Réformes constitutionnelles, élections générales et une présidentielle qui pointe à l’horizon. Les mauritaniens avaient placé la barre haut espérant un ressaisissement du président Aziz pour éviter la ruine du pays dont la situation économique est catastrophique. Visiblement, ce n’est pas son souci.
Le président Mohamed Ould Abdelaziz a maintenu un mois durant le suspens. Il a fini par choisir un «maestro» pour son prochain gouvernement. Un «maestro» dont la baguette n’a servi qu’à enfoncer davantage la Snim dans un gouffre béant et bien avant elle la Somelec.
Avant même que la nouvelle équipe ne soit révélée, on se rend compte que la montagne a accouché d’une souris. C’est à croire que le président Mohamed Abdelaziz est encore plus déconnecté de la réalité du pays ou qu’il n’en fait qu’à sa tête et advienne que pourra. Il est bien clair en tout cas que Ould Abdelaziz n’allait pas parachuter un opposant à la Primature. Pourtant, il sait mieux que quiconque que sa popularité est en chute vertigineuse et que ses collaborateurs ne sont pas une foudre de guerre. N’a-t-il pas été obligé d’user des moyens les moins orthodoxes pour balayer le Sénat, plus tard à redescendre dans l’arène des élections législatives et municipales pour prêter main forte à la mobilisation un électorat désabusé par les promesses non tenues? N’a-t-il pas compris la leçon de la défaite d’Arafat, il y a seulement trois jours?
Curieux pour un président dont les défis ne manquent pas et qui continue de se complaire dans des choix pour le moins déraisonnés.
Mais delà à resservir à ses compatriotes une tête de turc en la personne de l’ex-ADG de la Snim, il faut que le président soit sans aucune inspiration ou qu’il ne dispose, dans son juron, d’aucun homme de taille. Ce qui corrobore les assertions que finalement la Majorité n’est qu’un tonneau vide.
De toutes les façons, il a toujours choisis ses collaborateurs selon leur capacité à le servir aveuglément. Et en celà, le nominé, sans doute, excelle dans cet exercice.
Objectivement, rien ne militait en sa faveur. Ses antécédents aux emplois publics, son poids politique et son incompétence managériale comme pour le cas actuel de la Snim auraient du convaincre Ould Abdelaziz –qui court à sa propre perte- de fouiner davantage. Il est, en effet, inconcevable que parmi tous ses soutiens aucun n’aurait l’envergure à jouer un tel rôle alors que le président Aziz, malgré sa sérénité de façade sait que tout son avenir politique se joue avant avril 2019. Il faut croire que le président à ses hommes intouchables. Et il faut se faire une bonne raison à sa relation ombilicale avec eux. La politique de décomposition de l’Etat se poursuit ainsi inlassablement et ce sont les pauvres citoyens, enchaînés dans les clivages tribaux, ethniques et régionaux qui trinquent.
Le président est sans doute responsable de ses choix mais à ses risques et périls.