mais il faut aussi savoir écouter la voix des urnes surtout quand on est par excellence un homme du consensus, de la synthèse des approches et des possibilités d’action en fonction de la marge disponible dans une société multiculturelle complexe.
Passé le temps du constat, tout cela devrait pousser le président à prendre des mesures significatives pour son second et dernier mandat de sorte à quitter le pouvoir avec une opposition plus négligeable car il mérite une adhésion plus massive à son mérite et à son projet de société.
Le 1er mandat a été miné par les terribles conséquences économiques mondiales du covid, l'affaire Aziz et surtout l'apaisement politique qu'il a fallu gérer en temps réel après un lourd héritage du régime précédent.
Aujourd'hui pour le second mandat, il va falloir passer à la vitesse supérieure. 5 ans c'est long mais c'est aussi très court. Dans l'entourage du président, il y a des forces vives volontaires et compétentes mais il y a aussi des reliques stériles et toxiques. Il faudra recomposer et avoir tous des objectifs concrets à court et moyen-terme :
- En finir avec les problèmes d'eau et d'électricité dans les grandes villes, c'est possible, il suffit d’en finir avec les chinoiseries et acheter de la qualité pas seulement pour créer de l’électricité ou pomper de l’eau mais les transporter jusqu’aux citoyens.
- Revoir l'accès au crédit sans lequel aucune économie ne peut se développer ni créer des emplois. Aujourd'hui en Mauritanie, c'est impossible pour un jeune de créer une entreprise ou d'avoir un quelconque projet économique face aux taux pratiqués par toutes les banques : 11 à 12% par an ! Impossible de créer quoi que ce soit de rentable vu qu'en 5 ans vous aurez déjà payé à la banque 50% du crédit dont vous avez besoin. Les banques chez nous étranglent le citoyen lambda par le crédit qu'il prend le couteau sous la gorge et elles ne financent à des taux raisonnables que leur clan, leur famille et leur tribu.
- Pouvoir d'achat renforcé par la sécurité alimentaire, culture locale des légumes, rendre le poisson de bonne qualité de nouveau accessible à des prix raisonnables via des quotas pour le marché local pris aux étrangers qui vident nos océans et faire concurrence s'il le faut aux hommes d'affaires pour baisser les profits et donc les prix des produits alimentaires de base.
- Engager avec les régions des projets d'urbanisme pour permettre aux mauritaniens de vivre dans des villes propres avec des lieux de détente dans les quartiers : parcs, circuits sportifs de marche, engager des grands travaux pour employer le maximum de main-d’œuvre pour faire d'une pierre deux coups etc. etc. Le financement n’est pas un problème pour un pays riche comme le nôtre. Les bailleurs de fonds demandent des garanties, elles existent et nos riches frères arabes seront prêts à investir si le pouvoir peut leur éviter certaines expériences fâcheuses avec de beaux escrocs mais il y a aussi bien des pays occidentaux, asiatiques, africains prêts à investir dans ce pays qui diplomatiquement n’est pas négligeable dans cette région agitée où de grandes puissances se livrent une guerre indirecte sans merci. Une concurrence loyale entre ces forces peut servir notre développement : nous avons des richesses de toutes sortes, revoir les contrats d’exploitation : gagnant-gagnant.
En 5 ans tout est possible pour celles et ceux qui veulent travailler au service du pays. Le chômage est important, quiconque a un poste doit montrer qu’il le mérite ou le quitter. Un proverbe dit « qu’on ne fait pas d’omelette sans casser des oeufs » ; de même chez nous, on ne peut pas faire une bonne politique sans casser des têtes !
Nous serons là inch’allah pour les 5 prochaines années à notre modeste niveau pour soutenir son excellence Mohamed Cheikh El Ghazouani car comme le disait, Ahmed Ould Sidi Baba, pour ma part aussi, bien avant de soutenir le président de toutes mes forces, je soutiens d’abord de tout mon coeur l’homme dont j’ai pu apprécier la dimension humaine, le souci de justice, la force de l’esprit et la profondeur psychologique face un peuple et un pays multiculturels qu’il connaît mieux que quiconque.
Félicitations !
VLANE A.O.S.A