Alors qu’il occupait le poste de directeur chargé de la préparation de la Loi des Finances à la Direction générale du Budget, l’ingénieur Mohamed Said Ahmed Abdi vient d’être limogé, jeudi dernier, par le Conseil des ministres, pour avoir dénoncé des nominations abusives en sa direction. En échange, il reçoit, ici, le plus beau des hommages…Celui de sa fille.
« Voilà des hommes parmi les croyants qui étaient fidèles à leurs engagements envers Allah. Certains d’entre eux ont accompli leur destin, d’autres attendent, sans nullement changer de conviction ». Sourate « Les Coalisés » (El Ahsab), verset 23. Où vas-tu, Mauritanie ? Serait-ce la récompense que tu offres à tes fils dévoués et généreux ? Est-ce le groupe « Zeidaniyoune » qui t’a conduit à ce degré d’infamie ?
Permettez-moi d’abord de féliciter mon père et de lui dire combien je suis fière de lui, dans une période où l’honneur s’est absenté et où les hommes vertueux, notamment ceux qui sont dignes, responsables et courageux, se sont départis de leurs qualités. Toi, tu es sorti de ton silence respectable et tu as confirmé, à tous, ta volonté inébranlable de rester fidèle à tes principes et à ta foi en la vertu salvatrice du patriotisme et de la rectitude.
Ce n’est certes pas la première fois que tu es l’objet de l’injustice que te fait subir le destin. Tu es, en effet, véritablement, l’objet du caprice de la géographie. Bravo, Papa ! Merci pour ton histoire dorée au service de ton pays à qui tu es resté loyal et pour ton attachement à la cause de la patrie, vertus devenues pratiquement inexistantes dans ce pays. Je me souviens de tes propos, lorsque tu poursuivais tes études dans la grande Allemagne, pays des grands hommes et berceau de la légende Albert Einstein, à l’Université Heilberonn dont tu es sorti major de ta promotion, pourtant forte de jeunes allemands, valeureux en leur propre pays et, qui plus est, leur discipline favorite – la physique appliquée – si bien que tu aurais pu continuer jusqu’à obtenir le prix Nobel de physique.
Je méprisais, à l’époque, l’enseignement et l’éducation car je ne voyais pas ce qui pouvait m’encourager à m’y investir. J’étais étonnée de constater que tu offrais, toi, tant de sacrifices et déployais tant d’efforts au service de notre pays en proie à de nombreuses difficultés d’ordre organisationnel. D’aucuns cherchent à cacher ton mérite, en s’attribuant tes réalisations (un modeste exemple, le système Beitt Elmal) : ils ne trompent qu’eux-mêmes. Tu as fourni ces efforts, cher Papa, sans aucune contrepartie, dans ce pays où certains responsables combattent, systématiquement, toutes les personnes qualifiées ou responsables. Et tu constituais, toi, une brillante illustration de ces personnes qu’il fallait combattre, à tout prix, pour leur compétence.
Bravo Papa ! Bravo pour l’esprit de patriotisme dont tu faisais preuve, supportant tous les soucis et les travaux de l’administration que tu avais la charge de gérer, tandis que d’autres se contentaient de s’en prétendre directeurs, laissaient le soin, à leurs supérieurs hiérarchiques, de dilapider les biens publics. Merci, Papa d’avoir résisté ostensiblement, lorsqu’ils ont essayé, par toutes les tentations, menaces et tentatives de toutes sortes, de te casser ; heureusement en vain car tu es resté debout, malgré tout leur manège visant à t’intégrer à leur bande. Tu t’es régulièrement abstenu de porter atteinte à l’intégrité du bien public destiné à l’aveugle, au retardé, au sourd et au faible.
Chaque fois que te demandais pourquoi un tel ou un tel sont-ils tout à l’aise alors que, toi, tu trimes pour construire et organiser l’administration, leur laissant le loisir de s’afficher, en fin de compte, sur les écrans et s’y vanter d’avoir réalisé des acquis pour lesquels ils n’ont fourni aucun effort, tu ne faisais aucun cas de ma question. Merci pour ton esprit de responsabilité, ton courage et ta dénonciation de l’arbitraire. Tu es resté, comme d’habitude, un homme épris de justice et d’équité. Que Dieu de te préserve !
Papa, j’ai grandi, et peux, maintenant, comprendre ce que tu me disais, lorsque j’étais plus jeune : « La richesse véritable ne réside pas dans l’accumulation des biens ni dans l’édification des immeubles mais bien dans les valeurs, la transparence, la loyauté et l’esprit de franchise.» Merci, merci Papa ! Je suis fière d’avoir un père comme toi ! Merci pour ton engagement vertueux à la construction de ton pays. Même s’ils investissaient tous les biens qu’ils ont détournés, ceux qui n’ont cherché que ceux-ci ne sauront jamais atteindre le niveau que tu as su capitaliser, toi, sur le plan de l’honneur, de la hauteur et de la vertu.
