Comme à l’accoutumée, le magazine NewAfricain a établit un classement des cent africains les plus influents de l’année. Le classement pour l’année 2018 a été dévoilée dans l’édition de février 2018, qui vient de paraître. Pas moins de sept mauritaniens figurent parmi les 100 africains de l’année 2018. Selon le magazine, il s’agit « d’hommes et de femmes, au cœur de l’action pour créer, agir, transformer la vie du continent ».
Il trône dans la catégorie politique aux côtés de l’ivoirien Jean-Claude Brou, du sénégalais Mohamed Boun Abdallah Dionne, du tchadien Moussa Feki Mahamat ou encore du marocain Moulay Hafid El Alamy. Lui, c’est Ahmed Hamza, une personnalité politique dont l’aura dépasse les frontières de la Mauritanie. Le magazine explique que « l’ancien maire est perçu comme un futur candidat à la présidentielle de 2019 ».
Toujours selon la NewAfricain qui citent des commentateurs, Ahmed Hamza « est le candidat naturel de l’opposition dont la plupart des dirigeants seront frappés par la limite d’âge ». Ce dernier n’a jamais nié cette possibilité mais sa probable candidature est dans l’air depuis un moment. L’homme aux multiples facette s: homme d’affaire prospère, philanthrope et membre du Lions Club International va t-il franchir le pallier ? L’avenir nous ne le dira.
Mohamed Limam
Le second mauritanien a pris place dans la catégorie Business. Mohamed Limam, c’est le premier nom qui s’affiche sur cette catégorie, preuve de l’importance grandissante du mauritanien. Directeur entre 2006 et 2015 de Dana Petroleum puis de Kosmos Energy (Maroc, Mauritanie et Sénégal), « il peut se targuer d’être aujourd’hui le seul cadre localement recruté par British Petroleum pour veiller sur ses actions dans la région » souligne le NewAfrican Magazine ».
Avec la perspective de voir la Mauritanie et le Sénégal devenir des producteurs de gaz à l’horizon 2021, Mohamed Limam est résolument décidé à « diriger un encadrement constitué à 100% de mauritaniens », lit-on dans NewAfrican. Le docteur en informatique de l’université de Caen fera jouer « ses connaissances du contexte régional et et expertise nécessaire pour un secteur énergétique promoteur » conclut le magazine.
Aminetou Bilal
La troisième place de ce top six mauritanien est occupée par une jeune femme. Géologue de formation et militante écologique, Aminetou Bilal fait son entrée dans la catégorie société civile. Elle côtoie ainsi le Mogho Naaba Baongo du Burkina Faso, le béninois Kémi Seba ou encore le Hicham Rachidi. Aminetou Bilal qui fait partie des 36 ambassadeurs de la Youth Plug-in Initiative, « a contribué faire endosser l’agenda des jeunes par les leaders européens et africains présents à Abidjan (lors du sommet EU-UA de nombre 2017) » rappelle NewAfrican.
En Mauritanie, Aminetou est sorti de l’ombre avec l’Initiative Selfie Mbalite : une campagne de dénonciation de l’insalubrité à travers les réseaux sociaux. Aujourd’hui, Selfie Mbalite est devenue une ONG qu’elle préside et qui « milite pour la protection de l’environnement et favorise le développement écologique de son pays » précise le magazine. 2017 a été une année riche pour la géologue et 2018 s’annonce comme une année de challenge.
Toka Diagana
Dans le classement des 100 africains de l’année 2018, les sciences et milieux et milieux académiques ne sont pas les mieux représentés. Mais la Mauritanie a réussi à y afficher deux noms sur un nombre total de six. Le premier n’est autre que Toka Diagana membre de l’Académie africaine des Sciences depuis 2009.
« Féru de recherche, ce professeur du Howard University Mathematics Department a encadré plusieurs doctorants dont la plupart officient aux États-Unis, au département de la Défense, dans les universités, l’industrie et dans la finance », écrit le NewAfrican Magazine.
Nous apprend-on dan ce numéro, qu’il compte contribuer à perpétuer la mémoire de son compatriote, le mathématicien non moins brillant Yahya Ould Hamidoune. « En 2018, en tant que président de l’Association pour la promotion des mathématiques en Mauritanie, il va aider à l’organisation du prix Hamidoune pour encourager les jeunes chercheurs », annonce NewAfrican Magazine.
Mohamed Mahmoud Ould Mohamedou
Le second mauritanien dans cette catégorie est un visage connu, un académicien et diplomate respecté. Il s’agit de l’ancien ministre des affaires étrangères Mohamed Mahmoud Ould Mohamedou. L’universitaire qui a enseigné et dirigé plusieurs programmes de recherches à Harvard, Sciences Po Paris est actuellement Professeur au Graduate Institute de Genève.
