Les choses se précipitent pour le dialogue en Mauritanie pour des autorités qui se trouvent condamnées à désamorcer la crispation politique prévalente et attisée récemment par les propos incendiaires du président de l’APP Messaoud Ould Boulkheir.
L’Union Pour la République (UPR), le parti au pouvoir a convoqué au lendemain de cette atmosphère de tension, son Bureau exécutif dont les conclusions des débats ont conduit à s’engager inéluctablement dans le processus de concertation politique, timidement amorcé par le président de la République Ould Ghazouani.
Ce dernier avait en effet rencontré la plus part des dirigeants des formations politiques tant de la majorité que de l’opposition, sans toutefois, faire évoluer ces rencontres vers la maturité à savoir lancer des pourparlers directs, généralisés et immédiats, après deux ans passé à la tête du pays, sans arriver à des résultats concrets en matière d’apaisement politique.
L’UPR étant l’antichambre du palais présidentiel, n’a pas tardé à être cautionnée, par le gouvernement, si l’on s’en tient aux déclarations officielles mais non catégoriques tenues le jeudi 26 aout courant par le Ministre de la Culture, de la Jeunesse et des Sports,et des Relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement, M. Mokhtar Ould Dahi.
Répondant à une question sur la date du début du dialogue, et quel rôle joueront les autorités supérieures dans les concertations, il dira : c’est l’opposition avec ses différentes composantes et la majorité qui déterminent quand est-ce que les négociations commenceront, indiquant que la balle est actuellement dans le camp des partis politiques.
Une réponse vague qui nécessite plus d’éclaircissements pour l’auteur de la question de la part du Porte-parole, lequel révèlera, en allusion aux protagonistes politiques, qu’ils parlent de l’amorce du dialogue dans 4 semaines environ, assurant que Son Excellence le Président de la République est prêt à rencontrer tout le monde.
Ce qui fait du mois de septembre 2021, celui du dialogue, soit une période qui intervient quelques jours avant les rentrées gouvernementales, scolaires et professionnelles.
Fidèle enfin à son devoir de Porte-parole du gouvernement, Ould Dahi se prêtera tant bien que mal à la comparaison des termes dialogue et concertation, justifiant la tenue du premier dans un contexte de tension, dont le pays est à l’abri et du second dans un climat d’apaisement, que la Mauritanie vit depuis l’arrivée au pouvoir de Ould Ghazaouni.
Un avis qui n’est tout de même pas celui de la majorité des opposants dont certains en ont marre d’attendre un dialogue de sourds et ont commencé à le dire de vive voix.
senalioune