Chez nous, ici, en Mauritanie, les plus hautes autorités de la République ne cessent de s’évertuer à donner l’illusion à l’opinion mondiale que la grave et honteuse arrestation du leader historique Biram Dah Abeid est intimement liée à une plainte déposée contre celui-ci par dit-on un journaliste ayant prétendu avoir été l’objet de menaces. Ce montage digne des manœuvres de spécialistes en matière de manipulation et de déformation de la vérité, n’est qu’une tentative vaine visant à faire croire à la communauté internationale que d’un coup de baguette magique la Mauritanie est devenue un Etat de droit alors qu’en réalité, le pays sombre profondément et de plus en plus dans les injustices les plus criantes.
En effet, plusieurs faits vécus attestent cette amère assertion : l’incarcération injuste, injustifiée et injustifiable de Biram Dah Abeid depuis maintenant près de deux mois, incarcération suivie de très fortes pressions exercées en vue de bloquer et d’annuler sa candidature à la tête d’une liste nationale aux législatives, les propos de dénigrement, de provocation, d’ insultes, d’intimidation, et de diffamation tenus par la plus haute personnalité de l’Etat s’adressant à des personnes respectables, des groupes et des formations politiques en pleine campagne électorale écoulée, la fraude à grande échelle ayant marqué ces élections, l’utilisation à outrance des deniers publics pour acheter les consciences et détourner les choix libres des électeurs, les mesures impopulaires prises contre des institutions ou des œuvres de bienfaisance.
Très récemment, le report anticonstitutionnel de l’ouverture de la première session du parlement nouvellement élu, la dispersion violente et sans sommation préalable, de milliers de citoyens, hommes, femmes, jeunes et vieillards venus paisiblement demander la libération du leader des droits humains incarcéré depuis le 07/O8/2014 et entre temps, élu député national, l’organisation d’un troisième tour électoral dans les communes de Elmina et Arafatt. Tout ce qui précède, conjugué à la percée politique de Biram Dah Abeid lors des présidentielles de 2014, aux derniers résultats de l’opposition en général et du parti Tawassoul en particulier augure un changement inéluctable.
Alors, affolé, le pouvoir en place se débat et tente par tous les moyens, toutes les voies à décapiter toute force susceptible de constituer un obstacle sur son chemin pour garder, d’une façon ou d’une autre, le pouvoir dans le pays. Voilà donc la véritable raison de tous les graves faux pas que fait le pouvoir du Président Aziz et donc la vraie raison de l’arrestation de Biram Dah Abeid.
Oumar Yali, homme politique, ancien ministre, dirigeant de la campagne de l'Alliance Rag-Sawab.
Nouakchott, le 03/09/2018
source lecalame.info