Dialogue, concertations, pourparlers, contacts directs… : la classe politique se chamaille autour de mots tendant fort probablement tous, au final, à la même chose. Une querelle sémantique à la limite de l’absurde. Du moment que le pouvoir tend la main, fait preuve de bonne volonté et accepte de discuter, le reste viendra. Le timing, la procédure et les sujets à débattre peuvent être définis d’un commun accord. Après avoir été toute la décennie passée – sauf ceux qui acceptèrent de jouer le jeu d’Ould Abdel Aziz –vilipendée, traitée de tous les noms et écartée de tous les dialogues initiés par celui-ci, l’opposition voit désormais le bout du tunnel.
Mais, comme à chaque fois, ce sont ses propres démons qui la desservent. Et l’empêchent, conformément à une habitude bien ancrée, de parler d’une seule voix et de présenter un front uni lors des (futures) discussions avec le pouvoir. Pas plus tard que la semaine dernière, sa façade s’est de nouveau lézardée. Quelques partis ont subitement élevé – et très fort – la voix, en déclarant ne pas vouloir participer auxdits pourparlers.
Malgré l’invitation adressée par l’UPR, au lendemain de leur conférence de presse, d’assister à une entrevue avec le président de la République, ils ont poliment décliné l’offre. Mais ça coûtait quoi, de venir présenter leurs arguments et défendre leur conception du dialogue ? S’ils ont peut-être d’autres objectifs, celui de diviser l’opposition paraît en tout cas bien réussi. Quelqu’un s’en réjouirait-il ? Qui donc ?
Ahmed ould Cheikh