Les forces irakiennes ont pris lundi le contrôle du siège du gouvernorat de la province de Kirkouk sans avoir à affronter les combattants kurdes, atteignant en 24 heures une bonne partie de leurs objectifs dans cette région disputée.
Ils y ont également repris, sans quasiment combattre, un champ pétrolier et investi une base et un aéroport militaires.
La riche province de Kirkouk (nord-est), qui ne fait pas partie de la région autonome du Kurdistan irakien, est au cœur d'un contentieux entre Bagdad et Erbil que le récent référendum sur l'indépendance kurde a encore exacerbé.
En hissant le drapeau irakien devant le siège du gouvernorat, où le drapeau kurde avait été retiré, Bagdad a voulu marquer le retour de son autorité dans cette province.
Son gouverneur, le Kurde Najm Eddine Karim, avait décidé d'y organiser le référendum kurde, contre l'avis de Bagdad qui l'avait ensuite limogé.
Le président américain Donald Trump a affirmé que les Etats-Unis "ne prenaient pas parti" dans la crise, "mais nous n'aimons pas le fait qu'ils s'affrontent".
Après s'être entretenue au téléphone avec le Premier ministre irakien Haider al-Abadi, la Haute représentante de l'UE Federica Mogherini a indiqué dans un communiqué "attendre de toutes les parties qu'elles s'assoient autour d'une table de négociation et qu'elles engagent le dialogue".
"Nous continuons de soutenir un Irak unifié", a de son côté déclaré un porte-parole du Pentagone. Le colonel Rob Manning a qualifié de "malheureuse" la décision d'organiser un référendum et noté que le dialogue restait la meilleure option pour désamorcer les tensions.
Lundi, à l'arrivée des forces irakiennes dans la ville multicommunautaire de Kirkouk, chef-lieu de la province, des familles entières ont fui les quartiers kurdes vers le Kurdistan irakien.
La faute aux "politiciens à Erbil et Bagdad qui se sont affrontés pour le contrôle du pétrole", a affirmé Himen Chouani, 65 ans, parti avec sa famille. "Les victimes, c'est nous, les habitants de Kirkouk".
Les humanitaires ont plaidé, à l'image de l'ONG International Rescue Committee (IRC), pour la "protection des civils" dont la fuite "montre leur peur réelle d'être pris dans des combats".
La police a elle assuré que la situation était stable et appelé les habitants partis à revenir.
Lundi soir, elle a décrété un couvre-feu nocturne dans la ville de Kirkouk.
- 'Devoir constitutionnel' -
Depuis dimanche, l'armée irakienne a repris plusieurs zones et infrastructures de la province de Kirkouk dont les Kurdes s'étaient emparés en 2014 dans le chaos né de la percée fulgurante de l'EI. Parmi elles, un des six champs pétroliers.
Dans son point de presse, le colonel Manning a assuré que la reprise de Kirkouk s'était faite "par des mouvements coordonnés, non des attaques" et confirmé qu'il y avait des soldats américains des deux côtés, "dans la région de Kirkouk".
A l'exception de tirs d'artillerie dans la nuit, la progression des forces gouvernementales irakiennes a été facilitée par le retrait des combattants kurdes (peshmergas) de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK) de leurs positions au sud de Kirkouk.
L'UPK est le rival du Parti démocratique du Kurdistan (PDK), du président de la région autonome du Kurdistan irakien Massoud Barzani, dont les forces gouvernementales irakiennes ont retiré les portraits à Kirkouk.
Pour le Premier ministre Haider al-Abadi, le référendum kurde du 25 septembre a créé un "risque de partition" de l'Irak et il est de son "devoir constitutionnel" "d'imposer la sécurité et l'autorité fédérale" à Kirkouk.
Tôt lundi matin, le Commandement conjoint des opérations (JOC), qui regroupe les forces irakiennes engagées, a annoncé la reprise de "la base militaire K1", la plus importante de la province de Kirkouk. En 2014, les peshmergas avaient pris la base et obligé les soldats à rendre armes et uniformes sous leurs quolibets.
