Biram Dah Abeïd. poursuivi pour «menaces, appel au meurtre », suite à une plainte de Deddeh Ould Abdellahi, journaliste, a comparu pour la seconde fois, ce mercredi 19 septembre, devant le juge d’instruction du tribunal régional de Nouakchott Sud. « L’audience s’est déroulée dans de très bonnes conditions. Notre client était serein», a d’emblée lâché au micro du Le Calame, Me El Id Mohameden. « Biram s’est bien défendu suivant un argumentaire très clair. Il a réitéré sa demande à ce que la procédure soit juste et équitable. Mais aussi à ce que les arguments qu’il a soulevés soient étudiés de la façon la plus diligente. Cela est plus que nécessaire et important », a avancé Me El Id.
Quant à la défense, elle est sereine et consciente de l’importance et de la gravité de la situation, a fait savoir Me El Id. « En effet, elle est consciente de l’importance à ce que dans ce pays la justice soit indépendante et qu’elle ne soit pas utilisée comme le bras armé du pouvoir exécutif qui l’utilise contre ses adversaires, les partis politiques et les militants des droits de l’homme. Il est plus que nécessaire qu’il y ait une justice équitable et indépendante dans laquelle tout le monde se retrouvera », a plaidé Me El Id.
L es conseils du leader abolitionniste , arrêté depuis le 7 aout, profitant de cette comparution, ont demandé aux autorités de ne pas s’ingérer dans les affaires en justice mais aussi de ne pas exercer des pressions sur le pouvoir judiciaire. « C’est important! Sans une justice indépendante, on ne peut pas construire un Etat de droit », note Me El Id.
Ayant pu se défaire de l’étau des policiers, Biram s’est adressé, sous les vivats, dès sa sortie du palais de justice, à ses militants les remerciant pour leur forte mobilisation signe d’un militantisme et d’un engagement sans faille. Son compagnon de cellule, Abdellahi Houssein Messaoud s’était contenté de lever le poing affichant un sourire, avant de s’engouffrer dans le véhicule de la police.
Les deux prisonniers abolitionnistes, placés le 13 aout en détention provisoire puis préventive un mois plus tard, ont rejoint la prison civile sous une forte escorte policière et sous de fortes ovations des militants de IRA. Aucun incident n’a été noté.
Dès les premières heures de la matinée, les militants et sympathisants de IRA ont pris d’assaut le palais de justice scandant des slogans réclamant la libération de leur leader et la fin des poursuites injustes, selon eux, engagées à son encontre. Les forces de l’ordre en grand nombre avaient érigé un périmètre de sécurité aux alentours du palais. Comme à l’accoutumée, le comité de la paix de IRA avait érigé un bouclier pour canaliser ses militants et éviter tout débordement ou toute infiltration de délinquants.
Pour rappel, plusieurs organisations de défense de droits de l’homme ont exigé la libération du dirigeant de IRA Mauritanie, élu le 1 er septembre dernier, député sur la liste nationale Sawab/RAG.
source lecalame.info