Le gouvernement mauritanien se prépare à entrer dans des négociations directes avec la société ARISE afin de réviser la convention pour l’extension du port autonome de Nouakchott, une convention d’un coût global de 390 millions de dollars, sujet à une grande controverse ces dernières années.
Cette révision intervient sur recommandation de la commission d’enquête parlementaire qui avait révélé « des dysfonctionnements juridiques et de procédures » et proposé sa révision ou son annulation.
Des sources proches du dossier ont révélé à Sahara Medias des discussions en cours, présidées par une commission technique du port autonome de Nouakchott et avec la participation d’une délégation de la société ARISE, des discussions qui ont franchi des étapes importantes vers une révision de la convention.
Seulement le dossier a été transmis à une commission ministérielle présidée par le premier ministre Mohamed O. Bilal et comprenant les ministres du pétrole, de l’énergie et des mines, des finances et de l’économie.
Cette commission a déjà tenu deux réunions pour discuter le dossier et il est prévu une autre cette semaine, à laquelle pourrait prendre part la société ARISE.
Selon les sources de Sahara Medias la partie mauritanienne pose un certain nombre de questions sur la table des négociations auxquelles elle tient particulièrement, notamment la révision du coût du projet qui ne dépasserait pas 290 millions de dollars selon les mauritaniens.
Ceux-ci se basent sur une étude chinoise qui évalue l’extension du port à 280 ou 290 millions de dollars, soit 100 millions de moins que celle fixée par la société ARISE.
La partie mauritanienne tient à intégrer le coût réel de l’investissement dans la nouvelle convention, selon une source proche du dossier.
D’autre part les responsables mauritaniens veulent également négocier les tarifs pour la gestion du quai des conteneurs destiné aux hydrocarbures, une tarification jugée trop élevé par le rapport de la commission parlementaire.
La révision de la convention concernera également certaines taxes et redevances de nature à augmenter sensiblement les recettes de l’état et celles du port autonome de Nouakchott, qui pourraient dépasser un milliard de dollars.
La partie mauritanienne tient également à réviser la durée du projet fixée dans la convention actuelle à 30 ans.
Selon une source proche de la commission technique, la Mauritanie travaille actuellement à l’élaboration d’une nouvelle convention, qui devra déterminer la durée de la convention partant d’un certain niveau des activités de l’extension du port.
Les experts et les responsables mauritaniens estiment que ce niveau peut être atteint en 15 ans soit la moitié seulement de la durée fixée dans la convention actuelle.
Une fois qu’une nouvelle formule est adoptée par les deux parties, celle-ci sera soumise au conseil des ministres pour son approbation avant sa signature définitive.
Le gouvernement mauritanien œuvre à associer le fonds français « MERIDIAM » dans la signature définitive de la nouvelle convention afin d’obtenir une réelle garantie pour le projet, car la convention actuelle est signée avec deux hommes d’affaires indiens, dont on connait peu de choses et qui pourraient disparaître à n’importe quel moment.
Le fonds français MERIDIAM, bailleur de fonds mondialement connu et actionnaire du projet a bonne notoriété ce qui pourrait représenter une garantie quant à l’efficience de l’investissement et sa qualité.
saharamedias