Un membre de l'armée de l'air saoudienne en formation militaire aux Etats-Unis a tué trois personnes vendredi dans une base aéronavale de Floride avant d'être abattu par la police, qui devra vérifier s'il est bien l'auteur d'écrits hostiles envers les Américains.
L'assaillant, qui pourrait être un pilote ou un technicien aéronautique, a perpétré son attaque muni d'une arme de poing.
Le tireur avait publié avant son attaque des messages hostiles envers les Etats-Unis sur Twitter, a affirmé le groupe de surveillance des mouvements jihadistes SITE.
"Je suis contre le mal, et l'Amérique dans son ensemble s'est transformée en Nation du mal", a écrit sur Twitter l'assaillant, identifié par SITE comme s'appelant Mohammed al-Shamrani.
"Je ne suis pas contre vous simplement parce que vous êtes Américains, je ne vous hais pas à cause de vos libertés, je vous hais parce que chaque jour vous soutenez, financez et commettez des crimes non seulement contre les musulmans mais aussi contre l'humanité", a-t-il ajouté, d'après SITE.
ABC News a affirmé que les enquêteurs cherchaient à vérifier si l'auteur de l'attaque avait bien publié ces écrits, où il citait l'ancien dirigeant du réseau jihadiste Al-Qaïda, le Saoudien Oussama ben Laden.
- Attaque filmée -
Le compte Twitter en question a été suspendu.
Selon l'agence officielle saoudienne SPA, le roi Salmane d'Arabie saoudite a exprimé par téléphone sa "profonde tristesse" à Donald Trump et affirmé que l'auteur de ce "crime abominable" ne représentait pas son peuple.
Il a par ailleurs assuré le président américain du "soutien total" de son royaume, allié précieux de Washington dans la région, et "ordonné aux services de sécurité saoudiens de coopérer avec les agences américaines".
Lors d'une conférence de presse vendredi soir, une responsable du FBI, Rachel Rojas, a déclaré ne pas être en mesure de confirmer le nom ni le mobile de l'auteur de cette fusillade.
"Je pense qu'il va y avoir beaucoup de réponses à apporter sur le fait que cet individu, un étranger, membre de l'armée de l'air saoudienne, s'entraînait sur notre sol et ait commis cela", a déclaré le gouverneur de Floride Ron DeSantis.
Selon le New York Times, qui cite une source anonyme, six autres ressortissants saoudiens ont été interrogés sur les lieux de l'attaque, dont deux l'ayant filmée dans son intégralité.
- Programmes d'entraînement -
La fusillade a eu lieu dans une des salles de cours de la base de Pensacola, a indiqué David Morgan, le shérif du comté d'Escambia.
"Vous ne pouvez pas apporter d'arme sur la base à moins d'être membre des forces de sécurité", a indiqué de son côté le commandant Timothy Kinsella.
Le bilan provisoire de l'attaque est de trois tués et sept blessés, sans compter l'assaillant.
Le tireur a été "neutralisé" par deux agents, blessés dans l'échange de coups de feu, selon le shérif Morgan.
"Une centaine de véhicules des forces de l'ordre probablement se sont rués sur place", a décrit au journal local Pensacola News Journal un témoin travaillant sur la base, Jeff Bergosh.
Environ 16.000 soldats sont hébergés sur la base de Pensacola, où sont également employés plus de 7.000 civils. Des patrouilles aériennes acrobatiques, comme les Blue Angels, y sont stationnées.
Le site est utilisé par l'US Navy pour des programmes d'entraînement destinés aux militaires de pays alliés.
Les drapeaux seront mis en berne pendant une semaine sur l'ensemble des bâtiments publics de Floride.
- Pearl Harbor -
Cette fusillade intervient deux jours après qu'un marin américain eut tué deux personnes par balle et en eut blessé une troisième sur le chantier naval de la base militaire de Pearl Harbor, à Hawaï, avant de se suicider.
Le tireur, un marin de 22 ans en uniforme, avait ouvert le feu avec son arme de service, un fusil M4, avant de retourner son arme de poing contre lui.
Ses motivations n'étaient pas connues vendredi.
Le ministre américain de la Défense Mark Esper a présenté ses condoléances aux familles des victimes des deux fusillades de la semaine et affirmé envisager "plusieurs mesures afin d'assurer la sécurité" des installations militaires américaines.
Plusieurs d'entre elles ont été endeuillées ces dernières années par des soldats pris de coups de folie meurtriers, comme à Washington en 2013 (12 morts) ou à Fort Hood, au Texas, en 2009 (13 morts, 32 blessés).
Des centaines de militaires saoudiens suivent chaque année des formations au sein des forces armées américaines, illustration des liens forts qui unissent Washington et Ryad.
AFP