Les Mauritaniens jeûnent, aujourd’hui, leur 28ème jour du mois béni du Ramadan. Les citoyens vivent déjà le climat des préparatifs de la fête d’Id El Vitr. Depuis hier matin, le Grand marché de Nouakchott (Marché Capitale) est en effervescence. Des foules de clients envahissent les grandes artères contiguës au marché. Un spectacle qui ressemble aux jours des grandes foires.
Pour permettre aux citoyens de mener leurs activités en toute tranquillité dans ces lieux, la sécurité est garantie. Ce grand centre commercial était quadrillé des quatre côtés. Des éléments de la Garde nationale étaient postés aux environnements immédiats du marché. Et, un peu plus loin, à prés de 200 mètres, aux alentours de ses quatre coins, des éléments du Groupement général pour la sécurité routière (GGSR) étaient là, car à partir de cette distance, la circulation est interdite aux véhicules. Les vendeurs occasionnels ont occupé la chaussée et étalé leurs marchandises à même le sol. Seuls, les piétons acheteurs sont autorisés à emprunter cette voie qui mène au marché proprement dit. Bravant la chaleur accablante de cette veille de fête, hommes, femmes et enfants convergent tous vers ce marché pour débourser leurs maigres pécules, économisés des mois durant, pour faire plaisir le jour de la fête à la famille.
Ce rendez-vous des grands jours au marché de la Capitale entraine tout autour de nombreux et inextricables bouchons immobilisant la circulation des heures durant. Qu’importe, des pères et mères de familles ont fait le déplacement pour habiller, chausser et embellir leurs enfants ou leurs filles. Compte tenu de la sécurité des lieux, il y a eu de l’espace pour les vendeurs qui étalaient leurs marchandises partout, sur le capot du véhicule garé par hasard, sur un mur quelconque, sur un drap et j’en passe. Les habits de toutes sortes, des chaussures de toutes les tailles, des produits cosmétiques importés surtout jonchaient les étals. Cependant, les témoignages des vendeurs à la criée et des commerçants étaient divergents.
Des prix accessibles à toutes les bourses
A titre d’exemple, Ahmed Ould Seydou, vendeur de boubous et de pantalons traditionnels (serwal), dans un étal improvisé devant le siège central de la BMCI, indique que l’affluence est encore très faible. ‘’Il semble, dit-il, que les citoyens n’ont pas encore reçu de l’argent. Ahmed, la trentaine révolue, pratiquant le commerce depuis plus de quatre ans, souligne que les prix fixés sont à la portée du citoyen. Il existe différents prix pour autant de types de produits qui répondent à différents goûts. Les boubous coûtent entre 600 et 1500 MRU. Par contre, son collègue Jaafar Ould Saleck est plutôt optimiste, car il précise que sa clientèle a augmenté aujourd’hui. « Je viens de vendre, dit-il, plus de cinq boubous pour près de 2000 MRU. Je trouve que c’est une bonne récolte, surtout aux premières heures de la matinée ». « Nous avons encore la chance de vendre nos marchandises, car il reste un ou deux jours avant la fête. Tandis que Moustapha Ould Amar, commerçant, qui pratique cette activité depuis 1978, explique que les clients ne sont pas encore au rendez-vous. « Je ne sais pas, dit-il, si cette situation est liée au manque d’argent. En tout cas nous, nous proposons des prix abordables. Nous avons des boubous qui reviennent à 300 MRU ». Il ajoute que jusqu’à présent, il n’a même pas gagné 1000 MRU.
Les nombreux clients que nous avons interrogés affirment qu’ils ont l’embarras du choix par rapport aux divers articles, surtout que les prix sont satisfaisants.
