L’emblématique président du parti politique FPC (ancien FLAM) non reconnu par les autorités de Nouakchott, a fait une sortie tonitruante en analysant la qualification historique de la Mauritanie à la coupe d’Afrique des nations (CAN).
Dans un posting sur sa page Facebook datant du 21 octobre 2018, Samba Thiam observe trois faits qui selon ses dires sont des ‘comportements grégaire racistes’.
En premier lieu, Samba Thiam s’aventure dans une analyse approximative de l’ordre protocolaire. Il voit dans la disposition des autorités venues suivre le match une volonté « d’invisibilité » la nouvelle ministre des Sports, Djindah Ball.
Ainsi pour étayer son argument Samba Thiam avance, je cite, : « Aziz fait asseoir a cote de lui le President de la federation –un Bidhaan- et place la ministre du sport loin derriere , tassee au fond presque invisible… »
Ce que ne souligne pas Samba Thiam, c’est que dans les matchs officiels c’est le président de la fédération qui est l’hôte et non le ministère des sports.
Ainsi, il est normal que le président de la fédération soit à coté du président de la république, aussi bien pour expliquer, si besoin, les règles de jeu, présenter les joueurs ou l’encadrement technique et administratif.
Par ailleurs, la ministre de la Jeunesse et des Sport était à coté du premier ministre Mohamed Salem Ould Bechir qui lui était à coté du président de la République.
Tandis que Dia Malal ministre de la Justice, premier dans l’ordre protocolaire des membres du gouvernement présent, était assis à coté du président de la fédération Ahmed Yahya.
La ministre Djindah Ball n’était pas loin derrière, tassée au fond presque invisible, comme le souligne le président des Forces Progressistes du Changement (FPC), mais plutôt sur le même rang que les officiels.
Ce qui en fin de compte donnait une belle image de la diversité mauritanienne avec deux bidhanes (Le président et la république et le président de la fédération), deux noirs (Dia Malal et Djindah Ball) et un métisse (le premier ministre Mohamed Salem Bechir).
En ce qui concerne le second point soulevé, qui est relatif au capitanat, Samba Thiam soutient : « Parce que le President doit assister au Match , on change de capitaine( le plus ancien de léquipe -Ba) ,pour -un nouveau porteur du brassard , – un arabo-berbere »
Ceux qui sont dans le milieu footballistique savent très bien que Abdoul Ba, qui est le capitaine de l’équipe nationale s’est blessé à la veille du match et que le vice-capitaine Bessam a naturellement pris le relai.
Il faut rappeler à Samba Thiam que le capitanat dans une équipe de football n’a aucun lien avec l’ancienneté dans l’équipe ou le nombre de sélection. C’est plutôt une question de leadership, de sens de la communication et de comportement exemplaire.
Qu’il sache par ailleurs que Bessam qui évolue en Tunisie comptabilise plus de sélections en équipe nationale que Abdoul Ba. Ce qui n’a pas empêché le sélectionneur national, Corentin Martins de choisir Abdoul Ba comme capitaine dont le prédécesseur était Oumar Ndiaye.
Enfin pour ce qui est du dernier point, le leader politique transformé en consultant sportif d’un jour avance qu’ « A la fin du match ,dans la joie generale – la camera se fixe pratiquement rien que sur des Arabo -berberes…et non sur l’’équipe elle meme (trop noire ) ,ni sur le heros du moment –Mr Diakite marqueur des 2 buts – !
Il faut montrer une Mauritanie blanche ,meme si les heros du moment sont N-africaiins ! »
Pour ma part, sur ce point, si l’assertion concerne la télévision nationale, il me semble que ces derniers n’avaient pas les droits d’image du match. Par contre en ce qui concerne les images du match et de l’après-match sur la chaine sportive BeinSport ne reflètent pas cette vision monocolore dont fait état Samba Thiam.
Les images photos et vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux montrent autre chose.
On voyait plutôt des mauritaniennes et des mauritaniens, qui pour un temps, on fait abstraction de leurs différences afin d’accompagner cette équipe vers une victoire synonyme de qualification historique.
Cette parenthèse heureuse, n’enlève en rien la pertinence de certaines questions politiques et socio-economique qu’il vous arrive de poser sur la place publique.
Cependant, force est de reconnaître que cette fois-ci que votre sortie est approximative.
Et comme dit l’adage, il est bon de parler, et meilleur de se taire !
Diallo Saidou dit Thierno