Le football africain est en pleine expansion. Une maxime qui vaut par son nivellement par le bas. Et l’un des bons élèves de la FIFA sur le continent se nomme Mauritanie. Il suffit de faire un tour au siège de la Fédération de Football de la République Islamique de Mauritanie (FFRIM) pour tâter les ambitions du pays des Mourabitouns.
Le Sommet de la FIFA à Nouakchott, quel prétexte pour jauger de l’avancée du niveau de développement et des structures tant encensés du football mauritanien. Loin des résultats de son football qui riment avec l’élimination du Mali en éliminatoires du CHAN 2018 et du nul enregistré en Coupe de la Confédération face à l’Africa Sports de Côte d’Ivoire (1-1), et de sa capacité à attirer des noms des championnats médiatisés du continent, c’est la préparation de l’avenir qui capte l’attention des puristes. Et cela commence par les installations de la Fédération mauritanienne.
Un bâtiment pour les exécutifs et employés de la fédération, un bâtiment dédié au secrétariat général, trois terrains d’entraînements, un bâtiment pour l’administration et le dortoir du centre de formation, un bâtiment pour les studios de production de la FFRIM TV, et en prime pour coller avec la République Islamique, une mosquée pour le recueillement et l’apprentissage des réelles valeurs de la religion. Un véritable domaine qui impressionne, même les représentants des Fédérations de l’UEFA et de la CONCACAF, confédérations réputées avoir les meilleures installations sportives de la planète. Et ce n’est pas Gianni Infantino qui se prive de souligner cette envie de grandir du football Mourabitoun.
«La Mauritanie est un exemple local, régional, africain mais aussi mondial. C’est pourquoi, j’ai tenu à ce que les présidents des Fédérations viennent voir ce qui se passe ici. Nonobstant le ranking de leur équipe au niveau du classement de la FIFA, ils ont un centre technique, un stade flambant neuf à Nouakchott, mais aussi neuf autres stades dans les différentes régions, sans occulter d’autres projets de développement », s’extasie le président de la FIFA. Au bonheur d’Ahmed Yahya. Le Président de la FFRIM accueillera « un séminaire au mois de mars sur le développement», a promis Gianni Infantino.
Qui dit football mauritanien dit formation
Au-delà des bâtisses qui respirent le renouveau, le travail de formation est présent à tous les niveaux. Mais surtout au plan sportif. Si demain se construit aujourd’hui, la FFRIM s’est offert un centre d’incubation des talents du pays. 28 jeunes « rêveurs de carrières à la Drogba, Yaya, Eto’o, Adebayor… » dirigés par Oumar N’Diaye. Un jeune ex-international mauritanien titulaire de la Licence A CAF qui met son expérience au service de la FFRIM et surtout des Mourabitouns de demain âgés entre 15 et 18 ans. Une véritable pépinière entretenue dans le parfum des devanciers. Sous la supervision de Luis Fuertes, DTN espagnol. Et pas question de faire du favoritisme. « 2000 jeunes ont été présélectionnés. Et nous avons réalisé une sélection en tenant compte des talents réels des jeunes. Parce que certaines familles plus nantis envisageaient faire entrer leurs enfants. Mais ici, le seul argument, c’est le talent. Nous ne voulons pas biaiser notre formation parce que nous voulons construire une génération de joueurs capables d’affronter n’importe quelle sélection », nous a confié Cheiguer Hassan, membre du service communication de la FFRIM.
D’ailleurs, les jeunes de l’Académie participent au championnat national U17 dans un environnement de formation où il existe un championnat U15 et U20. « Cependant, bien qu’il soient âgés de moins de 15 ans, les jeunes de l’Académie participent au championnat U17 à la demande de la DTN. Ils ont été surclassés pour gagner plus vite en maturité », continue notre guide au cœur. Après donc les résultats susmentionnés, la Mauritanie n’a pas fini de surprendre le monde foot.
Patrick GUITEY
Envoyé spécial à Nouakchott