Depuis très très longtemps, ma route a croisé celle d’un géant de la vie politique du pays: Mohamed Yeydhi Ould Breideleil. Moi comme militant du MND et lui comme l’un des Chefs historiques du mouvement Baathistemauritanien.
Deux visions aux antipodes sur la question nationale. Sous Ould Taya, nos divergences idéologiques ont quasiment atteint l’antagonisme. Je ne peux donc lire les écrits de cet érudit qu’ avec l’ attention critique d’un vieil adversaire, même si, dans la forme de son expression, la largeur et la profondeur de son champ de vision historique, le plaisir de la lecture est toujours garanti avec lui. Mais qu’importe!
J’ ai donc lu sa toute derniere contribution sur la brûlante actualitè de la guerre et de la paix dans notre sous région, spécialement dans ce grand Sahara qui porte toujours en creux, ses préoccupations géopolitiques centrales, et les conséquences qui en résultent pour notre pays, dans la pratique politique en cours.
Quelle raison profonde pousse ce vieux lion, ou plutôt, ce renard du désert au flair si aiguisé, à sortir de sa tannière par les temps qui courent, et à s’ ériger en lanceur d’alerte critique pour un régime dont il est encore l’un des grands conseillers de l’ombre, si je ne m’abuse? Quelle que soit la cause de cette sortie, je pense pour ma part, qu’elle vient à point nommé. Au moins pour le constat trés amer qu’il fait d’une situation accablante dans laquelle le pays se meurt. Et pour la conclusion patriotique qu’il en tire.
Je suis d’ accord avec l’ homme de lettres, M. Breideleil quand il dit que « C’ est l’ aveuglement qui crèe le mécontentement, les frustrations, mène les gens aux extrêmes, crée la révolte, l’ extrêmisme, le terrorisme. Ce qui se dévoile de jour en jour n’incite guère à l’optimisme et, il faut bien l’ avouer, le pays ressemble à un convoi qui roule à toute allure dans l’obscuritè. ».
Je suis également en phase avec l’homme politique, quand il affirme:.
» Le seul apaisement convaincant et significatif, susceptible de changer les donnèes actuelles, c’ est de s’orienter résolument, en toute honnêteté, en toute sincérité, vers l’ alternance démocratique en perspectives des prochaines élections prèsidentielles. C’ est une attitude incontournable et salutaire pour tous…. ».
Qui mieux que ce vieux briscard de la vie politique, connaît la limite des hommes de ce pouvoir et celle du système profond dans son ensemble?
Alors pour toute la classe politique, pouvoir et opposition confondus, la question pertinente est encore et toujours, celle du grand Lénine: « Que faire? » pour éviter les périls et sauver notre patrie, dans la paix et la concorde nationale…et dans l’immédiat.
Gourmo Abdoul Lo
source adrarinfo.net