Safiya Mohamed Said Ahmed Abdy
Étudiante en Faculté de physique
Royaume du Maroc
source lecalame.info
« Voilà des hommes parmi les croyants qui étaient fidèles à leurs engagements envers Allah. Certains d’entre eux ont accompli leur destin, d’autres attendent, sans nullement changer de conviction ». Sourate « Les Coalisés » (El Ahsab), verset 23. Où vas-tu, Mauritanie ? Serait-ce la récompense que tu offres à tes fils dévoués et généreux ? Est-ce le groupe « Zeidaniyoune » qui t’a conduit à ce degré d’infamie ?
Permettez-moi d’abord de féliciter mon père et de lui dire combien je suis fière de lui, dans une période où l’honneur s’est absenté et où les hommes vertueux, notamment ceux qui sont dignes, responsables et courageux, se sont départis de leurs qualités. Toi, tu es sorti de ton silence respectable et tu as confirmé, à tous, ta volonté inébranlable de rester fidèle à tes principes et à ta foi en la vertu salvatrice du patriotisme et de la rectitude.
Ce n’est certes pas la première fois que tu es l’objet de l’injustice que te fait subir le destin. Tu es, en effet, véritablement, l’objet du caprice de la géographie. Bravo, Papa ! Merci pour ton histoire dorée au service de ton pays à qui tu es resté loyal et pour ton attachement à la cause de la patrie, vertus devenues pratiquement inexistantes dans ce pays. Je me souviens de tes propos, lorsque tu poursuivais tes études dans la grande Allemagne, pays des grands hommes et berceau de la légende Albert Einstein, à l’Université Heilberonn dont tu es sorti major de ta promotion, pourtant forte de jeunes allemands, valeureux en leur propre pays et, qui plus est, leur discipline favorite – la physique appliquée – si bien que tu aurais pu continuer jusqu’à obtenir le prix Nobel de physique.
Je méprisais, à l’époque, l’enseignement et l’éducation car je ne voyais pas ce qui pouvait m’encourager à m’y investir. J’étais étonnée de constater que tu offrais, toi, tant de sacrifices et déployais tant d’efforts au service de notre pays en proie à de nombreuses difficultés d’ordre organisationnel. D’aucuns cherchent à cacher ton mérite, en s’attribuant tes réalisations (un modeste exemple, le système Beitt Elmal) : ils ne trompent qu’eux-mêmes. Tu as fourni ces efforts, cher Papa, sans aucune contrepartie, dans ce pays où certains responsables combattent, systématiquement, toutes les personnes qualifiées ou responsables. Et tu constituais, toi, une brillante illustration de ces personnes qu’il fallait combattre, à tout prix, pour leur compétence.
Bravo Papa ! Bravo pour l’esprit de patriotisme dont tu faisais preuve, supportant tous les soucis et les travaux de l’administration que tu avais la charge de gérer, tandis que d’autres se contentaient de s’en prétendre directeurs, laissaient le soin, à leurs supérieurs hiérarchiques, de dilapider les biens publics. Merci, Papa d’avoir résisté ostensiblement, lorsqu’ils ont essayé, par toutes les tentations, menaces et tentatives de toutes sortes, de te casser ; heureusement en vain car tu es resté debout, malgré tout leur manège visant à t’intégrer à leur bande. Tu t’es régulièrement abstenu de porter atteinte à l’intégrité du bien public destiné à l’aveugle, au retardé, au sourd et au faible.
Chaque fois que te demandais pourquoi un tel ou un tel sont-ils tout à l’aise alors que, toi, tu trimes pour construire et organiser l’administration, leur laissant le loisir de s’afficher, en fin de compte, sur les écrans et s’y vanter d’avoir réalisé des acquis pour lesquels ils n’ont fourni aucun effort, tu ne faisais aucun cas de ma question. Merci pour ton esprit de responsabilité, ton courage et ta dénonciation de l’arbitraire. Tu es resté, comme d’habitude, un homme épris de justice et d’équité. Que Dieu de te préserve !
Papa, j’ai grandi, et peux, maintenant, comprendre ce que tu me disais, lorsque j’étais plus jeune : « La richesse véritable ne réside pas dans l’accumulation des biens ni dans l’édification des immeubles mais bien dans les valeurs, la transparence, la loyauté et l’esprit de franchise.» Merci, merci Papa ! Je suis fière d’avoir un père comme toi ! Merci pour ton engagement vertueux à la construction de ton pays. Même s’ils investissaient tous les biens qu’ils ont détournés, ceux qui n’ont cherché que ceux-ci ne sauront jamais atteindre le niveau que tu as su capitaliser, toi, sur le plan de l’honneur, de la hauteur et de la vertu.
Safiya Mohamed Said Ahmed Abdy
Étudiante en Faculté de physique
Royaume du Maroc
source lecalame.info