Un monarque imbu de sa personne, arrogant et autoritaire décréta une loi singulière : « interdiction à toutes les femmes de porter les bijoux.». L’autorité venait par cette décision imprévue de dépasser ses limites et les femmes exacerbées décidèrent la désobéissance civile absolue.
Un conseil de vizirs fut convoqué tout de suite. Ordre du jour : « comment tolérer l’affront d’une désobéissance à un ordre royal ? ».
Certain proposèrent de revenir sur la décision, mais c’était montre de faiblesse de l’autorité et une menace contre le « prestige royal ».
Ignorer cet affront au souverain, n’était pas moins humiliant pour sa majesté.
Que fallait-il faire ? Le roi confus et désemparé, se référa à un sage qui lui dit : « surtout ne revenez pas sur la décision. Mais il faut formuler un texte complémentaire de façon plus subtile ».
Ainsi il fut rédigé un annexe de l’ordre royal qui stipule : « interdiction de porter les bijoux pour toutes les femmes, SAUF les femmes vilaines, vieilles, ou handicapées, qui ne peuvent être belles sans l’aide de ces « accessoires.».
Le lendemain toutes la gente féminine s’était débarrassée de ses précieux bijoux.
Le sage avait parlé aux femmes dans un langage qu’elles comprenaient et qui ménageait leur choix et leur mentalité.
Ya président Aziz, Ya Biram, Ya leader X ou opposant Y, sachez que vous menez des êtres humains de chair et de sang et que vous pilotez un pays balloté par les vents infectieux de toutes natures. Des assauts de velléités intéressées et d’initiatives improvisées et douteuses de tout coté et de toute part.
Nous allons partir du principe que vous êtes tous des citoyens de bonne volonté et de bonne foi.
Des « leaders » et non des « lits d’air ».
Considérez, cependant un petit peu les méthodes que vous maniez.
Commençons par monsieur le président. A tout seigneur tout honneur.
Et prenons en exemple la dernière démolition de la maison pas du sénat, mais de l’histoire de la Mauritanie. Cette bâtisse est un symbole, qui représente presque un morceau du foie et de la foi de toute la nation.
Sa condamnation devait passer par une étude, ne devait jamais être liée à un gouvernement ou un sénat.
La Tour de Pise est inclinée ; mais la puissante Italie, en marche n’a pas décidé sa démolition. La Tour Eiffel est vieille aussi. Les monuments représentent autre chose que des objets de conflits politiques, ou des convoitises économiques. C’est un patrimoine national.
Je ne peux vous peindre le grand vide que la disparition de ma vieille école, l’école marché de la capitale, a laissé dans ma mémoire de vieux citoyen. Les blocs manivelles et bien d’autres morceaux du pays, vont définitivement faire très mal à notre histoire.
Comme si le peuple devait rester étranger à son destin.
Le vieux marché « Moubarkiya », en plein milieu de Koweït-city a été conservé intact, en témoignage du respect à l’âme d’un peuple qui est passé du manque total, pour devenir l’un des pays les plus riche du monde. Les citoyens des émirats, de Bahreïn, de l’Arabie saoudite, du sultanat d’Oman, viennent y siroter un thé, un café, y déguster un morceau de rôti ou s’y recueillir simplement. Un vieux vestige du passé, gardant dans ses bras la fierté de tout un monde.
Monsieur le président parlez. Vous êtes la langue du pays pour le moment. Il semble que toutes les vagues de tsunami qui ensevelissent la quiétude du pays et secouent ses chevilles, vous laissent, pas « de glace », mais au minimum d’une curieuse indifférence.
Mais parlez ! Dites quelque chose. Parfois le silence d’un guide devant les menaces sur son peuple sont autant d’aveu d’impuissance et de résignation. Sinon d’indifférence coupable ou de mépris pour l’angoisse de milliers de vos administrés.