Un membre des unités anti-terroristes a affirmé à l'AFP que "les combattants présents étaient très heureux d'avoir repris leur base, celle de leur armée".
Selon le JOC, les forces irakiennes ont ensuite "pris le contrôle de l'aéroport militaire de Kirkouk", "du quartier général de la North Oil compagny" (NOC) --institution publique en charge du pétrole--, et "du champ pétrolier de Baba Gargar".
Les combattants kurdes ne contrôlent plus que cinq des six champs pétroliers de la région de Kirkouk, qui fournissent 340.000 des 550.000 barils par jour (b/j) qu'exporte en moyenne le Kurdistan irakien, contre l'avis de Bagdad.
Le pompage des deux principaux --Havana et Bay Hassan-- a cessé lundi après-midi, a affirmé un haut responsable du ministère irakien du Pétrole, les "techniciens kurdes ayant quitté les puits avant l'arrivée des forces irakiennes".
- 'Problèmes internes' -
Cette offensive a fait éclater au grand jour la crise qui couvait entre le PDK de Massoud Barzani, initiateur du référendum d'indépendance, et l'UPK, qui préférait engager des négociations avec Bagdad sous l'égide de l'ONU.
Le sud de la province de Kirkouk est jusqu'alors tenu par des peshmergas affiliés à l'UPK tandis que le PDK contrôle le nord et l'est.
Conseiller du président Barzani, Hemin Hawrami a dénoncé sur Twitter des "problèmes internes et des accords ambigus" qui ont mené "des commandants à ordonner à leurs peshmergas de quitter leurs positions".
Des vidéos ont montré des convois de peshmergas de l'UPK abandonnant leurs positions sous les crachats et les jets de pierre d'habitants.
Si les combats ont été rares, un médecin de l'hôpital de la ville Toz Khormatou, a fait état de deux morts dans des échanges de tirs dans cette ville au sud de Kirkouk.
Un responsable kurde de la Santé a fait état de 10 peshmergas tués mais cela n'a pas été confirmé de source officielle.
(©AFP / 17 octobre 2017 00h10)
Ils y ont également repris, sans quasiment combattre, un champ pétrolier et investi une base et un aéroport militaires.
La riche province de Kirkouk (nord-est), qui ne fait pas partie de la région autonome du Kurdistan irakien, est au cœur d'un contentieux entre Bagdad et Erbil que le récent référendum sur l'indépendance kurde a encore exacerbé.
En hissant le drapeau irakien devant le siège du gouvernorat, où le drapeau kurde avait été retiré, Bagdad a voulu marquer le retour de son autorité dans cette province.
Son gouverneur, le Kurde Najm Eddine Karim, avait décidé d'y organiser le référendum kurde, contre l'avis de Bagdad qui l'avait ensuite limogé.
Le président américain Donald Trump a affirmé que les Etats-Unis "ne prenaient pas parti" dans la crise, "mais nous n'aimons pas le fait qu'ils s'affrontent".
Après s'être entretenue au téléphone avec le Premier ministre irakien Haider al-Abadi, la Haute représentante de l'UE Federica Mogherini a indiqué dans un communiqué "attendre de toutes les parties qu'elles s'assoient autour d'une table de négociation et qu'elles engagent le dialogue".
"Nous continuons de soutenir un Irak unifié", a de son côté déclaré un porte-parole du Pentagone. Le colonel Rob Manning a qualifié de "malheureuse" la décision d'organiser un référendum et noté que le dialogue restait la meilleure option pour désamorcer les tensions.
Lundi, à l'arrivée des forces irakiennes dans la ville multicommunautaire de Kirkouk, chef-lieu de la province, des familles entières ont fui les quartiers kurdes vers le Kurdistan irakien.
La faute aux "politiciens à Erbil et Bagdad qui se sont affrontés pour le contrôle du pétrole", a affirmé Himen Chouani, 65 ans, parti avec sa famille. "Les victimes, c'est nous, les habitants de Kirkouk".
