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un grain de sable pour secouer la poussière...

RFD: Déclaration

Jeudi 5 Juillet 2018 - 13:30

Depuis le coup d’Etat du 8 Août 2008 portant Mohamed Ould Abdel Aziz au pouvoir, la Mauritanie connait une impasse politique doublée d’un marasme économique aboutissant à la détérioration sans précédent des conditions de vie des citoyens  touchant particulièrement les couches les plus fragiles désormais exposée à la famine et la propagation de cas aigus de malnutrition emportant de plus en plus de vies humaines. En plus, les derniers mois de sécheresse ont décimé une grande partie de notre richesse essentielle, le cheptel, abandonné aux conséquences dévastatrices des aléas climatiques, situation qui découle de l’absence de vision et de l’évidente faillite du mode de gestion du pays par ce pouvoir.

Pourtant une importante enveloppe financière annoncée et allouée à l’effet de venir en aide au cheptel en danger n’a été suivie d’aucune action notable en mesure de sauver les éleveurs des pertes encourues.

En effet le pays a atteint un niveau inégalé de corruption, de gabegie, de pillage des ressources qui a eu pour résultat la détérioration de notre économie provoquant l’accroissement du chômage, la hausse vertigineuse des prix et un appauvrissement notable de la classe moyenne.

De même, le pouvoir en place n’a eu de cesse de saper le tissu social et la cohésion nationale comme en témoigne les multiples revendications sectaires, tribales, régionales ostensibles qu’il s’acharne à entretenir foulant ainsi aux pieds le principe de citoyenneté, d’Etat de droit, de justice et d’égalité tout en pratiquant l’exclusion profondément injuste d’une grande part de nos composantes nationales.

Par ailleurs, le pays tout entier, y compris la capitale Nouakchott, connaît une très forte crise sécuritaire qui plonge les citoyens dans une panique généralisée face à la montée en puissance du crime, du vol souvent à main armée, du cambriolage des institutions financières…

Quant aux libertés publiques, elles connaissent une régression notoire. En effet, on assiste chaque jour plus au musellement des voix discordantes, des médias privées allant jusqu’à l’incarcération et la traque des hommes politiques à l’intérieur et à l’extérieur du pays, à l’oppression, la torture et la diffamation des étudiants et des syndicats grévistes, des partis politiques,, des organisations de la société civile ainsi que des personnalités publiques emblématiques.

Sous ce pouvoir, le recul de la démocratie est patent ainsi que l’influence politique des généraux, des commis de l’Etat, des chefs de tribus et en point d’orgue, est intervenue la modification de notre hymne national, notre drapeau changés pour de futiles raisons sabotant ainsi notre dernier rempart juridique, la constitution, ce précieux contrat social modifié pour de futiles raisons et suite à une procédure foncièrement illégale.

Le secteur social, quant à lui ne connaît pas un meilleur sort, bien au contraire, la régression évidente du niveau et du rôle républicain de l’enseignement, le quasi effondrement du secteur de la santé dont les institutions se transforment de plus en plus en mouroirs dénotent de l’incurie de pouvoir et son extrême mépris des médecins et de la prise à la légère de toutes les ressources humaines.

Aussi faut-il souligner que la propagation de faux médicaments dans notre pays est de notoriété publique.

Dans ce climat marqué par une gestion patrimoniale et solitaire de la chose publique faisant peser les plus grands risques sur notre pays, nous nous trouvons face à une situation bloquée qui n’augure d’aucun niveau de transparence, d’égalité de chances entre les acteurs politiques. Dans cet inquiétant contexte, une commission dite indépendante fut nommée selon des critères douteux et en parfaite contradiction avec la loi, douchant ainsi définitivement tous les espoirs d’amélioration que les citoyens sont en droit de nourrir face aux élections.

Ainsi, devant une situation aussi grave et prenant en compte le fait que notre pays se situe à la veille d’un tournant décisif de son histoire imposé par la constitution et par le contexte politique national, sous-régional et international, permettant un changement au sommet de l’Etat, le Rassemblement des forces démocratiques se trouve interpellé. En effet la nouvelle perspective lui commande d’adopter une position courageuse et patriotique, prenant ainsi l’initiative de participer afin de contribuer de manière efficiente à l’effort commun indispensable pour sortir le pays du gouffre et sauver ce qui peut encore l’être en assurant une présence significative sur la scène politique au moment du changement en perspective.

Pour cela, le RFD à travers son bureau exécutif, après un long débat en sa séance du 2 juillet 2018, a décidé de participer aux échéances électorales de Septembre prochain et de ne rien ménager pour contrer les violations, les transgressions susceptibles d’entacher l’opération électorale tentant de les porter à la transparence et ce en étroite collaboration avec l’opposition (partis politiques, personnalités indépendantes), organisations de la société civile ainsi que tous les citoyens soucieux de l’intérêt national.

 

Nouakchott, le 19 Chaabane 1439 – 03/07/2018

 

Le Bureau Exécutif du RFD

source lecalame.info

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