Nous vivons dans un monde dont nous devons assumer le caractère "ouvert"; ceci passe par l'idée fondatrice d'accepter la diversité comme une richesse et non comme une contrainte.
La Mauritanie peut, à juste titre, s'enorgueillir d'être un pays de liberté d'expression par excellence. Cette liberté, courageusement défendue par le président de la république, SEM Mohamed Ould Abdel Aziz, et régulièrement attestée par les meilleurs think tank en la matière, a, en partie, permis à notre pays d’échapper à la bourrasque du Printemps arabe. Elle est en phase avec les préceptes de notre sainte religion et avec notre mode de vie traditionnel "ouvert". Elle est aussi en phase avec le pluralisme culturel qui caractérise la société mauritanienne actuelle. Elle est enfin en phase avec la modernité.
Tout peut être dit ou écrit, en Mauritanie; plus de «délit de presse», mais le récipiendaire du flot continu de communication, n'est pas «désarmé» dans sa quête de la vérité. Il jouit du libre arbitrage et du sens critique que procure la liberté. C'est un peu paradoxal que l'exercice de la liberté soit auto-régulé par des «anticorps» contre l’absurde et l’excès, progressivement sécrétés par ce même exercice. Parmi les excès, conséquence de la liberté d'expression dans notre pays, la propension de certains acteurs «politiques» à s'ériger en défenseurs communautaristes autoproclamés, sans être mandatés de quelque manière que ce soit, et ce tout en réclamant, à cor et à cri, la nécessaire égalité citoyenne!
En somme, les chantres des particularismes étriqués se prennent, en Mauritanie, pour des humanistes bons teints! Tous les moyens sont bons: les raccourcis, l'intolérance, l'affabulation, l'invective, "l'ethnicisme" et, malheureusement, parfois le racisme primaire. « Nul ne saurait se prévaloir de sa propre turpitude »... Le combat noble pour la citoyenneté, le mérite et l'équité, exige une certaine (re)tenue morale et comportementale. Il exige aussi un seuil minimal d'honnêteté et de cohérence intellectuelles. En Mauritanie, la cause des droits de l’homme a été politiquement instrumentalisée et galvaudée, au point d’être quasiment vidée de son sens humaniste et universel. Ainsi, des filières d’immigration clandestine en Occident, opèrent sous les oripeaux de la défense des droits de l’homme.
Des fonctionnaires «indélicats», une fois pris la main dans le sac, se rappellent leurs racines ethniques, et tentent de s’en servir comme bouclier contre la rigueur de la justice, au nom des droits de l’homme. Des commerçants véreux abusent des médias, pour couvrir leurs forfaits et échapper à la justice, en s’octroyant les services d’ONG, spécialistes du négoce lucratif des droits de l’homme en Afrique. Des hommes politiques en situation d’échec patent, adoptent un discours «ethno-centré» autour des droits de l’homme, pour glaner quelques voix, en courant le risque d’endommager durablement le tissu social du pays et d’attenter à sa sécurité, dans un contexte régional volatile. Face à de telles dérives, l’urgence consiste à rappeler l’universalité du concept des droits de l’homme, une universalité qui transcende les particularismes au profit d’un «référentiel» humaniste commun; J.J. Rousseau défendait l’idée d’ «aimer tous les hommes, à ne se placer dans aucune classe et à se retrouver dans toutes ». Amalgamer les droits de l’homme avec la politique, c’est prendre le risque de pervertir les premiers et de corrompre cette dernière.