"Héros" et "martyr" de l'indépendance de la Catalogne ou "traître" à la nation ? Le chef de la police catalane, qui doit être entendu lundi par la justice espagnole, est devenu le symbole d'une Espagne qui se déchire.
Pour la deuxième fois en dix jours, Josep-Luis Trapero doit comparaître lundi devant un juge d'instruction de l'Audience nationale de Madrid, un tribunal notamment en charge des affaires de sécurité nationale, où il est poursuivi pour "sédition", un crime passible de quinze ans de prison.
Ce jeune quinquagénaire aux 27 années d'états de service sans faille n'était qu'un parfait inconnu pour la plupart des Catalans il y a encore quelques mois.
Ce n'est que l'été dernier que Trapero, promu en avril major des Mossos d'Esquadra, la police catalane, a connu la notoriété lorsqu'il a dirigé l'enquête sur les attentats jihadistes qui ont fait 16 morts en Catalogne les 17 et 18 août.
Jusque-là, son fait d'armes le plus spectaculaire -dans la catégorie people- était une vidéo apparue en 2016 sur les réseaux sociaux dans laquelle on le voyait chanter et jouer de la guitare, en chemise à fleurs et chapeau de paille, en compagnie du président séparatiste catalan Carles Puigdemont.
Après les attentats en Catalogne, son visage a fait la Une de la presse internationale qui découvrait cet homme informant avec calme et précision, en espagnol et en catalan. En cinq jours, le principal suspect était localisé et abattu.
Soudain, ce fils de chauffeur de taxi, qui a grandi dans la périphérie de Barcelone, est devenu un héros pour la population qui a couvert de fleurs les voitures de police. On a même vendu des t-shirts à son effigie avec cette réponse culte lancée à un journaliste néerlandais qui se plaignait de ne pas comprendre ses déclarations en catalan: "Bon, très bien, adieu."
- 'Ceci est notre police' -
Mais aujourd'hui, le policier ne fait plus l'unanimité, même en Catalogne où la population est profondément divisée sur la question de l'indépendance.
On lui reproche son refus à se conformer aux injonctions de la justice pour empêcher la tenue du référendum d'autodétermination du 1er octobre, organisé par le gouvernement régional dont dépendent les Mossos d'Esquadra.
Le major Trapero, un diplômé de droit, a refusé de travailler sous la coordination d'un haut fonctionnaire du gouvernement espagnol, évitant de participer personnellement aux réunions, et a ordonné à ses agents de ne pas utiliser la force pour fermer les bureaux de vote utilisés pendant le référendum.
En fin de compte, ce sont la police nationale et les gardes civils, placés sous l'autorité du gouvernement central, qui sont intervenus ce jour-là, parfois avec violence, et les images ont fait le tour du monde.
La Garde civile, dans un document daté du 5 octobre préparé pour le juge, affirme que la police catalane a eu une attitude "totalement contraire aux ordres reçus". De plus, elle accuse le major Trapero d'avoir travaillé en "étroite coordination avec les membres du comité stratégique" qui supervisait le référendum, dont M. Puigdemont.
Les Mossos se défendent en affirmant qu'ils ont empêché le vote dans 446 bureaux et qu'une intervention plus musclée aurait causé plus de mal que de bien.
"Je suis convaincu que cela a été fait comme il faut", dit un policier catalan qui souhaite garder l'anonymat. "Mais tout le monde ne pense pas la même chose, il y a des divisions, des gens en faveur et des gens contre l'indépendance", ajoute-t-il.
Cette division est également visible pendant les manifestations de rue. "Ceci est notre police", chantent les partisans de l'indépendance en honneur aux Mossos d'Esquadra, alors qu'en face, chez les défenseurs de l'union espagnole, fusent des slogans comme: "Où étais-tu le 1er octobre?" ou "Trapero traître ".
(©AFP / 16 octobre 2017 10h36)
Pour la deuxième fois en dix jours, Josep-Luis Trapero doit comparaître lundi devant un juge d'instruction de l'Audience nationale de Madrid, un tribunal notamment en charge des affaires de sécurité nationale, où il est poursuivi pour "sédition", un crime passible de quinze ans de prison.
Ce jeune quinquagénaire aux 27 années d'états de service sans faille n'était qu'un parfait inconnu pour la plupart des Catalans il y a encore quelques mois.
Ce n'est que l'été dernier que Trapero, promu en avril major des Mossos d'Esquadra, la police catalane, a connu la notoriété lorsqu'il a dirigé l'enquête sur les attentats jihadistes qui ont fait 16 morts en Catalogne les 17 et 18 août.
Jusque-là, son fait d'armes le plus spectaculaire -dans la catégorie people- était une vidéo apparue en 2016 sur les réseaux sociaux dans laquelle on le voyait chanter et jouer de la guitare, en chemise à fleurs et chapeau de paille, en compagnie du président séparatiste catalan Carles Puigdemont.
Après les attentats en Catalogne, son visage a fait la Une de la presse internationale qui découvrait cet homme informant avec calme et précision, en espagnol et en catalan. En cinq jours, le principal suspect était localisé et abattu.
Soudain, ce fils de chauffeur de taxi, qui a grandi dans la périphérie de Barcelone, est devenu un héros pour la population qui a couvert de fleurs les voitures de police. On a même vendu des t-shirts à son effigie avec cette réponse culte lancée à un journaliste néerlandais qui se plaignait de ne pas comprendre ses déclarations en catalan: "Bon, très bien, adieu."
- 'Ceci est notre police' -
Mais aujourd'hui, le policier ne fait plus l'unanimité, même en Catalogne où la population est profondément divisée sur la question de l'indépendance.
On lui reproche son refus à se conformer aux injonctions de la justice pour empêcher la tenue du référendum d'autodétermination du 1er octobre, organisé par le gouvernement régional dont dépendent les Mossos d'Esquadra.
Le major Trapero, un diplômé de droit, a refusé de travailler sous la coordination d'un haut fonctionnaire du gouvernement espagnol, évitant de participer personnellement aux réunions, et a ordonné à ses agents de ne pas utiliser la force pour fermer les bureaux de vote utilisés pendant le référendum.
En fin de compte, ce sont la police nationale et les gardes civils, placés sous l'autorité du gouvernement central, qui sont intervenus ce jour-là, parfois avec violence, et les images ont fait le tour du monde.
La Garde civile, dans un document daté du 5 octobre préparé pour le juge, affirme que la police catalane a eu une attitude "totalement contraire aux ordres reçus". De plus, elle accuse le major Trapero d'avoir travaillé en "étroite coordination avec les membres du comité stratégique" qui supervisait le référendum, dont M. Puigdemont.
Les Mossos se défendent en affirmant qu'ils ont empêché le vote dans 446 bureaux et qu'une intervention plus musclée aurait causé plus de mal que de bien.
"Je suis convaincu que cela a été fait comme il faut", dit un policier catalan qui souhaite garder l'anonymat. "Mais tout le monde ne pense pas la même chose, il y a des divisions, des gens en faveur et des gens contre l'indépendance", ajoute-t-il.
Cette division est également visible pendant les manifestations de rue. "Ceci est notre police", chantent les partisans de l'indépendance en honneur aux Mossos d'Esquadra, alors qu'en face, chez les défenseurs de l'union espagnole, fusent des slogans comme: "Où étais-tu le 1er octobre?" ou "Trapero traître ".
(©AFP / 16 octobre 2017 10h36)