L'homme d'affaires et opposant mauritanien Moustapha Ould Limam Chafi est rentré récemment à Nouakchott après douze ans d'exil forcé.
"Je suis revenu dans mon pays, mais mon retour n'a rien à voir avec la politique", a-t-il affirmé d’emblée à son domicile de Nouakchott, coupant ainsi court à ceux qui tiennent à le qualifier d’opposant radical passionné par le pouvoir.
Avec un carnet d’adresse international et régional garni, Ould Chafi est l’homme providence pour l’actuel pouvoir du président Mohamed Ould Cheikh Ghazouani, pour redynamiser la diplomatie et lui donner de l’envol, notamment avec l’Afrique noire, où l’homme est bien côté chez les Chefs d’Etats subsahariens.
C’est d’autant plus vrai que Nouakchott multiplie depuis ces derniers années les contacts avec l’Afrique au Sud du Sahara, pour se forger une posititon d’égale à égale au sein de la CEDEAO et des autres groupements régionaux, autre que le Sahel.
Un objectif désormais accessible et facile à concrétiser, avec Ould Chafi, l’un des conseillers les plus convoités par les dirigeants ouest-africains et auprès desquels, il dispose de puissants réseaux qui lui ouvrent toutes les portes d’accès.
Farouche opposant à l’ex régime de l'ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, qui lui avait interdit de rentrer en Mauritanie et émis même contre lui un mandat d’arrêt international, Moustapha Ould Limam Chafi, peut désormais oublier cette douloureuse et pénible parenthèse pour apporter sa part à la construction nationale et mettre à profit son savoir-faire et sa riche expérience pour permettre à la Mauritanie d’aller de l’avant.
N’est-ce-pas, c’est ce cher objectif qui l’a poussé toutes ces années durant passées à l’exil, à apporter généreusement son soutien à tous les opposants des régimes de Mohamed Ould Abdel Aziz (2009-2019) et de son prédécesseur Maaouiya Ould Sid'Ahmed Taya (1984-2005).
Et pour lever tout équivoque sur son avenir politique, il s’exprime en ces termes en disant : «je suis le dernier opposant à rentrer dans notre chère patrie, une occasion pour les Mauritaniens de se réconcilier et de préparer leur avenir ensemble».
Ce qui signifie, qu’il ne se considère pas opposant de l’actuel pouvoir de Ould Ghazaouni, qui a réussi, grâce à son ouverture et à son esprit de dialogue, à s’’attirer la sympathie et l’estime de tous les opposants, même les plus radicaux et les irréductibles.
Reste maintenant à savoir, quand est-ce que le pouvoir sollicitera le soutien de Ould Chafi pour apporter sa contribution à l’édifice national, après toutes ces décennies passées à l’étranger, où sa matière grise à plus bénéficier à d’autres Etats qu’à la Nation ?
La Rédaction
Awiam.info