Des articles féminins à bon prix
Par ailleurs, le marché est inondé de toute sorte de marchandises de femmes, particulièrement le fameux voile mauritanien (malahfa), mais aussi les sacs à main, chaussures, produits cosmétiques, entre autres. Là, aussi, chacun trouve l’article à sa convenance au prix équivalent. Selon, par exemple, Meina Mint Mohamed et Aicha Mint Bouh, toutes deux commerçantes, « il y a différentes sortes de malahfas portant divers motifs. Le prix est fixé par rapport à la qualité du tissu et à la beauté des motifs ». Elles révèlent que les malahfas appelées ’’salade sbakhat Kaédi’’ coûtent 250 MRU l’unité, alors que les malahfas ‘’yoni Kaédi’’ se vendent à 1400 MRU. Nos interlocutrices nous révèlent qu’il existe d’autres qualités de voiles, de robes etc. qui coûtent plus chers mais ce genre d’articles est réservé aux ‘’grandes bourses’’. Cela veut dire qu’il y a des voiles de 2000 à 3000 MRU. Cela est valable de même pour les sacs à main, les habits pour enfants, entre autres choses prisées par les femmes. D’autres citoyennes rencontrées déclarent unanimement que les prix sont accessibles, de manière générale, à toutes les bourses.
La friperie fait l’affaire de certains
Les fêtards les moins riches trouvent leur compte dans la friperie ou, en d’autres termes, le ‘’feug diaye’’ où certains articles (chemises, robes, chaussures, habits d’enfants etc.) reviennent entre 10 à 300 MRU. En réalité, il est remarquable que beaucoup de citoyens ont compris qu’il est plus économique de s’orienter vers ce dernier choix. La preuve en est que 2000 MRU pour des articles de luxe arrivent à peine à habiller un seul enfant. Hors, ce même montant peut habiller, au moins six enfants, bien que ces derniers temps, la friperie commence à connaitre de beaux jours dans le sens de la révision en hausse des prix.
En tout état de cause, les pères et mères de famille ont intérêt à faire de petites économies pour le festin du jour proprement dit de la fête d’id El Vitr. Pourvu que la fête soit joyeuse et belle pour toute la famille.
Décentraliser les centres commerciaux
Toutefois, il est un constat que les citoyens de Nouakchott ne fréquentent que le marché de la Capitale. Pour eux, les bonnes marchandises ne sont disponibles que dans ce marché. C’est cette concentration des gens au niveau de ce marché qui crèe les embouteillages et même les vols. Il faut que les citoyens porteurs de cette mentalité s’en départissent et sachent qu’il y a une véritable décentralisation de centres commerciaux dans les trois wilayas de Nouakchott. Déjà, on compte une multitude de marchés appartenant au privé.
A son tour, l’Etat pourra construire des centres commerciaux au niveau des différentes wilayas de Nouakchott. L’Etat y gagnerait, le citoyen aussi.
Baba D. TRAORE
source AMI
Pour permettre aux citoyens de mener leurs activités en toute tranquillité dans ces lieux, la sécurité est garantie. Ce grand centre commercial était quadrillé des quatre côtés. Des éléments de la Garde nationale étaient postés aux environnements immédiats du marché. Et, un peu plus loin, à prés de 200 mètres, aux alentours de ses quatre coins, des éléments du Groupement général pour la sécurité routière (GGSR) étaient là, car à partir de cette distance, la circulation est interdite aux véhicules. Les vendeurs occasionnels ont occupé la chaussée et étalé leurs marchandises à même le sol. Seuls, les piétons acheteurs sont autorisés à emprunter cette voie qui mène au marché proprement dit. Bravant la chaleur accablante de cette veille de fête, hommes, femmes et enfants convergent tous vers ce marché pour débourser leurs maigres pécules, économisés des mois durant, pour faire plaisir le jour de la fête à la famille.
Ce rendez-vous des grands jours au marché de la Capitale entraine tout autour de nombreux et inextricables bouchons immobilisant la circulation des heures durant. Qu’importe, des pères et mères de familles ont fait le déplacement pour habiller, chausser et embellir leurs enfants ou leurs filles. Compte tenu de la sécurité des lieux, il y a eu de l’espace pour les vendeurs qui étalaient leurs marchandises partout, sur le capot du véhicule garé par hasard, sur un mur quelconque, sur un drap et j’en passe. Les habits de toutes sortes, des chaussures de toutes les tailles, des produits cosmétiques importés surtout jonchaient les étals. Cependant, les témoignages des vendeurs à la criée et des commerçants étaient divergents.