Les humanitaires ont plaidé, à l'image de l'ONG International Rescue Committee (IRC), pour la "protection des civils" dont la fuite "montre leur peur réelle d'être pris dans des combats".
La police a elle assuré que la situation était stable et appelé les habitants partis à revenir.
Lundi soir, elle a décrété un couvre-feu nocturne dans la ville de Kirkouk.
- 'Devoir constitutionnel' -
Depuis dimanche, l'armée irakienne a repris plusieurs zones et infrastructures de la province de Kirkouk dont les Kurdes s'étaient emparés en 2014 dans le chaos né de la percée fulgurante de l'EI. Parmi elles, un des six champs pétroliers.
Dans son point de presse, le colonel Manning a assuré que la reprise de Kirkouk s'était faite "par des mouvements coordonnés, non des attaques" et confirmé qu'il y avait des soldats américains des deux côtés, "dans la région de Kirkouk".
A l'exception de tirs d'artillerie dans la nuit, la progression des forces gouvernementales irakiennes a été facilitée par le retrait des combattants kurdes (peshmergas) de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK) de leurs positions au sud de Kirkouk.
L'UPK est le rival du Parti démocratique du Kurdistan (PDK), du président de la région autonome du Kurdistan irakien Massoud Barzani, dont les forces gouvernementales irakiennes ont retiré les portraits à Kirkouk.
Pour le Premier ministre Haider al-Abadi, le référendum kurde du 25 septembre a créé un "risque de partition" de l'Irak et il est de son "devoir constitutionnel" "d'imposer la sécurité et l'autorité fédérale" à Kirkouk.
Tôt lundi matin, le Commandement conjoint des opérations (JOC), qui regroupe les forces irakiennes engagées, a annoncé la reprise de "la base militaire K1", la plus importante de la province de Kirkouk. En 2014, les peshmergas avaient pris la base et obligé les soldats à rendre armes et uniformes sous leurs quolibets.
Un membre des unités anti-terroristes a affirmé à l'AFP que "les combattants présents étaient très heureux d'avoir repris leur base, celle de leur armée".
Selon le JOC, les forces irakiennes ont ensuite "pris le contrôle de l'aéroport militaire de Kirkouk", "du quartier général de la North Oil compagny" (NOC) --institution publique en charge du pétrole--, et "du champ pétrolier de Baba Gargar".
Les combattants kurdes ne contrôlent plus que cinq des six champs pétroliers de la région de Kirkouk, qui fournissent 340.000 des 550.000 barils par jour (b/j) qu'exporte en moyenne le Kurdistan irakien, contre l'avis de Bagdad.
Le pompage des deux principaux --Havana et Bay Hassan-- a cessé lundi après-midi, a affirmé un haut responsable du ministère irakien du Pétrole, les "techniciens kurdes ayant quitté les puits avant l'arrivée des forces irakiennes".
- 'Problèmes internes' -
Cette offensive a fait éclater au grand jour la crise qui couvait entre le PDK de Massoud Barzani, initiateur du référendum d'indépendance, et l'UPK, qui préférait engager des négociations avec Bagdad sous l'égide de l'ONU.
Le sud de la province de Kirkouk est jusqu'alors tenu par des peshmergas affiliés à l'UPK tandis que le PDK contrôle le nord et l'est.
Conseiller du président Barzani, Hemin Hawrami a dénoncé sur Twitter des "problèmes internes et des accords ambigus" qui ont mené "des commandants à ordonner à leurs peshmergas de quitter leurs positions".
Des vidéos ont montré des convois de peshmergas de l'UPK abandonnant leurs positions sous les crachats et les jets de pierre d'habitants.
Si les combats ont été rares, un médecin de l'hôpital de la ville Toz Khormatou, a fait état de deux morts dans des échanges de tirs dans cette ville au sud de Kirkouk.
Un responsable kurde de la Santé a fait état de 10 peshmergas tués mais cela n'a pas été confirmé de source officielle.
(©AFP / 17 octobre 2017 00h10)