L’invité de Alakhbar-Débats Kane Hamidou Baba, candidat de la Coalition Vivre Ensemble à la présidentielle mauritanienne du 22 juin 2019, estime que la Commission électorale (CENI) « empêche des Mauritaniens de l’étranger de jouir de leur droit le plus élémentaire en choisissant leur Président ».
Selon Kane peut-être que le Gouvernement n’a pas voulu donner les moyens d’organiser des élections à l’étranger, comme dit la CENI. « Mais pourquoi la CENI organise des élections en Gambie et non au Sénégal, en Guinée Bissau et non au Mali. Pourquoi au Koweït et non au Maroc ? Il y a un parti pris dont seule la CENI détient le secret ».
Kane de rappeler que le pays qui abrite 1000 ressortissants mauritaniens est érigé en circonscription électorale. S’il y a 100 personnes inscrites sur la liste électorale, les élections y seront organisées.
Le candidat est revenu sur la composition de la CENI en rappelant que le Gouvernement était d’accord pour que l’opposition présente trois personnes au Comité directeur. Le Gouvernent a dit de choisir une femme, puis il a refusé l’une des 3 personnes présentées par l’opposition. Autrement dit, le Gouvernement choisit et pour lui et pour l’opposition. Aussi, le Comité directeur est l’organe supérieur de la CENI. Or, sur ses 11 membres il y aurait un seul représentant l’opposition démocratique
Lors du débat, Kane Hamidou Baba a décliné les 4 axes majeurs de son programme:
- Unité nationale et cohésion sociale
- Encrage de la démocratie
- Respects des droits de l’homme
- Développement économique et sociale dans l’équité
Le candidat a également abordé les points suivants :
Opposition
L’opposition démocratique dans laquelle je milite s’est fourvoyée dans la recherche d’une candidature unique, alors qu’elle n’avait même pas de programme commun. Une candidature unique était ni efficace ni possible.
Armée
La place des militaires c’est d’être dans les casernes et de sortir du champs politique. Si l’Armée protège le peuple, le peuple doit aussi protéger son armée en la mettant dans de bonnes conditions et en faisant qu’elle soit réellement une armée nationale et non une armée politisée, ethnicisée ou tribalisée.
Foncier
Pour un pays qui a plus de 140 mille hectares de terres arables et pour un pays faiblement peuplé, je pense qu’il y a de la place pour tout le monde. Mais il faut avoir des politiques intelligentes, participatives et qui tiennent compte des autochtones.
Electorat négro-africain
Je ne suis pas propriétaire de l’électorat négro-africain. Je ne cherche pas l’électorat négro-africain. Je cherche l’électorat mauritanien. Je suis déjà partout en Mauritanie à la recherche de cet électorat mauritanien.
Partis négro-africains
Mon engagement politique ne s’est jamais inscrit dans une dynamique communautaire, mais dans une dynamique de principe (…) Maintenant, il y a des problèmes réels sur lesquels il y des partis politiques qui y sont plus sensibles à savoir la question de l’unité nationale. Il se trouve que se sont les partis de leadership négro-africains qui sont plus sensibles sur ces questions. C’est une réalité. De même quand on regarde la géographie des organisations des droits de l’homme, on se rend compte que les questions des droits de l’homme intéressent davantage les mouvements d’inspiration négro-africaine.
Les partis négro-africains n’ont pas besoin d’une structure unique. En revanche, ils peuvent s’entendre autour de certaines questions comme l’unité nationale.
Double nationalité
Nous sommes dans un monde ouvert et certains Mauritaniens ont été obligésde chercher une autre nationalité (…). Les doubles nationalités nous permettent de régler la question des ressources humaines. Il faut permettre aux Mauritaniens qui ont la double nationalité de se sentir tout à fait l’aise dans leur pays, d’autant plus qu’ils peuvent nous apporter leur expérience et savoir faire.
Culture
Il n’existe pas de minorité en matière de culture. Toutes les cultures se respectent. Les cultures doivent s’assumer. Cela est notre perception.
source alakhbar.info