Pour ceux, comme moi, qui pensaient quele Président Aziz aurait beaucoup de mal à faire vendre son idée de troisième mandat aux démocraties occidentales, ils doivent réviser leurs analyses.
Les circonstances particulières de notre pays et les enjeux de la géopolitique sous régionale, viennent de signer le dernier acte par lequel Aziz peut désormais se considérer comme le candidat légal, ayant le plus de chances de gagner les prochaines élections présidentielles en Mauritanie.
Pour arriver à convaincre les dirigeants de l’UE et des USA, l’ONU étant faite pour entériner, qu’il était l’homme qu’il leur faut, dans cette Mauritanie, géographiquement berceau d’importantes réserves minières et d’hydrocarbures, mais aussi, et surtout, idéologiquement terreau privilégié des futurs radicalisés Daesh et Qaeda, Aziz a agi en stratège patient.
C’est la dernière réunion tenue à Nouakchott, entre les Présidents Mohamed Ould Abdel Azizet Maky Sall, pour « aplanir certaines difficultés passagères entre les deux pays frères », que trois accords économiques, stratégiques, ont été signés : le gaz, la pêche et le « G6 Sahel ».
C’est ce que l’on peut appeler un accord « gagnant, gagnant », où les premiers à applaudir ont pour noms : Kosmos-Energy, BP, Total et Exxon.
Pour la pêche, outre ce que le futur accord apportera aux marmites Saint-Louisiennes, ce sont surtout les usines étrangères installées au Sénégal qui manquent largement de sources d’approvisionnement en matières premières (YayBoy), qui profiteront du précieux accord.
Quant au « G6 », que l’on peut appeler « G5+1, ou G1+5 », c’est selon, dont la mise en scelle répond à une vieille demande du Président Maky Sall, que la « tutelle de tous les G », avait promis de satisfaire, sans blesser personne.
Mais mieux que ça, le G6 est plus directement sous l’autorité de la France qui y voit l’embryon du futur substitut à la fois au Barkhane et au…G5, où l’ « hégémonie » de Aziz constituait une certaine gêne pour les autres.
En apparence, il y aurait deux gagnants : Sall et Macron. Mais en apparence seulement, car Aziz avait une autre exigence, bien plus importante et plus difficile à faire passer : neutraliser les voix de ceux qui pourraient s’opposer à son troisième mandat.
Il lui reste, juste, à choisir entre la modification de la constitution ou à se « plier au plébiscite populaire », les deux n’en faisant qu’un.
Coïncidence, ou prédilection, deux des meilleurs amis du Président Aziz viennent de lui faire cadeau de deux symboles de celui qui veut gagner une bataille : Essissi, avec le porte-voix de Toutankhamon et Macron, une école de Guerre à Nouakchott. A vos urnes, citoyens !
Ahmed Ould Mohamed
source adrar-info.net