Avec mon ami et ex camarade Birane Hamath Wane .
Avec le temps nous fûmes éloignés par une certaine distance mais le sentiment d’être si proches l’un de l’autre a , depuis toujours , été omniprésent dans nos rencontres .
J’ai pris , bien avant lui , le chemin de « la capitulation idéologique » en assumant ma rupture avec La Chapelle rouge dont je suis devenu , parfois de manière injuste voire ingrate comme diraient les moralistes , l’un des pourfendeurs attitrés .
Un ex fidèle , devenu, par nécessité pratique , magistrat « du système de domination » , disait de moi à l’époque du combat clandestin , à titre d’avertissement préventif pour les camarades , que » kader ne croit à rien » et surtout pas à la RNDP ( La révolution nationale démocratique et populaire ) .
En fait , comme tous les jeunes de ma génération, j’avais des croyances confuses et j’ai, peut être , réalisé assez tôt que l’action politique n’est pas faite pour les activistes qui veulent rester vierges comme Marie . J’ai compris , qu’en La matière, il est vivement recommandé de tourner avec le vent ou , au moins à défaut de le faire à cause d’un quelconque scrupule , de ne pas imiter Don Quichotte dans son combat contre les moulins à vent .
Peu importe , au bout de nos deux chemins , nous nous sommes retrouvés dans la position commune d’humbles serviteurs de l’Etat .
Nous avons , certes , perdu nos illusions , révisé , à la baisse , nos ambitions et, surtout , enterré la faucille et le marteau de la révolution mais sans oublier les fondements philosophiques de notre sincère amitié .
Avec wane birane , l’amitié garde tout son sens .
Il reste comme je l’ai connu « cette moitié qui manque à la raison de ses amis pour qu’ils produisent un bon raisonnement, ce regard lucide sur Les gens ainsi que sur leurs comportements , ce sens de la formule magique qui donne aux divergentes spéculations , un heureux dénouement.
Avec Wane Birane , je me sens lié par une amitié fondée sur l’amour commun de la mère patrie , précisément, de cette Belle Mauritanie dont Les enfants peuls , Soninkes ou Wolof se sentent , quelque part , différents de leurs frères ethniques des autres pays d’Afrique et dont les enfants arabes , berbères , maures ou hàratines ( Toutes ces appellations que vous avez inventées dixit le coran ) se reconnaissent avec leur frères kwar ( terme maure pour désigner les negro -mauritaniens ) dans une certaine vision de la Mauritanie .
Cette croyance commune dont le flambeau a été porté si haut lors de notre combat de jeunesse demeure , à jamais , le sceau de notre indéfectible amitié.