L’Imprimerie Nationale (IN) traverse une passe difficile. La pire de son existence sans doute ! Après la pathétique pénurie de papier, sans précédent dans l’histoire du pays, qui a mis, un mois durant, la presse écrite au pilori, le sort des employés est peu enviable. Ils vivent dans une situation déplorable. Ces pères de famille éprouvés attirent l’attention du gouvernement sur leur infortune dont ils ne voient plus le bout du tunnel, de plus en plus bouché ces deux dernières années. Retards de salaire devenus chroniques.
On leur paie deux mois puis il leur faut encore attendre deux autres mois pour être réglés. Lassés par cette situation qu’ils endurent, seuls, sans leurs collègues de la Télévision de Mauritanie, de la Radio et de l’Agence Mauritanienne d’information, ils exigent un statut analogue au leur. L’État ne semble rien faire pour sortir cet établissement public de l’ornière.
Pire, le gouvernement recourt à des privés, des « thieb-thieb-men », pour des travaux naguère réservés à l’IN. Ces particuliers se voient ainsi attribués des marchés relatifs à l’émission de cachets d’institutions publiques, quittances du Trésor, entête et talons de permis de conduire. « Du jamais vu », fulmine-t-on. Chaque jour, les fonctionnaires de l’Imprimerie Nationale constatent amèrement la dégradation de leurs conditions de vie et de travail. « Tu pars en congé sans le sou et tu reviens sans le sou encore ».
L’État refuse de régler ses dettes : trente millions de MRU et l’IN attend encore d’encaisser les 17 millions MRU que le Budget Consolidé d’Investissement lui a dévolus. Le ministre de l’Économie et des finances refuse, tout simplement, de payer. Et les 4 millions MRU glanés, dans le cadre du fonds d’aide publique à la presse, n’ont pu éponger que partiellement les créances. Le stock de papier importé d’Algérie permettra, aux rotatives de l’imprimerie sevré de travaux publics, de tourner deux à trois mois encore. Que veut donc l’État ?
source lecalame.info