Des ressources alléchantes, un cadre fiscal stable, et un système juridique solide. Le ministre de l'économie de la Mauritanie, Ousmané Kané, a mis en avant le potentiel de cet Etat, il y a quelques jours à Paris, lors d'un forum consacré à son pays : mines d'or, de fer (2ème producteur du continent), gisement d'hydrocarbures, eaux les plus poissonneuses du monde, terres fertiles près du fleuve Sénégal, fort potentiel dans les énergies renouvelables, solaire, éolien, hydrogène vert. Le forum a identifié des opportunités de partenariats public-privé d'un volume total d'investissements de 4,7 milliards de dollars.
Des projets portant, entre autres, sur la production d'eau potable dans le nord du pays, une autoroute Nouakchott-Boutilimit, un complexe de production de sucre à Foum Gleita, l'extension et la rénovation de dépôts pétroliers à Nouakchott et Nouadhibou, et un projet d'épuration des eaux usées dans le secteur de la pêche à Nouadhibou.
Déficit de notoriété
La Mauritanie, d'une surface équivalente à deux fois la France mais peuplée seulement de 4,6 millions d'habitants, a le handicap d'être peu connue des investisseurs. « Un déficit de notoriété peut être plus grave que celui d'infrastructures », regrette Ousmané Kané qui d'être associé à tort à l'insécurité régnant au Sahel, alors que le pays est épargné par le terrorisme. Le risque d'enlèvements crapuleux dans le nord est du pays, ou d'incidents à la frontière avec le Mali n'est toutefois pas nul.
« La Mauritanie dispose d'atouts indéniables, estime Alain Antil, spécialiste de la région à l'IFRI (Institut français des relations internationales), « l'ouverture sur l'Atlantique, une gamme de produits d'exportation qui s'est élargie et qui va continuer à s'élargir avec l'arrivée du gaz. Elle maîtrise le risque djihadiste depuis plus de dix ans, contrôle mieux sa démographie que ses voisins et affiche une stabilité politique, avec un exécutif, depuis l'élection du président Mohamed Ould Ghazouani, relativement ouvert au dialogue ».
La sécurité juridique pourrait toutefois s'améliorer pour attirer d'avantage d'investissements privés étrangers, dont le volume demeure faible au regard des potentialités: le stock ne dépasse pas 10 milliards d e dollars et les flux sur un an rarement plus de 5 % du PIB. Le déficit de la balance des paiements est préoccupant, puisqu'il a atteint en 2020 le record de 17,6 % du PIB en raison d'une baisse d'un tiers, pour cause de Covid, des exportations de fer, moteur de l'économie du pays, et d'un arrêt de celles de produits halieutiques. Le déficit est toujours attendu à 13.7 % du PIB cette année.
Un secteur privé aux acquaintances politiques
« Le pays a aussi des fragilités, résume Alain Antil, au premier rang desquels un système éducatif très peu performant, un capitalisme de connivence et la médiocrité des infrastructures, qui gêne le désenclavement de régions entières en dépit d'améliorations récentes. On peut aussi lister des fragilités sociales, avec des clivages communautaires et une stigmatisation récurrente envers les descendants d'esclaves, ainsi que, sur le plan macro-économique, la dette ou le déficit de la balance des paiements».
A la demande de Nouakchott, une mission du Fonds monétaire international a mené une mission d'évaluation du 23 mai au 8 juin sur la gouvernance, notamment la lutte contre la corruption et la solidité du droit des contrats et de propriété. Un nouveau programme d'assistance pourrait être en place d'ici la fin de l'année. La Mauritanie bénéficie aussi de la confiance de ses bailleurs de fonds, fait valoir le ministre d el'économie. Parmi eux, le Fonds arabe de développement économique et social, la Banque mondiale, des fonds saoudiens, kowëtiens, européens, émiratis, la banque africaine de développement, ainsi que la Banque européenne d'investissement.