Des prix accessibles à toutes les bourses
A titre d’exemple, Ahmed Ould Seydou, vendeur de boubous et de pantalons traditionnels (serwal), dans un étal improvisé devant le siège central de la BMCI, indique que l’affluence est encore très faible. ‘’Il semble, dit-il, que les citoyens n’ont pas encore reçu de l’argent. Ahmed, la trentaine révolue, pratiquant le commerce depuis plus de quatre ans, souligne que les prix fixés sont à la portée du citoyen. Il existe différents prix pour autant de types de produits qui répondent à différents goûts. Les boubous coûtent entre 600 et 1500 MRU. Par contre, son collègue Jaafar Ould Saleck est plutôt optimiste, car il précise que sa clientèle a augmenté aujourd’hui. « Je viens de vendre, dit-il, plus de cinq boubous pour près de 2000 MRU. Je trouve que c’est une bonne récolte, surtout aux premières heures de la matinée ». « Nous avons encore la chance de vendre nos marchandises, car il reste un ou deux jours avant la fête. Tandis que Moustapha Ould Amar, commerçant, qui pratique cette activité depuis 1978, explique que les clients ne sont pas encore au rendez-vous. « Je ne sais pas, dit-il, si cette situation est liée au manque d’argent. En tout cas nous, nous proposons des prix abordables. Nous avons des boubous qui reviennent à 300 MRU ». Il ajoute que jusqu’à présent, il n’a même pas gagné 1000 MRU.
Les nombreux clients que nous avons interrogés affirment qu’ils ont l’embarras du choix par rapport aux divers articles, surtout que les prix sont satisfaisants.
Des articles féminins à bon prix
Par ailleurs, le marché est inondé de toute sorte de marchandises de femmes, particulièrement le fameux voile mauritanien (malahfa), mais aussi les sacs à main, chaussures, produits cosmétiques, entre autres. Là, aussi, chacun trouve l’article à sa convenance au prix équivalent. Selon, par exemple, Meina Mint Mohamed et Aicha Mint Bouh, toutes deux commerçantes, « il y a différentes sortes de malahfas portant divers motifs. Le prix est fixé par rapport à la qualité du tissu et à la beauté des motifs ». Elles révèlent que les malahfas appelées ’’salade sbakhat Kaédi’’ coûtent 250 MRU l’unité, alors que les malahfas ‘’yoni Kaédi’’ se vendent à 1400 MRU. Nos interlocutrices nous révèlent qu’il existe d’autres qualités de voiles, de robes etc. qui coûtent plus chers mais ce genre d’articles est réservé aux ‘’grandes bourses’’. Cela veut dire qu’il y a des voiles de 2000 à 3000 MRU. Cela est valable de même pour les sacs à main, les habits pour enfants, entre autres choses prisées par les femmes. D’autres citoyennes rencontrées déclarent unanimement que les prix sont accessibles, de manière générale, à toutes les bourses.
La friperie fait l’affaire de certains
Les fêtards les moins riches trouvent leur compte dans la friperie ou, en d’autres termes, le ‘’feug diaye’’ où certains articles (chemises, robes, chaussures, habits d’enfants etc.) reviennent entre 10 à 300 MRU. En réalité, il est remarquable que beaucoup de citoyens ont compris qu’il est plus économique de s’orienter vers ce dernier choix. La preuve en est que 2000 MRU pour des articles de luxe arrivent à peine à habiller un seul enfant. Hors, ce même montant peut habiller, au moins six enfants, bien que ces derniers temps, la friperie commence à connaitre de beaux jours dans le sens de la révision en hausse des prix.
En tout état de cause, les pères et mères de famille ont intérêt à faire de petites économies pour le festin du jour proprement dit de la fête d’id El Vitr. Pourvu que la fête soit joyeuse et belle pour toute la famille.
Décentraliser les centres commerciaux
Toutefois, il est un constat que les citoyens de Nouakchott ne fréquentent que le marché de la Capitale. Pour eux, les bonnes marchandises ne sont disponibles que dans ce marché. C’est cette concentration des gens au niveau de ce marché qui crèe les embouteillages et même les vols. Il faut que les citoyens porteurs de cette mentalité s’en départissent et sachent qu’il y a une véritable décentralisation de centres commerciaux dans les trois wilayas de Nouakchott. Déjà, on compte une multitude de marchés appartenant au privé.
A son tour, l’Etat pourra construire des centres commerciaux au niveau des différentes wilayas de Nouakchott. L’Etat y gagnerait, le citoyen aussi.
Baba D. TRAORE
source AMI