Nommé le 22 décembre 2021 à la tête de l’armée mauritanienne, le général Moctar Ould Bella Ould Chaabane vient enfin d’effectuer, ce 24 mai 2022, sa première visite au Maroc. Un déplacement motivé par l’organisation à Rabat de la troisième commission militaire mixte maroco-mauritanienne et qui a été l’occasion pour le responsable mauritanien de rencontrer, sur instructions du roi Mohammed VI, le ministre délégué chargé de l’Administration de la Défense nationale, Abdellatif Loudiyi, et le général Belkhir El Farouk, inspecteur général des Forces armées royales (FAR) et commandant de la zone sud qui a d’ailleurs coprésidé la commission militaire mixte avec lui.
Selon un communiqué de l’état-major des FAR relayé par l’agence Maghreb arabe presse (MAP), les entretiens entre le général Ould Chaabane et ses vis-à-vis marocains ont mis en exergue “la nécessité d’approfondir et d’élargir l’éventail de la coopération militaire bilatérale dans le domaine de la défense et de la sécurité, ainsi que la consolidation de l’échange d’expériences et d’expertises entre les deux forces armées dans la perspective de faire face aux menaces et défis sécuritaires, notamment la lutte contre la migration clandestine et les trafics illicites”, de même que “les relations bilatérales d’amitié et de coopération militaire entre les deux pays”. Des propos qui, comme les observateurs le savent, ne sont pas sans conséquence dans la mesure où le Maroc et la Mauritanie se sont effectivement beaucoup rapprochés depuis l’installation du président mauritanien Mohamed Cheikh Ould Ghazouani en août 2019, après les années de froid ayant caractérisé les quelque onze ans au pouvoir de son prédécesseur, Mohamed Ould Abdel Aziz.
Pour en rester au plan militaire, de nombreuses visites de responsables se sont déroulées au cours des trois dernières années, ce qui fait qu’une vraie alliance s’est nouée. D’ailleurs la commission militaire mixte a confirmé la tenue de nombreuses activités communes au niveau de la formation, de l’entraînement opérationnel, du soutien technique et des échanges de visite et d’expertise. Ce qui n’est bien sûr pas sans inquiéter l’Algérie, dont le président, Abdelmadjid Tebboune, s’était directement attaqué à la Mauritanie lors de ses entretiens du 30 mars 2022 avec le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, en disant d’elle qu’elle n’était “pas si forte”.
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