L’union pour la république (UPR) a visiblement subi une défaite morale dans les dernières élections municipales et régionales. Mais appuyons nous sur ce qui est moins visible et entrons dans les causes et les conséquences de cet échec malgré, d'une part, la mobilisation de toutes les ressources de l'Etat pour sa réussite et l’arrivée à la rescousse du président de la République pour sauver son parti d'une humiliation catastrophique le jour du scrutin, d’autre part.
En effet, tout a commencé après la mauvaise gestion de l'étape post campagne d'adhésion notamment le choix des candidats pour les prochaines élections régionales et municipales de 2018. Tout au long de cette période, les gros bonnets du parti ont réussi à rivaliser dans l'achat des unités de base sur l'ensemble du territoire national. C’est ainsi que le parti est passé d'un parti pour gouverner la Mauritanie à un grand engin de vente aux enchères des candidatures électorales. Cette confiscation fait penser à une oligarchie scandaleuse du capital au sein même du parti au pouvoir.
Bien que l'UPR soit connue pour être le parti des pauvres et des jeunes, celui d’aujourd’hui est le parti des hommes d’affaires. Ce qui a échappé aux dirigeants du parti de l'Etat n'est autre qu'à force de donner avantage aux hommes d'affaires, le parti risque de perdre ses autres soutiens populistes. Ainsi un bon nombre de partis politiques ont saisi cette opportunité en ouvrant les bras aux candidats fortement populaires dans leur circonscription et non retenus par l’UPR. Le moins qu’on puisse dire est que c’était une erreur monumentale.
Le plus sûr était d’intervenir et d’empêcher l'argent d'usurper le processus du choix des délégués avec fermeté pour garder le fameux équilibre de Machiavel. C'était plus que suffisant pour assurer la sortie du parti de l’Etat de ces élections comme grand vainqueur avec une majorité satisfaisante.
Machiavel a conclu dans ces réflexions dans les discours sur la première décade de Tite-Live que la meilleure forme de gouvernance est un mélange équilibré de la monarchie ou le pouvoir exécutif; l'aristocratie, la loi des cercles réduits; et la démocratie, la loi du plus grand nombre.
Aucune de ces formes isolées, a-t-il soutenu, ne pourrait produire une stabilité durable. La monarchie pure dégénérerait inexorablement en tyrannie, l'aristocratie en oligarchie et la démocratie en domination populaire. Ce n’est que lorsque chacune d’elles surveille l’autre avec une responsabilité réciproque qu’un équilibre durable peut être établi.
Si Tawassoul, RFD, APP et autres qui représentent ensemble la règle du plus grand nombre après avoir obtenu plus de 50% des voix dans la plupart des agglomérations régionales et l'UPR, le reste, sontprêts à travailler ensemble sans ambages, alors, la Mauritanie entrera dans une nouvelle ère de prospérité et de stabilité politique sans précèdent. A condition que les partis représentés dans le parlement se focalisent plus sur les terrains d'entente et les convergences de vision entre eux. Ceci dit, promouvoir la politique du bon sens au lieu de celle de la ruse.
Habib Hamedi
Ingenieur d’ETAT
source lecalame.info