La Mauritanie essaye aussi de conserver de bonnes relations avec ses voisins, même dans des situations compliquées, comme l'illustre la visite d'une délégation militaire marocaine juste après la signature, le 7 juin, d'un mémorandum de coopération avec l'Algérie dans le domaine des hydrocarbures et des engrais.
Yves Bourdillon
lesechos.fr
Des projets portant, entre autres, sur la production d'eau potable dans le nord du pays, une autoroute Nouakchott-Boutilimit, un complexe de production de sucre à Foum Gleita, l'extension et la rénovation de dépôts pétroliers à Nouakchott et Nouadhibou, et un projet d'épuration des eaux usées dans le secteur de la pêche à Nouadhibou.
Déficit de notoriété
La Mauritanie, d'une surface équivalente à deux fois la France mais peuplée seulement de 4,6 millions d'habitants, a le handicap d'être peu connue des investisseurs. « Un déficit de notoriété peut être plus grave que celui d'infrastructures », regrette Ousmané Kané qui d'être associé à tort à l'insécurité régnant au Sahel, alors que le pays est épargné par le terrorisme. Le risque d'enlèvements crapuleux dans le nord est du pays, ou d'incidents à la frontière avec le Mali n'est toutefois pas nul.
« La Mauritanie dispose d'atouts indéniables, estime Alain Antil, spécialiste de la région à l'IFRI (Institut français des relations internationales), « l'ouverture sur l'Atlantique, une gamme de produits d'exportation qui s'est élargie et qui va continuer à s'élargir avec l'arrivée du gaz. Elle maîtrise le risque djihadiste depuis plus de dix ans, contrôle mieux sa démographie que ses voisins et affiche une stabilité politique, avec un exécutif, depuis l'élection du président Mohamed Ould Ghazouani, relativement ouvert au dialogue ».
La sécurité juridique pourrait toutefois s'améliorer pour attirer d'avantage d'investissements privés étrangers, dont le volume demeure faible au regard des potentialités: le stock ne dépasse pas 10 milliards d e dollars et les flux sur un an rarement plus de 5 % du PIB. Le déficit de la balance des paiements est préoccupant, puisqu'il a atteint en 2020 le record de 17,6 % du PIB en raison d'une baisse d'un tiers, pour cause de Covid, des exportations de fer, moteur de l'économie du pays, et d'un arrêt de celles de produits halieutiques. Le déficit est toujours attendu à 13.7 % du PIB cette année.
Un secteur privé aux acquaintances politiques
« Le pays a aussi des fragilités, résume Alain Antil, au premier rang desquels un système éducatif très peu performant, un capitalisme de connivence et la médiocrité des infrastructures, qui gêne le désenclavement de régions entières en dépit d'améliorations récentes. On peut aussi lister des fragilités sociales, avec des clivages communautaires et une stigmatisation récurrente envers les descendants d'esclaves, ainsi que, sur le plan macro-économique, la dette ou le déficit de la balance des paiements».
A la demande de Nouakchott, une mission du Fonds monétaire international a mené une mission d'évaluation du 23 mai au 8 juin sur la gouvernance, notamment la lutte contre la corruption et la solidité du droit des contrats et de propriété. Un nouveau programme d'assistance pourrait être en place d'ici la fin de l'année. La Mauritanie bénéficie aussi de la confiance de ses bailleurs de fonds, fait valoir le ministre d el'économie. Parmi eux, le Fonds arabe de développement économique et social, la Banque mondiale, des fonds saoudiens, kowëtiens, européens, émiratis, la banque africaine de développement, ainsi que la Banque européenne d'investissement.
La Mauritanie essaye aussi de conserver de bonnes relations avec ses voisins, même dans des situations compliquées, comme l'illustre la visite d'une délégation militaire marocaine juste après la signature, le 7 juin, d'un mémorandum de coopération avec l'Algérie dans le domaine des hydrocarbures et des engrais.
Yves Bourdillon
lesechos.fr