Lorsque Mouammar Kadhafi avait pris le pouvoir en Libye, en Septembre 1969, bien des Mauritaniens avaient salué l’événement en y voyant l’espoir pour la Mauritanie de se « laver » du colonialisme français, et de mieux se rapprocher du monde Arabe, dont le leader,Jemal Abdel Nasser, affaibli par la défaite de 1967, était à la recherche d’une relève nationaliste.
Lorsque, 42 ans plus tard, le leader Libyen est assassiné par une coalition des pays de l’OTAN, avec la caution de certains pays arabes, et alors qu’entre1969 et 2011, le Kadhafisme et la théorie de la Jamahiriya (Etat des masses), avaient pris racines en Mauritanie et avaient contribué, dans une large mesure, à la transformer politiquent, les « Comités Populaires » locales ont simplement « pris note » de l’événement.
Avec le recul, et à la lumières des orientations que le Président Aziz tente d’imprimer au pays, on se rend compte que le « virus Kadhafi » est de ceux dont la période d’incubation peut être plus longue que la moyenne, et que le livre vert n’avait pas séduit que des civiles.
En effet, avec le reste des sympathisants du « Club des Officiers Libres » d’Egypte, dirigé par Abdel Nasser, et la grande majorité des tous premiers officiers Maures de l’Armée Mauritanienne, biens des militaires avaient conservé l’envie d’adhérer à ce Club, même à titre posthume.
L’arrivée au pouvoir de Kadhafi et sa revendication de l’héritage Nassériste, leur en donna l’opportunité, qu’ils exprimèrent en Juillet 1978.
Le Président Aziz, benjamin du Nassérisme et du Khadafisme, dont il assume et additionne, discrètement, les visées panarabistes, dans un monde Arabe, en déconfiture idéologique et politique, dévoile de plus en plus, son attachement à cet héritage.
La légèreté avec laquelle, il traite l’Etat et ses institutions, l’importance, de plus en plus affichée, qu’il accorde aux « Comités de base », dont le rôle pourrait être le même que celui des Comités populaires de Kadhafi, conduisent, tout droit, à l’instauration, de fait, d’une « JemahiriyaIslamiyaMauritaniya », dans laquelle l’absence de l’Etat de droit,et d’une démocratie institutionnelle, donnent au Chef suprême, le Guide, tous les droits.
Ould EHLOU
source adrar-info.net