Je crains fort que nous restions longtemps pris en engrenage dans cette réaction épidermique, qui nous pousse à chaque bévue à hérisser le poil et chercher agressivement, par tous les moyens à nous discréditer de nos fautes, nos faiblesses ou nos fiasco.
Tout être humain a des faiblesses. Et tout être humain commet des erreurs.
كل بنى آدم خطاء ، وخير الخطائين التوابون
Seulement le terme onctuosité n’existe pas chez les hérissons.
Vous-vous souviendrez de ce que je vais dire. J’espère qu’il ne sera pas trop tard à ce moment-là.
Nos médecins ne sont pas moins que les autres. Au contraire, nos intellectuels et nos scientifiques sont doués d’une intelligence remarquable.
Nos soldats en Afrique centrale, au mali ou ailleurs sont des braves. Des garçons téméraires, qui affrontent la mort, sans sourciller. Notre peuple était bon, hospitalier et jouissait d’une grande pureté dans l’acte, la parole et l’intention…jusqu’au moment où.
Oui !!!! jusqu’au moment où nous avons adapté cette étrange attitude de chasseur d’influence, d’argent, de présence, qui a fait de toute notre vie une belliqueuse campagne électorale pour gagner un vote, une noblesse, une faveur, ou tout simplement un acquittement ou la disculpation d’une gaffe, contre nature commise, sciemment ou par inadvertance. Ceci est devenu un tour de force qu’il faut engager à tout prix.
Pour justifier quoi ??? allez savoir.
Ce docteur là et par le poids et le fait de tous ces témoignages en sa faveur, est un praticien hors du commun et qui a fait ses preuves ailleurs.
Mais il a fait une faute, comme tout le monde en fait, et comme c’est tout à fait normal.
Le crime se divise en crime volontaire et en crime involontaire. Chacune des deux catégories a sa sanction ou sa pénalité.
Certain sont allés trop loin à vouloir rapetisser la gaffe et a naniser la pauvre patiente pour le compte de cette personnalité médicale de renom, qui, elle, ne peut être placée dans la même balance que cette « misérable créature », qui n’est en fin de compte qu’une patiente…parmi tant d’autres.
Ces slogans : « Je suis le docteur… » contre qui ???? contre une malade ??????
Quelle coriacité !!!
Grave erreur. Rien ne se place dans la balance de l’évaluation d’un médecin plus que le sort qu’il a cuisiné pour son malade. Comme d’ailleurs le professeur et ses étudiants, l’officier et ses soldats, l’homme politique et son pays. Quand on est responsable de quelque chose, soit on le gagne en succès soit on l’ingurgite en échec. Je ne parle pas de négligence intentionnelle ; Ceci relève du crime pur et simple.
L’angle qu’il fallait emprunter dans cette course folle aux accusations et ces tambours de défenses endiablées, était celui de la spécificité de notre condition.
Le médecin chez nous est particulièrement brave. Il a un cœur de lion, parce que travaillant dans des conditions terribles, qu’on ne peut comparer au Sénégal, a la Tunisie ou la France.
Un médecin qui va retirer son sous-vêtement pour arrêter une hémorragie, est un homme d’un altruisme sans égal. C’est ce qui est entre ses mains et il l’a donné. لا يُكَلِّفُ اللَّهُ نَفْسًا إِلَّا وُسْعَهَا
L’homme de santé chez nous effectue quatre ou cinq fois le nombre d’opérations, qu’il devait effectuer en situation normale. C’est donc un être constamment stressé et profondément dispersé dans ses réflexes et sa concentration.
Je ne parle pas de conditions matérielles ou familiales. Ceci est une autre paire de manches.
Ou des cliniques privées, où le médecin, courant derrière la satisfaction de ses besoin personnels, perd ses cheveux à fournir des travaux bien au-dessus de ses capacités physiques et intellectuelles.
Qu’est-ce qu’un médecin qui vient de passer huit heures dans un hôpital public, au milieu de toutes les atrocités humaines, peut donner en fin de journée dans une clinique privée ?
D’où la nécessité de revoir ses conditions matérielles aussi.
Personne n’est au-dessus des prophètes (pse).
