Des membres du gouvernement, ont commenté jeudi soir, les résultats du conseil des ministres qui s’est déroulé, plus tôt dans la matinée. Il s’agit des ministres du Pétrole, de l’Énergie et des Mines, porte-parole du gouvernement, M. Nany Chrougha, de l’Intérieur et de la Décentralisation, M. Mohamed Ahmed Ould Mohamed Lemine, de la Transformation numérique, de l’Innovation et de la Modernisation de l’Administration, M. Mohamed Abdallahi Ould Louly, de l’Habitat, de l’Urbanisme et de l’Aménagement du Territoire, M. Sid Ahmed Ould Mohamed, de l’Environnement, Mme Lalya Kamara.
Intervenant le premier, le porte-parole du gouvernement a indiqué que le conseil a examiné et adopté plusieurs textes, dont un projet de loi relatif à l’urbanisme et à la construction ainsi qu’un projet de décret portant institution d’un dispositif national de préparation et de réponse aux urgences et catastrophes naturelles. Il a ensuite invité ses homologues membres du gouvernement, à apporter davantage de précisions.
A sa suite, le ministre de l’intérieur a indiqué que le projet de décret relatif à l’organisation des secours d’urgence et instituant un Dispositif National de Préparation et Réponse aux Urgences et Catastrophes Naturelles, est le fruit des enseignements tirés des défaillances qu’avait l’ancien mécanisme. Selon lui, le nouveau texte fixe les responsabilités des différents organes, les acteurs étatiques et non étatiques, les procédures et mécanismes d’activation des institutions de riposte, en cas de catastrophe.
Trois niveaux d’activation ont été référencés. A en croire le ministre, le niveau 3 et 2 sont gérés respectivement par le wali et le ministre de l’intérieur, tandis que le niveau 1 est piloté par le Premier ministre. Dans les deux premiers cas, se sont des ressources nationales qui sont mobilisés. Dans le dernier cas, en plus des ressources nationales, les partenaires techniques et financiers peuvent être sollicités pour contribuer à la gestion d’une catastrophe majeure.
De son côté, le ministre de la Transition numérique, a présenté une communication concernant la stratégie sectorielle d’accès universel des zones frontalières du sud et du sud-est du pays. D’après lui, une étude montre que ces endroits ne sont pas fournis, en services de téléphonie mobile voix et internet 4G par les opérateurs présents en Mauritanie.
Le ministre a déclaré que la mise en œuvre de la stratégie, se fera en trois phases et touchera 7 localités. La phase 1 : N’diago et Ould Yenja; Phase 2 : Ould Yenja à Vassala Néré ; et Phase 3 : Vassala Néré à N’beiket Lahwach. Il a souligné que dans certaines zones, les populations n’ont accès qu’au réseau du pays frontalier. A terme, l’opération devrait permettre à 230 mille personnes de bénéficier des services opérateurs de téléphonie.
Le ministre a aussi évoqué quelques défis, notamment l’approvisionnement en électricité, nécessaire pour le fonctionnement des services voix et internet.
A son tour, le ministre de l’Habitat, a exposé les grandes lignes du projet de loi relatif à la construction et à l’urbanisme. Il est question selon lui de combler tous les vides juridiques, constatés dans la dernière loi, en vigueur depuis 14 ans. Pour lui, le texte vise à améliorer la gestion rationnelle de l’espace public, mais aussi à établir des procédures et normes de construction. Ainsi, on ne devrait plus confondre zone résidentielle et zone industrielle.
De ce fait, plusieurs types de permis de construction seront disponibles, en fonction de la taille, de l’usage du bâtiment. Le texte prévoit aussi la digitalisation des services, notamment en ce qui concerne la délivrance des permis de construire.
Ensuite, le ministre a évoqué la responsabilité des entrepreneurs et des bureaux de suivi, qui sont identifiés dans la loi, en plus de ce qui est prévu pénalement. En effet, d’après lui, la quantité d’énergie qu’utilisent certains bâtiments, par exemple, nécessite des précautions particulières. Le non-respect des normes entrainera du coup, des sanctions.
La ministre de l’Environnement a quant à elle, souligné les points saillants de sa communication relative à la campagne de lutte contre les feux de brousse, pour l’année 2023 – 2024. Elle a déclaré que des manuels de procédures ont été distribués à l’ensemble des délégations régionales, des wilayas agropastorales. Ceci évite les couacs organisationnels à travers l’identification préalable des acteurs et des actions à mener.
Elle a fait le bilan de l’exercice précédent, estimant que les objectifs avaient été atteints. Pour la campagne à venir, elle a annoncé 6200 km d’entretien, 1000 km d’ouverture et 1000 km de pare-feu manuels. Bien que la pluviométrie de cette année soit moins importante que celle de la saison précédente, la ministre explique que la superficie à couvrir demeure étendue. Elle a rappelé que la Mauritanie compte en termes de stock, 11 700 km. Selon elle, l’entretien de l’existant et de nouvelles ouvertures, sont nécessaires.
L’une particularité de la campagne 2023-2024, est l’intégration de nouveaux partenaires : ministère de l’Élevage, le Commissariat à la Sécurité alimentaire (CSA) et Taazour. Ces partenaires, a indiqué la ministre, sont des acteurs proches des populations et ont un maillage important dans le territoire.
Enfin, la ministre a insisté sur le fait que la sensibilisation, reste le premier moyen de lutter contre le fléau évoqué plus haut. Prévenir les feux de brousse, vaut mieux que les combattre.
Reprenant la parole, le ministre du Pétrole a souligné avoir présenté une communication, relative au secteur minier. Il a rappelé que les recherches montrent que la Mauritanie dispose plus de 900 indices miniers, mais depuis l’indépendance, trois sociétés ont le monopole du fer, cuivre et or (SNIM, MCM et Tasiast).
Selon lui, la Mauritanie ne profite pas assez de ses richesses, d’où la mise en place d’une feuille de route, afin de permettre aux détenteurs de 14 permis, dont 7 inactifs, de se remettre en marche. Un plan de travail avec des objectifs à atteindre sera adopté. Il a annoncé que des mesures seront prises si les choses n’avancent pas, sa justification valable.
Par ailleurs, les ministres présents à la conférence de presse hebdomadaire du gouvernement, ont répondu à plusieurs questions. C’est dans ce sens que le ministre de l’intérieur a déclaré que la prorogation de la durée de validité des cartes nationales d’identité, qui a été effectué avant les élections de mai dernier, couvre également la période de l’élection présidentielle.
S’agissant de la modernisation de l’Administration, le ministre de la Transition numérique a soutenu qu’une vingtaine d’application a déjà été mis en place. Pour ce qui est des systèmes d’échanges internes, des travaux sont en cours. Il a relevé que la priorité a été accordée aux ministères de la justice, de la santé et de l’éducation nationale.
La ministre de l’Environnement interpellée sur le choix des wilayas couvertes par la campagne, évoque des motifs scientifiques. Les hodhs par exemple, concentrent 65% des feux de brousse, d’où l’intérêt particulier qui est leur est accordé.
De son côté, le porte-parole du gouvernement a souligné que le conseil des ministres du Forum des pays exportateurs de gaz, a approuvé à Malabo, l’intégration de la Mauritanie au GECF en qualité de membre observateur. C’est d’après lui un indicateur de l’intérêt que l’on accorde au pays et surtout révélateur de son potentiel et perspectives en termes d’exploitation du gaz.
AMI