Le Président de la République, M. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a souligné « que le G5 Sahel – cette organisation, qui est un acquis géopolitique et stratégique majeur au service de la paix et du développement – n’est pas mort. L’organisation, est encore en vie. Les raisons qui ont présidé à la création de cette structure – la lutte antiterroriste et les efforts communs pour le développement – restent pertinentes.
Nos défis partagés demeurent et il est de notre devoir, à tous, de maintenir cette organisation comme un acquis géopolitique et stratégique majeur au service de la paix et du développement des peuples du Sahel ». C’est ce qu’a affirmé le Président de la République dans une interview au journal ‘’le Figaro’’publiée vendredi.
Le Chef de l’État a toutefois précisé que si ‘’la sortie du Mali pose un problème et crée de la discontinuité pour les opérations militaires communes qui se poursuivent avec les autres pays du G5 Sahel, ”nous devons impérativement surmonter nos différends par le dialogue pour atteindre nos objectifs sur les deux fronts précités. On doit se parler. La règle est la concertation et je veux rester optimiste. II est de notre devoir, à tous, de maintenir cette organisation comme un acquis géopolitique et
stratégique majeur au service de la paix et du développement des peuples du Sahel. Celle-ci est un rempart contre le repli sur soi et le regain des communautarismes”.
A une question sur la situation au Nord du Mali, le Président de la République a précisé : « Effectivement, le nord du Mali et particulièrement les villes de Gao et de Tombouctou connaissent, ces dernières semaines, une situation sécuritaire précaire. De façon générale, la situation du moment au Sahel n’est pas bonne, elle est même très mauvaise. Tous les pays de la région sont sous pression, y compris mon pays. Les activités des groupes terroristes s’intensifient, d’autant que les forces françaises de Barkhane ne sont plus là ni celles de la mission onusienne de la Minusma.
Au sujet du violent sentiment antifrançais qui s’exprime dans les pays sahéliens, le Président de la République a indiqué qu’il s’agit plus d’un populisme virulent qui n’est pas propre à l’Afrique, mais qui s’exprime partout sur la planète. Ce populisme, que personne ne maitrise, est largement amplifié par les réseaux sociaux, Pour ce qui est du sentiment antifrançais, il n’y a pas, à mon sens, à proprement parler, de sentiment antifrançais. Je parlerais plutôt de malentendus de parcours, comme il en existe parfois entre amis de longue date.
Certes, le passé ne passe pas toujours, mais, selon moi, il existe, parallèlement à cela, une insatisfaction des opinions africaines sur la gestion des affaires publiques en termes de gouvernance et de démocratie dans nos pays. Le mécontentement vise donc deux destinataires. J’ajoute que ce sentiment dit «antifrançais» ne se manifeste pas en Mauritanie, car le respect et l’amitié ont toujours présidé aux relations entre la France et mon pays… En tout état de cause, par rapport à ce sentiment, si la France a évidemment un avenir en Afrique, il faut que l’Afrique ait également un avenir en France. Et cet avenir commun ne doit pas être conçu au détriment d’une partie par rapport à l’autre. Il doit être construit sur la logique ‘’donnant – donnant’’.
S’agissant du retrait de la France du Niger, M. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a relevé : « Je ne dirai pas que c’est un échec pour la France ni une humiliation, comme j’ai pu l’entendre dire, mais elle a sans doute raison de partir ».
AMI