Il y a quelques jours, une fille a pris un taxi pour se rendre au marché des Thiébthiabat à Téyarett. Elle ne connait pas bien la route, car c'est peut-être la première fois qu'elle se rend à l'endroit désigné.
Elle n’est pas seule dans la voiture, il y a de la compagnie. Le chauffeur du taxi ne refuse de la conduire quand elle l’informe qu'elle ne sait pas exactement où elle va. Elle demande aux passagers de lui prêter un téléphone, de manière qu’elle puisse appeler sa mère pour lui dire que si elle ne la trouve pas à la maison, elle peut la rejoindre au marché. Il lui tend son portable.
Tous les passagers descendent avant son arrivée à destination. Elle rest donc seule avec le taximan. Le parcours se poursuit jusqu'à l’apparition d’une enseigne indiquant Dar El Baraka, qu’elle arrive à distinguer. Elle dit au conducteur : « Mais, c’est Dar El Baraka, ne nous sommes-nous pas un peu éloignés de ma destination? »
Le taximan dévie alors vers une rue latérale, en disant qu’il veut juste éviter l’encombrement de la circulation, continuant son chemin jusqu’à une zone à l’écart des habitations.
Là, il viole sa cliente, ensanglantant sa blessure qui ne s’est pas encore totalement cicatrisée, suite à un accouchement par césarienne. Elle a si peur, qu’elle n’ose crier, de crainte de l’opprobre publique. Elle ne peut toutefois s’empêcher de geindre, en une plainte sourde. L’infâme individu la conduit au marché des thiébthiabatt, sa destination première.
Il lui enjoint de descendre à proximité. L’écoulement de sang est visible. Elle est immédiatement conduite à l’hôpital. Le malfrat est capturé par la police et conduit en prison.
Cette femme cache le crime abject qu’elle a subi. Seule sa mère est au courant. En Mauritanie, les filles sexuellement agressées se voient accuser de « zina ». De victimes, elles sont transformées en coupables, par une société empreinte d’une conception du viol datant du moyen-âge !
Une anomalie qui persiste, que le gouvernement maintient en dépit des conventions internationales ratifiées. Pour preuve, le projet de loi sur la violence contre les femmes a été rejeté par le gouvernement après son rejet par la commission de la l’orientation islamique, des ressources humaines et des affaires culturelles de l'Assemblée nationale.
C'est la deuxième fois que le gouvernement retire le projet de loi, dont certaines dispositions sont qualifiées par nos députés de contraires aux préceptes de la loi islamique par une commission aux idées anachroniques!
De jour en jour, de semblables crimes surviennent à une cadence inquiétante. Si bien que l’absence de loi protégeant la femme contre le viol et les prédateurs auteurs de ces abominations les pousse à récidiver.
Ce n’est qu’en Mauritanie que le violeur est vite libéré suite à l’interventionnisme des tribus, des ethnies et clans, qui agissent sournoisement et inévitablement en véritables facteurs de caducité de la loi.
Au final, des criminels violeurs en série font du viol un fonds de commerce, les affaires de viol étant closes, dans l’attente d’une récidive d’autant plus qu’un tel crime demeure impuni, proportionnellement à sa gravité, conntrairement à ce qui se passe partout au monde. Hélas, les violeurs peuvent dormir sur leurs lauriers dans cette République islamique !
#Ma_protection_par_la_loi
#حمايتي_بالقانون_حقي
Aicha Hamady
Traduction de Med Yahya Abdel Wedoud
source FB