Ce n’est pas en égrenant le nombre de grands-pères ou la diversité de la filiation qu’on se positionne dans le vrai. Ceci est un signe de faiblesse ou pire de petite et chétive arrogance.
Regardons nos faiblesses matérielles (anormales), mais surtout nos tendances impulsives à toujours être sur la défensive ou à attaquer les autres pour nous faire valoir. Nous ne sommes pas les autres. Peut-être sommes-nous meilleurs, mais la comparaison n’est pas indispensable. Et le trop de susceptibilités, sème le doute et recèle les faiblesses.
Comme on dit on peut éclairer avec sa bougie, sans éteindre celles des autres.
Et d’ailleurs avons-nous vraiment besoin de nous reporter sans discontinuer à la formule : « Par rapport aux pays voisins. » ?
D’autant plus que le monde ne prête qu’une oreille distraite et souvent ironique à nos sorties intempestives, extravagantes et belliqueuses.
Si ce médecin sénégalais a « diffamé » le nôtre et j’en doute fort, ceci est une faiblesse pour lui et non pour notre docteur. Laissez-le en paix avec sa faiblesse. C’est lui qui en souffrira le plus.
S’il n’a fait que corriger l’erreur de l’un de ses collègues, qu’Allah l’en récompense.
Par contre et bien que sa situation plaide en sa faveur, le frère ou le fils de la malade, devait présenter ses excuses aux médecins et être plus confiant en la volonté de Dieu. Ceci est écrit : قل لن يصيبنا إلا ما كتب الله لنا
Si par contre notre fils a effectué une opération, disons dans certaines conditions de négligence ou d’inattention, il suffisait de tapoter sur la douleur de la famille éplorée, de s’excuser et de dire : سبحان من لا يخطئ
Et surtout de ne pas en faire une habitude. On n’est jamais assez médecin, ou assez docte pour s’arrêter d’apprendre. Et ceux qui n’apprennent pas de l’expérience sont des ignorants fossilisés à un certain stade de la vanité et de la prétention.
Nous avons peur parce que le moindre coup de froid nous conduit hors des frontières, pour chercher les soins. La chose est loin d’être simplifiée, quand on constate que tous les responsables du pays fuient à la vitesse de la lumière, vers les hôpitaux étrangers dès qu’un moustique les pique.
C’est une grande erreur.
Montrez au peuple que vous avez confiance en chez vous, en vos moyens. Et faites un minimum de sacrifice.
Certain y perdront la vie peut-être pour un temps, mais ce ne sont pas les candidats a la responsabilité qui manquent.
Nous ne sommes que quelques gouttes de chaleurs dans cet univers.
Essayons de regarder nos faiblesses en face, pour les rectifier et devenir un peuple, qui a un but une patience, et qui cultive la confiance au sein de ses populations. Dans le respect de la responsabilité et des autres.
Notre peuple est tolérant docile et persévérant et ceci aggrave peut-être auprès de Dieu toute sous-estimation, tout mépris ou tout manque de respect pour ces populations.
Vous savez tous qu’est-ce que le tort signifie auprès d’Allah. Craignez-le.
Il faut que cesse ces airs d’orgueil et ces attaques cavaliers contre des ennemis invisibles et imaginaires, qui vont leur chemin, sur les pistes du progrès riant sous cape de nos emportements sans raisons.
Il faut que cette confrontation opposition, majorité cesse de s’introduire jusque entre le mari et son épouse, pour justifier une politique, qui de toutes les façons a généré ces faiblesses que nous endurons.
Nous avons entre nous des disciples de « Harout et Marout », dont le rôle premier est de mettre toujours le pays en situation pour le moins inconfortable. Il est temps que tous les responsables fassent une levée de bouclier pour que cette route de l’espoir-là ne devienne le cimetière de tous nos espoirs.
A l’origine, Dieu a fait de nous un grand peuple, mais nous sommes déterminés, semble-t-il à plaquer sur l’authenticité que nous clamons, cette croute de faire-semblant, de faux-dire, de mal-calculer de mal-agir, qui détruit les peuples. الله المستعان
Mohamed Hanefi. Koweït.