Ce mardi 20 novembre, le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz s'est rendu à Oualata, dans le sud du pays, pour inaugurer l’édition 2018 du Festival culturel des villes anciennes. L'occasion pour RFI de recueillir son avis sur plusieurs questions d'actualité dont le présent extrait d’une longue interview, relatif à l'opérationnalité de la force du G5 Sahel et les progrès réalisés par la Mauritanie pour endiguer le terrorisme.
RFI : Est-ce qu’il n’y a pas des efforts, aussi, à consentir de la part de la Mauritanie par rapport à l’articulation de cette force conjointe du G5 Sahel ? On sait qu’on attend toujours notamment le PC de région à Nbeiket Laouach’ ?
Mohamed Ould Abdel Aziz : « Ce combat ne se fait pas avec le PC. Il ne se fait pas avec l’infrastructure de base. Il se fait avec des équipements, avec des hommes. Et notre force, la force mauritanienne est prête à 92 % déjà. C’est vrai que le PC n’a pas été construit, mais ce n’est pas avec le PC que nous allons faire le combat ».
Zone rouge : « Nous n’avons plus de Mauritaniens qui partent vers ces centres d’entraînement de terroristes»
En Mauritanie, les touristes de retour depuis l’an 2017 lorsque le ministère français des Affaires étrangères a allégé ses recommandations aux voyageurs sur une partie du désert mauritanien. Quelque 1500 visiteurs sont venus dans le pays la saison passée et 4500 sont attendus dans l’Adrar mauritanien cette année selon l’Office mauritanien du tourisme. Tous les dimanches, jusqu’à fin avril un avion charter de touristes est attendu à Atar, dans le centre du pays.
Plus au sud, le ministère français des Affaires étrangères maintient toujours une partie du pays en Zone Rouge. C’est le cas autour de la cité historique de Oualata surnommée localement « la grande sœur de Tombouctou » où le président mauritanien a inauguré l’édition 2018 du Festival culturel des villes anciennes.
« Je crois que j’attends beaucoup que le Quai d’Orsay puisse faire évoluer cette carte, cette Zone Rouge, en Mauritanie. Parce que pour nous... elle s’explique de moins en moins. Je crois qu'il n’y a pas un pays au monde qui puisse assurer une sécurité à 100 %. Je pense que c’est impossible. C’est même utopique.
Mais en tout cas, depuis quelques années, nous avons fait beaucoup d’efforts pour sécuriser notre pays en réorganisant nos forces armées, en les entraînant, en leur confiant… En créant des unités spéciales capables de se mouvoir sur l’ensemble du territoire. En plus de cela aussi, nous avons agi sur le terrain en engageant des discussions avec des jeunes qui étaient perdus, qui s’étaient enrôlés dans le terrorisme et en ramenant le maximum. Et cela a donné des résultats parce que nous n’avons plus de Mauritaniens qui partent vers ces centres d’entraînement de terroristes, ni même qui se font recruter maintenant ».
Par Olivier Fourt