Vous avez donné la parole à tous les dangers. Liberté d’expression et non expression de la liberté ; Commencez par la prendre d’abord en « Charité bien ordonnée. ». Vous vous êtes placé derrière la voix la plus crédible. Répondez aux détracteurs du pays.
Enfin monsieur le président travailler avec le peuple, pour le peuple et non contre l’avis du peuple pour « chosifier » le peuple est une bonne gouvernance.
A monsieur Biram ould Dah ould Abeid et tous ceux qui aiment la Mauritanie. Ceux qui gravitent autour du droit humain et des droits de l’Homme, je pose une question : « vous avez peur pour la Mauritanie. Pourquoi exhiber ses défauts a tous ceux qui veulent le savoir ? »
N’est-ce pas la voie la plus courte que le monde entier prenne le pays en aversion et que partout le mauritanien soit indexé comme un animal dangereux, qu’il serait bon de ne pas côtoyer ?
On ne peut pas détruire ce qu’on aime. C’est une flagrante contradiction.
Il existe des méthodes plus « soft », pour enlever l’écharde de l’œil, sans le crever.
Vous parlez, parfois même de façon costaude. Vos discours sont reçus par une population encore assoupie, ignorante, irritable, éprouvée par la négligence et les déséquilibres tenaces qui la mordent de partout.
Avez-vous pensé à comment les tueries de 1989 avaient commencé ?
Il a suffi d’un rien, de quelques grammes d’incitations venant de personnes cachées à l’ombre de tendances ou de partis politiques, pour que des dizaines de vies soient brutalement massacrées.
Qui pouvaient arrêter ces flots de violences, qui avaient déferlé sur de paisibles citoyens, qui se préparaient à entamer le long parcourt pour un pain quotidien qui ne s’arrache que dans la peine et la douleur ?
Avez-vous pensé un moment au résultat de telles sorties ?
Si non ! C’est très grave. Et si Oui ! C’est la catastrophe assurée.
Vous manipulez des populations aux yeux mi- pleins de larmes contenus depuis toujours. Un peuple symbole d’une négligence manufacturée par des élites sur lesquels il avait fondé tous ses espoirs et qui le trahissent, une génération après l’autre. Des dioulas focalisés sur leurs intérêts étroits et personnels, et sur rien d’autre. Un peuple qui pour survivre doit marcher seul, l’avenir brisé par les poly-convoitises, qui s’attisent et ne s’éteignent jamais.
Un peuple qui frôle régulièrement les catastrophe et n’a que le temps d’en prendre conscience pour plonger à nouveau dans les tempêtes houleuses et violentes de la cupidité et de la convoitise des postulants aux privilèges, aux postes et à l’argent.
Un peuple qui n’ose vous regarder, parce qu’abêti par le mythe de l’obéissance aveugle à ceux qui le flagellent.
Un peuple qui joue consciemment la comédie pour échapper à la violence de vos affrontements et de vos actions.
Un peuple bridé par le charlatan, la tribu, l’ethnie et maintenant par les tiques des partis politiques.
Un peuple qui baisse les bras et les yeux pour garder le secret d’une épopée à laquelle il ne s’attendait pas et qu’il peine à vivre et à comprendre.
Enfin et pour ne pas être long, il convient de rappeler à tous que ce peuple-là, n’est la propriété privée de personne.
Il est la seule opposition à ses déboires et à ses peines.
Il en sortira quelque chose... probablement à craindre.
Méfiez-vous des silences.
Les compressions génèrent les explosions ou les détentes de la violence. Méfiez-vous en.
Quel que soit la solidité de pouvoir que Dieu vous octroie pour ces agissements temporels. Tout fini par finir.
Si vous n’êtes pas croyants, l’histoire vous réduira à un mauvais souvenir qui circulera à travers les générations.
Et si vous croyez en Dieu, votre règlement de compte commencera au moment où cessera votre pouvoir de pouvoir quoi que ce soit.
Que Dieu ouvre les yeux pendant qu’ils peuvent encore s’ouvrir.
Mohamed Hanefi. Koweït.