Après avoir vainement testé la posture de l’invincible, l’indécrottable, l’inébranlable, l’inamovible, l’impénitent, l’incorrigible, l’invétéré voilà que l’ancien président emprisonné sous le coup de multiples accusations infamantes, se drape dans de nouveaux oripeaux, ceux de l’humble, du facétieux et du pathétique. Sa dernière missive, adressée au chef de l’Etat mais en réalité à l’opinion publique, procède du style alambiqué qui est le sien mais reflète en même temps le désarroi d’un homme isolé, abandonné par tous et qui voit la fortune colossale qu’il a amassé à force de forfaiture, concussion et prévarication, lui filer entre les doigts.
A propos de célérité de la Justice n’a-t-il pas sous son magistère accusé des sénateurs, des journalistes et des syndicalistes de corruption et laissé leur dossier trainer en instruction pendant plus de deux ans pour les uns et plus de 5 ans pour les autres, sans jugement et sans décision de non lieu ? Monsieur l’ex président a peut être la mémoire qui flanche ou bien est-elle délibérément sélective ?
Et pour illustrer ses propos, il nous gratifie d’un proverbe portugais sur l’honneur, mais ces mêmes merveilleux lusophones qui ont infanté Paulo Coelho nous disent aussi "A honra e o ganho não se guardam no mesmo saco." Qui se traduit par “L'honneur et le profit ne peuvent tenir dans le même sac.”
Sacré Aziz qui n’a pas encore compris qu’il ne trompe plus personne et que ses cris d’orfraie ne font que renforcer le coté pathétique de son personnage.
Il est peut être vrai que la goutte qui a fait déborder le vase fut sa randonnée nocturne avec comme postillon un ministre de la République mais le vase était déjà plein. Dans un élan sans précédent l’opposition et la majorité ont exaucé un vieux vœu pieux de l’opposition celui de déclencher une enquête indépendante sur certains dossiers sulfureux de la décennie de « business ».
Quand à la légalité ou la constitutionnalité des commissions d’enquête parlementaires dont il continue lui, et ses conseils à se gargariser, qu’il sache une bonne fois pour toute que pour la France dont notre constitution s’inspire en grande partie, elle n’a consacré leur existences qu’à la faveur de la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008 mais elles sont apparues avec le régime parlementaire. Le droit d’enquête étant considéré comme un corollaire du rôle de contrôle des assemblées.
C’est aux magistrats mais surtout à l’opinion publique qu’Ould Abdel Aziz se doit de justifier « l’origine et la traçabilité » de la fortune qu’il a avoué ainsi que les dizaines de milliards déjà gelés par la Justice.
Les contorsions aujourd’hui ne servent à rien, toute comme la vaine tentative de se poser en victime. Le rôle du bélier ou bouc émissaire ne lui sied guère, lui, qui se prenait pour un lion et qui n’était en fait qu’un charognard.
Les accusations qui pèsent sur lui sont graves, très graves et toute son énergie devrait être tendue vers sa défense non vers les anathèmes qu’il continue à jeter tout autour de lui.
B.C. mauriweb