Notre compatriote Ahmedou Ould Abdallah, qui se focalise essentiellement sur la lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel Sahara et les problèmes de développement et de justice dans cette zone, n’aime pas intervenir –ou plutôt n’intervient pas- dans les affaires de tous les jours en Mauritanie. Cependant, de temps à autre, il se trouve contraint d’intervenir pour orienter le débat… vers l’essentiel.
Les scrutins complexes (élections municipales, régionales et législatives) des 1er et 15 septembre 2018 se sont déroulés sans incidents majeurs. Une bonne chose. Mais ressurgissent aussitôt nos vieux démons des trois dernières décennies : la dénonciation, comme agent de l’étranger, d’un groupe politique.
Encore le Moyen Orient
Les menaces et attaques actuelles contre le parti Islamiste Tawassoul s’inscrivent-elles dans ce malheureux héritage ?
On peut le craindre.
Naguère, les luttes entre les régimes d’Egypte, de Lybie et d’Irak ou entre eux et ceux des monarchies du Golfe eurent leurs effets collatéraux chez nous. Ils envoyèrent en prison des mauritaniens, accusés d’être baathistes, Ghadafistes, nationalistes arabes, marxistes, etc. Les désastres cycliques - humains, politiques, économiques et financiers - subis par le Moyen Orient n’ont en rien atténué notre addiction à y prendre parti.
Depuis le 5 juin 2017, les états du Golfe étalent au grand jour leur désaccord avec des sanctions contre le Qatar, un membre fondateur. Ce dernier schisme, d’une longue série, a pour motivation officielle la nature des liens que ce pays entretient avec certains mouvements islamistes internationaux. D’autres considérations, y compris la tenue du mondial de football en 2022 au Qatar, y jouent également un grand rôle.
Nos voisins du Maghreb central, Algérie, Maroc et Tunisie s’étonnent de la résilience de notre engouement pour ces crises récurrentes du Moyen Orient.
Pendant que le Maghreb observe, pour ne pas envenimer une situation déjà volatile, notre pays va allègrement, de la reconnaissance discrète à la rupture spectaculaire avec Israël, de l’intrusion fracassante dans les disputes internes entre frères du Conseil de Coopération du Golfe à la rupture avec un des Etats. Restés neutres, le Koweït et Oman, membres fondateurs du Conseil, y joueront sans doute un rôle futur.
Par effraction, notre pays y est devenu partie prenante. Comme, déjà, en 1990 et en 2003 quand l’Irak était en guerre avec les pays du GCC.
Dans ce contexte, pourquoi s’impliquer dans une querelle fratricide soigneusement évitée par l’Algérie, le Maroc et la Tunisie mais aussi par nos voisins du sud, le Sénégal et le Mali?
Renforcer le front intérieur
Certains des dirigeants de Tawassoul me sont connus et donnent plutôt une bonne impression de responsables nationaux. Du reste, je pensais leur parti proche du gouvernement même si je n’ai pas noté de sa part des appels publics au meurtre, hors justice, du jeune Ould M’Kheytir de Nouadhibou ni l’initiative de la récente loi du 27 avril 2018 relative au blasphème.
La stigmatisation actuelle de Tawassoul est d’évidence liée à la crise au sein du GCC. Des crises cycliques et, Dieu merci peu durables,qui ont souvent servi de trame de fond pour des luttes d’influence dans notre pays.
Aujourd’hui, la confrontation avec Tawassoul, ou tout autre groupe social ou politique, me semble peu utile. Avec moins d’élus en 2018 qu’en 2014, respectivement 14 et 16 députés, le parti est en recul quand bien même il a obtenu officiellement près de 150.000 voix pour les 160 circonscriptions où il était présent contre environ 230.000 pour le parti au pouvoir dans les 219 du pays. Des résultats en rapport avec des considérations locales.
