Une année vient de s’écouler, après la rencontre « top-secret », Aziz-Tewassoul. Une année que le pouvoir a, sans aucun doute, met à profit pour affiner ses stratégies politiques futures, en particulier, l’évaluation des capacités réelles de l’opposition dite démocratique.
Une opposition qu’il a toujours manipulée, aussi bien au sens physique, transhumance et vases communicants, qu’au sens policier, infiltration, chantage et « coups fourrés ».
Cette rencontre, que l’opposition a ignorée jusqu’il y a quelques jours, quand un tweet, « innocent », du président de l’UPR l’a révélée, obligeant ainsi le président Tewassoul d’alors, à la confirmer.
Cette révélation, qui constitue une grosse mauvaise surprise, pour les militants du FNDU, tombe au même moment où ils apprennent que des préparatifs, secrets, eux-aussi, d’un dialogue pouvoir-opposition venaient d’être torpillés, par un autre tweet, non moins innocent, du même président de l’UPR.
Il aura fallu un « sérieux blindage » pour limiter les effets meurtriers de tels tirs groupés, sur un G8 déjà fragilisé par le mauvais temps.
Pour se remettre d’une telle conjonction d’événements dévastateurs, le G8 aura besoin de beaucoup de tact et de sang froid pour éviter son implosion.
Il lui faudra puiser dans l’histoire des luttes politiques en Mauritanie, et ailleurs, pour trouver les ressorts nécessaires afin de sortir renforcé de cette épreuve, pour préserver son unité d’action, jusqu’à la « Finale » de 2019.
Il faudrait, en particulier, que tous les leaders qui aspiraient individuellement à une victoire « partisane », y renoncent et mettent toutes les chances et les opportunités au service d’un candidat unique, dont la personnalité, l’expérience et le charisme auraient des chances de faire adhérer le maximum de Mauritaniens, toutes communautés confondues, au service de ce défi, au terme duquel le changement attendu, par tous, pourrait être abordé avec sérénité.
Est-il nécessaire de rappeler, ici, que c’est la somme des grandes épreuves, des défaites et des victoires, qui forge et renforce la combativité, des grands partis politiques qui ont encadré les peuples pour se libérer de leurs chaînes et vaincre l’injustice ?
En face, dans le camp de la majorité, le cumul des « victoires » remportées ces derniers temps : référendum sur la constitution, suppression du Sénat, revalorisation de la monnaie nationale, déstabilisation des opposants réfugiés à l’étranger, réimplantation de l’UPR,peuvent faire croire que l’adversaire principal de la coalition « majorité-opposants dialoguistes » est désormais, quasiment mis hors de combat.Mais, de fait, est-ce le cas ? Pas évident !
Quand on jette un regard, tant soit peu objectif, sur la mouvance UPR actuelle, on perçoit certains indices qui permettent de mettre en cause cette « harmonie » apparente, qui trahirait des luttes d’intérêts entre différents lobbys, tribaux et régionaux.
Pour s’en convaincre, il suffit de voir la façon dont les résultats de la campagne d’adhésion UPR qui s’achève, ont été annoncés et présentés à l’opinion publique, qui croit désormais que plusieurs UPR s’activent sous l’enseigne du parti.
Ces résultats ne sont pas présentés comme l’œuvre d’une section, d’une fédération d’une région, mais bel et bien, les résultats d’ »unités de base » initiées, encadrées, financées par telle ou telle personne physique, élus,leaders d’opinion, ou nouveaux-riches, agissant aux noms de groupes sociaux ou tribaux, bien implantés dans des espaces électoraux préalablement ciblés.
Les nouveaux « penseurs » de l’UPR-Ere nouvelle, semblent trouver leurs comptes dans cette forme d’ »adhésion collective» et l’encourageraient, avec la bénédiction du Président du parti, l’actuel, pas le futur.
Une telle approche, si elle se confirmait, pourrait être déterminante dans le choix des futures responsables l’»UPR-effectif » qui sortira des grandes manœuvres en cours.
Les « épreuves » en perspective, validation des unités de bases, identification des « maîtres du jeu » réels, évaluation « comptable » du poids électoral des uns et des autres et mise en place des structures définitives du parti, mettront à nu les véritables enjeux et pourraient donner lieu à bien des changements.
Car, pour se doter d’une direction jeune, homogène et crédible, l’UPR devra opérer des choix stratégiques, tout en haut de sa pyramide et dont l’efficacité se mesurera par la « valeur » des… partants.
C’est à ce prix-là que les différentes« Moubadaras », composées de jeunes, intellectuels et technocrates, pourraient faire leur entrée en étant assurées d’un minimum de coudées franches et d’initiatives innovatrices.
Ce sera l’occasion, pour trois hommes, qui ont porté l’UPR sur leurs épaules, mais qu’ils auraient, inconsciemment, desservi par l’image qu’ils en donnent aux grands électeurs du pays profond, de donner l’exemple, en prenant le premier train :
-L’homme des fissures, visibles à la Toure SNIM, perle du centre-ville de Nouakchott, à l’Aéroport SNIM-Oumtounsi, et à la SNIM, elle-même, où ces fissures sont plus profondes, mais moins visibles à l’œil nu.Cet homme -là, hier « homme-orchestre », pourrait désormais, consacrer tout son temps à la gestion de ses propres affaires.
-L’homme des NIF, qui en a tellement attribué et suivi, qu’il a fait fuir, de l’UPR, et même du pays, de nombreux hommes d’affaires, dont les ex-employés ont rejoint les rangs de ceux qui réclament le changement. Il sera bientôt l’unique attributaire d’un NIF rentable, parce que le seul homme d’affaires ayant survécu à la déferlante.
- L’homme des plaidoyers, se constituant procureur, d’office, pour juger et condamner tous ceux qui prônent, ou défendent, des idées qui n’émanent pas de lui ou de son cercle restreint. Il devra plaider coupable, pour pouvoir réintégrer un Ordre des avocats, déjà bien pléthorique.
C’est vous dire, que si le G8 vit une situation dramatique, son principal adversaire et maître- chanteur, l’UPR, devra faire face à bien des écueils internes, avant la prochaine cérémonie de prestation du grand serment sur le Coran.
Que la cérémonie en question se fasse en application de la Constitution actuelle ou de celle que « le Peuple » aura choisie, entre temps, n’enlèvera rien à sa solennité.
OULEHLOU
source adrar-info.net