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Interview Express avec M. Ibrahima Guila Bâ, maire de Blajmil : ‘’Ceux qui sont tentés par l’immigration doivent réfléchir à deux fois avant d’embarquer pour l’aventure’’

Jeudi 23 Décembre 2021 - 08:54

Le Calame : vous êtes maire de Blajmil, une commune rurale de l'Assaba. L'année risque d'être difficile pour les pasteurs à  cause du déficit pluviométrique. Qu'entendez-vous faire pour  les  appuyer?
 

Ibrahima Guila Bâ : La commune de Blajmil est une commune agro-pastorale, de ce fait pour pallier aux risques liés à la faible pluviométrie, des actions ont été entreprises avec les autorités administratives et quelques partenaires au développement. Concrètement, il s’agit entre autres :
 

- une large campagne de promotion des cultures maraîchères avec des appuis financiers pour la mise en place des jardins collectifs.

- une sensibilisation accrue de la population pour permettre de préserver et de rationaliser les pâturages existants ; la lutte contre les  risques de feux de brousse constitue une grande préoccupation, nos populations éleveurs et agriculteurs en prennent toute la mesure.
 

En plus du FRD, de quoi vit la mairie rurale de Blajmil?
 

-En plus du fonds régional pour le développement (FRD) et à l’instar des autres communes rurales, celle de Blajmil compte sur des appuis financiers des projets étatiques tels  DCLic, ECopnud et des partenaires au développement (World Vision, la fondation Districom en côte d’Ivoire etc). Avec l’appui de ces partenaires, nous nous attelons à mettre en place des projets structurants pour les populations.
 

-Vous êtes maire mais également un immigré en Côte d'Ivoire. Comment conciliez-vous ces deux activités?
 

 -Un maire n’est pas un agent d’exécution, c’est plutôt un concepteur et un ordonnateur. Il suffit de bien concevoir son développement, élaborer ses programmes et micro-projets et projets, ensuite de  savoir déléguer des responsabilités aux personnes qu’il faut. Le télétravail fera le reste. Aussi, même si nous sommes à l’étranger, nous ne nous dérobons à notre devoir, nous sommes régulièrement au pays et avec les populations. Et avec les moyens de transports, la Côte d’Ivoire, c’est presque la porte d’à côté.
 

-En tant qu'immigré quels conseils donnerez vous aux jeunes africains dont quelques mauritaniens qui quittent leurs pays pour l'occident ou ils espèrent une vie meilleure?
 

-L’émigration ne doit pas être une option définitive mais plutôt une aventure programmée avec des objectifs bien précis. Soit on y va pour acquérir des moyens financiers afin de réaliser des projets ambitieux,  soit on y va pour acquérir des compétences et expériences qu’on pourra utiliser chez soi afin de  faire les choses différemment. En dehors de cela,  l’émigration devient nuisible et un frein au développement individuel et collectif pour les pays de départ. Nous pensons donc que ceux qui sont tentés par l’immigration doivent réfléchir à deux fois avant d’embarquer pour l’aventure.

 

Propos recueillis par Dalay Lam

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