Depuis près d’un mois les autorités mauritaniennes ont pris des mesures fermes pour empêcher la propagation du coronavirus dans le pays, dont notamment celle prévoyant la fermeture des frontières terrestres avec les pays voisins.
L’application d’une terre mesure exige la mobilisation d’importants moyens humains et matériels jamais égalés, dans un pays particulièrement vaste, avec des frontières de plusieurs milliers de kilomètres, notamment avec la république du Mali, où prévaut l’insécurité et qui a enregistré un nombre important de cas du covid-19.
Seulement la fermeture des frontières convenue avec les pays riverains est demeurée aléatoire, face à la détermination de citoyens mauritaniens mais aussi d’étrangers d’entrer illégalement au pays pour rejoindre les leurs, eux qui porteront désormais le nom des « infiltrés ».
La Mauritanie, qui a pu circonscrire les risques au niveau des aéroports en les fermant aux voyageurs venus de l’Europe, s’apprête aujourd’hui à faire face aux risques probables dont sont porteurs les « infiltrés » venus de pays africains au sud du Sahara ou encore des frontières nord.
Lors d’une déclaration faite il y a quelques jours, le chef d’état-major des armées le général Mohamed Cheikh O. Mohamed Lemine avait dit que le pays menait une bataille et avait demandé aux populations locales sur les frontières d’informer immédiatement les autorités de toute infiltration car il y va a-t-il dit de la sécurité des citoyens et des infiltrés eux-mêmes.
Les autorités locales de la wilaya du Hodh Chargui ont renforcé les contrôles à la frontière avec le Mali, interpellé certaines personnes infiltrées immédiatement mises en quarantaine, mais selon les sources de Sahara Medias d’autres personnes ont réussi à se soustraire à la vigilance des contrôles en empruntant des routes secondaires et depuis longtemps abandonnées.
Nos sources ajoutent que des personnes venues du Mali ont réussi à entrer au pays après être descendus des véhicules qui les transportaient et entré dans les villes en se faufilant à travers les forêts, en évitant les postes de contrôle.
Mais selon une source officielle a révélé à Sahara Medias que les autorités locales de la wilaya du Hodh Chargui ont mobilisé les collectivités locales et les notables sur la nécessité d’informer les autorités de toute infiltration, une politique qui a donné d’importants résultats.
La situation est sensiblement la même tout au long du fleuve Sénégal où opèrent des réseaux de passeurs depuis l’annonce de la fermeture de la frontière mauritano-sénégalaise.
Une situation qui a affecté sensiblement la vie dans près d’une centaine de localités frontalières, un eu à l’image de ce qui s’était passé lors des évènements de 1989.
Selon le correspondant de Sahara Medias le mouvement des pirogues sur le fleuve s’est entièrement arrêté, mais les passeurs agissent de nuit, fort de leur connaissance des moindres recoins de cette région, évitant les postes de contrôles mis en place.
Selon toujours notre correspondant 21 citoyens sénégalais, arrivés en groupe, malgré le couvre-feu imposé et l’interdiction de voyager entre les villes, ont tenté de traverser vers le Sénégal depuis la localité de N’Tékane.
Ils ont été interceptés par la police mauritanienne qui a encerclé et confisqué les pirogues que ces personnes s’apprêtaient à utiliser.
Ces sénégalais dont le voyage s’est arrêté à N’Tékane ont été mis en confinement après avoir subi des interrogatoires pour déterminer leur parcours et les passeurs, à majorité des sénégalais, ont été mis à la disposition des commissariats de police.
S’agissant des mauritaniens infiltrés depuis le Sénégal la tâche est dévolue à des patrouilles actives tout au long du fleuve et ceux qui arrivent à échapper à ces patrouilles au moment de traverser sont dénoncés aux autorités par un réseau local, dans les localités frontalières, lié aux services de sécurité.
Malgré tous ces efforts certaines personnes arrivent à s’infiltrer ce qui a amené les autorités à multiplier les campagnes de sensibilisation en direction des populations locales pour les amener à faire échec à ces infiltrations.
Des défis sécuritaires et des craintes qui représentent une menace sérieuse selon les responsables sanitaires, et que la coopération des populations locales avec les autorités sécuritaires peut permettre d’éviter.
AFP