NewAfrican explique qu’il est « l’auteur de nombreux ouvrages sur l’histoire et la géopolitique du terrorisme, vient de publier, en anglais, Une théorie de l’«État islamique» – Violence politique et transformation de l’ordre mondial – à contre-courant d’un discours dominant qui analyse trop souvent Daesh comme la manifestation d’un retour à l’islam «des origines». Selon le magazine, cet ouvrage est « particulièrement bien accueilli par la critique anglophone lors de sa sortie en novembre dernier », avant d’ajouter que ce livre « devrait consacrer Mohamedou comme l’un des intellectuels africains qui comptent sur le plan international ».
Abdallah Ibn Bayah
Le classement des 100 africains de l’année 2018 ne pouvait pas se faire, sans les guides religieux. Cardinal Laurent Monsengwo du RD Congo, de Sérigne Bassirou Mountakha Mbacké du Sénégal pour ne citer que ceux là, l’érudit mauritanien Abdallah Ibn Bayah figure en bonne place.
Pour le magazine, il est « l’une des personnalités les plus influentes du monde musulman ». Il l’auteur d’une fatwa contre Daesh qui avait été citée par Barack Obama pour dire qu’il faut «faire la guerre contre la guerre pour construire la paix». Selon NewAfrican Magazine « le président du Forum pour la promotion de la paix dans les sociétés musulmanes ne ménage pas ses quatre-vingts ans et plus pour mettre sa sagesse mondialement reconnue au service d’une humanité devenue otage de tous les obscurantismes ». Cette année, l’érudit très impliqué dans le dialogue inter-religieux et « auteur de la fatwa intitulée «Ce n’est pas le chemin du paradis» va sillonner le monde en porteur du message de la paix » précise le magazine.
Oumou Kane
La septième et « dernière » représentante de la Mauritanie dans ce classement, est autre que Oumou Kane. Elle est la seule femme présente dans la catégorie Sport aux côtés de du coach sénégalais Aliou Cissé, le burkinabè champion du monde de taekwondo Abdou-Razack Issoufou Alfaga ou encore le le footballeur tunisien Youssef Msakni. En Mauritanie Elle fait du football un acte militant! « Passionnée pour le sport, cette jeune activiste de la Société civile dirige le département du football féminin de la FFRIM depuis septembre 2016 » souligne NewsAfrcan Magazine.
Revenant sur son parcours, le magazine rappelle que « la présidente de l’Association multiculturelle pour un avenir meilleur, Oumou Souleymane Kane avait eu l’ingénieuse idée d’organiser un match de foot féminin pour dire non aux violences contre les femmes. Une action réussie qui a captivé l’attention du Président de la fédération mauritanienne de football Ahmed Ould Yahya ». La militante continue son bonhomme de chemin après un passage à la case prison, pour avoir organisé une marche pacifique mais « non autorisée ».
Huitième?
Avant la rédaction de ce papier, nous étions confronté à un dilemme : la Mauritanie est présente dans la catégorie médias, sauf qu’à la du nom d’une personnalité il est écrit : presse privée. Du coup, impossible d’écrire : huit mauritaniens dans le classement des 100 africains de l’année 2018.
Il faut cependant dire, que la presse privée joue peut être sa peau cette année. D’emblée, NewAfrican Magazine souligne que « 2018 s’affiche comme un horizon bouché pour la presse privée de Mauritanie ». Le magazine est revenu sur la pénurie de papier qui a séché l’encre pendant un mois et le fait que « plusieurs de ses (la presse) éminents acteurs sont en proie à une mise sous contrôle judiciaire qui les contraint à rester en Mauritanie ».
En effet, quatre journalistes sont sous contrôle judiciaire depuis septembre 2017. Il leur est reproché d’avoir bénéficié «illégalement» de largesses de l’homme d’affaires Mohamed Ould Bouamatou, aujourd’hui exilé et cible d’un mandat d’arrêt parce que le pouvoir ne souhaite plus sa présence. Et le magazine de conclure, « la presse écrite privée de la Mauritanie a intérêt à se battre pour continuer d’exister, si elle veut encore jouer son rôle de quatrième pouvoir ».
Espoir
S’il est vrai que le climat politico-social n’est pas des meilleurs actuellement, la Mauritanie peut cependant compter sur de dignes fils. Il y a des talents, des initiatives positives qui émergent, des cerveaux qui cogitent, un sous sol riche et un espoir d’un avenir meilleur pour les générations à venir. Reste à savoir si les mauritaniens dans ce classement tiendront leur rang ou feront ils mentir ce classement. L’avenir nous le dira.
source lereflet.net