Yvan Reilhac a franchi les étapes les unes après les autres au sein du MHR pour être aujourd’hui dans l’effectif professionnel avec ses potes de la génération 95 Martin Devergie et Julien Delannoy. Ce grand gaillard de 22 ans, né à Paris a débuté le rugby à 6 ans avant de partir en Mauritanie avec ses parents. Là bas il continue à jouer et s’aguerrit au contact des adultes. De retour en France à Sète, il rejoint rapidement le MHR où il va être accompagné par l’Association Montpellier Rugby Club jusqu’à signer en octobre dernier son premier contrat professionnel avec son club formateur.
Quel est ton parcours au sein du MHR ?
Je suis arrivé en minime deuxième année vers 15 ans en provenance de Mauritanie. J’ai fait toute mes classes ici jusqu’en pro très récemment.
Avec ton parcours au sein du club, est-ce que tu te vois comme un exemple pour les jeunes du centre de formation ?
Un exemple je ne sais pas. J’ai eu quelques petits problèmes. J’ai été un peu en surpoids par exemple et jeune je n’ai jamais été un très grand bosseur. Je ne suis peut être pas un exemple en tant que tel mais mon parcours est assez linéaire donc sur ce point sans doute.
Comment as-tu été accompagné par l’Association ?
Quand je suis arrivé en France je n’avais pas de repère. Dès les minimes on m’a bien encadré et aidé. J’ai trouvé des joueurs qui sont encore mes meilleurs amis aujourd’hui. Je n’ai vraiment pas eu de souci et le club a toujours été là pour moi. L’Association m’a aidé dans mon parcours. Quand il fallait que je trouve un appartement par exemple.
Tu es passé par la section sport-études du lycée Jean Mermoz. Qu’est ce que cela t’a apporté ?
Pour la petite anecdote, au début je n’avais pas été pris car j’avais des douleurs à la cheville. C’est l’Association et Jean-Michel (ndlr : Arazo, son président) qui a poussé pour que je rentre à Mermoz. S’ils n’avaient pas été là peut être que je ne serais pas où j’en suis dans ma carrière aujourd’hui. Le sport-études c’est là où tu commences à voir l’intensité et à goûter au “haut niveau”. Tu t’entraînes tous les jours donc ça t’apprend à avoir une bonne hygiène de vie pour tenir le rythme. C’est un premier pas à faire pour après rentrer dans les centres de formation.
Tu as remporté en 2011, le championnat de France cadet au stade Vélodrome. Quels souvenirs en gardes-tu ?
Le truc qui est vraiment beau c’est que je l’ai fait avec les 95 donc ma génération. Être champion avec ceux de ton âge et avec qui tu grandis c’est le mieux. C’est une histoire que l’on oubliera pas. Dès qu’on va à Marseille, on parle du match. J’ai eu la chance de marquer donc j’en garde de très bon souvenirs.
Comment as-tu vécu ton ascension de l’école de rugby jusqu’à joueur professionnel dans ton club formateur ?
Ça c’est fait assez vite. D’année en année je montais un palier à chaque fois sans me prendre la tête. Je faisais comme ça venait et j’ai eu la chance que ça arrive petit à petit.
En toute décontraction donc ?
Oui je ne suis pas quelqu’un de très stressé (rire).
Quel est ton sentiment d’être révélé et reconnu par ton club formateur ?
Je suis très heureux de ça. Quand tu vas voir tes idoles jouer à l’Altrad Stadium, c’est un peu le rêve de tous les jeunes qui jouent à Montpellier. Je ne regrette pas du tout d’avoir signé ici.
Quels souvenir gardes-tu de la Mauritanie ?
J’en garde un très bon souvenir. Si c’était à refaire je le referais car j’avais un très belle vie là bas où j’ai vu et appris plein de chose. C’est un cadre totalement différence. Je pense que, d’y avoir vécu pendant 4 ans, cela a forgé ma personnalité.
Comment, quand on est un jeune joueur, on s’intègre dans un effectif professionnel ?
J’ai commencé à m’entraîner avec les pros il y a trois ans et j’ai fait mon premier match il y a deux ans. Au début on se fait tout petit. On ne parle pas et on travaille dans notre coin. Quand ça ne va pas, on ne le dit pas. Au fur et à mesure, les pros t’intègrent et quand tu commences à jouer tout devient plus simple. C’est pour tout le monde pareil. Franchement ce n’était pas l’étape la plus compliquée.
Qu’est ce que tu penses de ton surnom de “Fofana du pauvre” ?
C’est drôle. Ils me cherchaient un petit surnom et ils ont trouvé ça. Cela ne me dérange pas et j’aime bien. C’est marrant.
Tu as été blessé à la jambe. Où en es-tu ?
Cela va faire trois ans qu’à la même période je me fais mal. C’est quelque chose qu’il va falloir travailler pour plus jouer et moins me faire mal. J’ai repris mon premier match en Espoir le week-end dernier et j’espère en faire un supplémentaire avant de retourner chez les pros. Il faut que je reprenne le rythme et après cela ira bien.
Tes objectifs pour la saison ?
Comme cela fait trois mois que je n’ai pas jouer, cela va être de faire le plus de match possible. Je ne me mets pas forcément d’objectifs à part jouer, jouer et jouer. Après la suite arrivera.