Biram Ould Abeid, le leader anti esclavagiste élu député, est toujours derrière les barreaux et les fonds destinés à des activités charitables de Mohamed Ould Bouamatou restent gelés. Est-il nécessaire d’y ajouter une crise avec Tawassoul?
source rmi-biladi.com
Les scrutins complexes (élections municipales, régionales et législatives) des 1er et 15 septembre 2018 se sont déroulés sans incidents majeurs. Une bonne chose. Mais ressurgissent aussitôt nos vieux démons des trois dernières décennies : la dénonciation, comme agent de l’étranger, d’un groupe politique.
Encore le Moyen Orient
Les menaces et attaques actuelles contre le parti Islamiste Tawassoul s’inscrivent-elles dans ce malheureux héritage ?
On peut le craindre.
Naguère, les luttes entre les régimes d’Egypte, de Lybie et d’Irak ou entre eux et ceux des monarchies du Golfe eurent leurs effets collatéraux chez nous. Ils envoyèrent en prison des mauritaniens, accusés d’être baathistes, Ghadafistes, nationalistes arabes, marxistes, etc. Les désastres cycliques - humains, politiques, économiques et financiers - subis par le Moyen Orient n’ont en rien atténué notre addiction à y prendre parti.
Depuis le 5 juin 2017, les états du Golfe étalent au grand jour leur désaccord avec des sanctions contre le Qatar, un membre fondateur. Ce dernier schisme, d’une longue série, a pour motivation officielle la nature des liens que ce pays entretient avec certains mouvements islamistes internationaux. D’autres considérations, y compris la tenue du mondial de football en 2022 au Qatar, y jouent également un grand rôle.
Nos voisins du Maghreb central, Algérie, Maroc et Tunisie s’étonnent de la résilience de notre engouement pour ces crises récurrentes du Moyen Orient.
Pendant que le Maghreb observe, pour ne pas envenimer une situation déjà volatile, notre pays va allègrement, de la reconnaissance discrète à la rupture spectaculaire avec Israël, de l’intrusion fracassante dans les disputes internes entre frères du Conseil de Coopération du Golfe à la rupture avec un des Etats. Restés neutres, le Koweït et Oman, membres fondateurs du Conseil, y joueront sans doute un rôle futur.
Par effraction, notre pays y est devenu partie prenante. Comme, déjà, en 1990 et en 2003 quand l’Irak était en guerre avec les pays du GCC.
Dans ce contexte, pourquoi s’impliquer dans une querelle fratricide soigneusement évitée par l’Algérie, le Maroc et la Tunisie mais aussi par nos voisins du sud, le Sénégal et le Mali?
Renforcer le front intérieur
Certains des dirigeants de Tawassoul me sont connus et donnent plutôt une bonne impression de responsables nationaux. Du reste, je pensais leur parti proche du gouvernement même si je n’ai pas noté de sa part des appels publics au meurtre, hors justice, du jeune Ould M’Kheytir de Nouadhibou ni l’initiative de la récente loi du 27 avril 2018 relative au blasphème.
La stigmatisation actuelle de Tawassoul est d’évidence liée à la crise au sein du GCC. Des crises cycliques et, Dieu merci peu durables,qui ont souvent servi de trame de fond pour des luttes d’influence dans notre pays.
Aujourd’hui, la confrontation avec Tawassoul, ou tout autre groupe social ou politique, me semble peu utile. Avec moins d’élus en 2018 qu’en 2014, respectivement 14 et 16 députés, le parti est en recul quand bien même il a obtenu officiellement près de 150.000 voix pour les 160 circonscriptions où il était présent contre environ 230.000 pour le parti au pouvoir dans les 219 du pays. Des résultats en rapport avec des considérations locales.
Biram Ould Abeid, le leader anti esclavagiste élu député, est toujours derrière les barreaux et les fonds destinés à des activités charitables de Mohamed Ould Bouamatou restent gelés. Est-il nécessaire d’y ajouter une crise avec Tawassoul?
source rmi-biladi.com